Pronto... c'è una certa Giuliana per te
Autres titres:
Real: Massimo Franciosa
Année: 1967
Origine: Italie
Genre: Comédie / Romance
Durée: 86mn
Acteurs: Mita Medici, Gianni Dei, Marina Malfatti, Caterina Boratto, Silvia Dionisio, Anna Mazzamauro, Anastasia Stevens, Paola Natale, Giancarlo Bonuglia, Giovanna Lenzi, Paolo Ferrari, Françoise Prévost...
Résumé: Paolo et Giuliana sont camarades de classe. Ils passent leur Maturité dans quelques mois. Paolo est studieux, timide et puceau. Il s'amourache de Giuliana. Faire coïncider sentiments et révisions n'est pas toujours facile mais les deux lycéens s'aiment. Lorsque la tante de Giuliana meurt la jeune fille s'éloigne. Paolo, très triste, ne parvient plus à réviser. Ils finissent pourtant par se rapprocher mais la relation est compliquée d'autant plus que les examens approchent...
En hommage à Gianni Dei récemment disparu le Maniaco exhume de son grenier un des premiers films dans lequel il tint le rôle principal après six années à jouer les figurants et les rôles de troisième voire de quatrième plan, une manière également de faire découvrir au lecteur une petite pellicule aujourd'hui complètement oubliée mais tellement sympathique.
Paolo et Giuliana ont 17 ans et sont camarades de classe. Paolo est le fils d'un industriel accaparé par son boulot. Sa mère est une mère possessive qui refuse de le voir grandir. Elle le considère encore comme un petit garçon qu'elle surprotège. Paolo est plutôt timide et
maladroit. Il ne pense qu'aux études afin de réussir son bac qui approche à grands pas. Son père lui a acheté une magnifique voiture bleue, une Spider, dont il lui remettra la clé s'il réussit son examen. Giuliana est orpheline. Elle vit avec sa vieille tante Amelia. Giuliana et Paolo se rapprochent, deviennent amis puis tombent amoureux. Leur relation a des hauts et des bas. Pas évident de s'aimer à l'approche du bac avec la pression des parents et cette mère poule envahissante. Lorsque la tante de Giuliana décède la jeune fille vit assez mal cette mort. Elle décide de rompre avec Paolo. Ce dernier, dépité, s'accroche pourtant et leur
relation repart lentement. Ne pensant plus qu'à Giuliana il décide d'abandonner son bac à la grande stupeur de son père qui le remet dans le droit chemin. Le bac en poche Paolo prend la Spider et décide de faire une course que chronomètre Giuliana. Il est victime d'un accident et finit à l'hôpital. Une fois rétabli tout deux partent en vacances d'été ensemble.
Avant tout romancier et scénariste Massimo Franciosa s'est essayé de temps à autre à la mise en scène en assistant notamment Pasquale Festa-Campanile. Entre 1963 et 1971 il réalisa en tout et pour tout neuf films dont on retiendra plus particulièrement Le sexe des anges / Voci bianche, l'intéressant La stagione dei sensi, son plus abouti, le plus tortueux
également et à moindre mesure Quella chiara notte d'ottobre, un drame bourgeois comme on aimait en écrire dans les années 70. Inspiré du roman Maturita classica de Gianfranco Ferrari, Pronto... c'è una certa Giuliana per te, son cinquième film, est une petite historiette d'amour entre deux lycéens, lui un garçon sérieux, timide, issu d'une famille aisée mais dépendant de son hystérique de mère, elle une orpheline plus émancipée, le tout sur fond d'examen de fin d'année, la fameuse maturité, l'équivalent de notre bon vieux bac... et on ne peut guère l'oublier puisqu'il revient régulièrement sur le devant de l'intrigue toutes les dix
minutes! Réviser pour sa maturité, penser à sa maturité, réussir sa maturité. Soyons juste. Peut-on parler d'intrigue? Pas vraiment tant elle est fine. En fait elle se résume en une seule ligne. Paolo et Giuliana s'affectionnent puis s'aiment puis se séparent puis se retrouvent et enfin partent. En un mot il ne se passe pas grand chose si ce n'est la vie au quotidien de deux lycéens qui vivent leurs sentiments d'adolescents de manière naïve, inoffensive durant les quelques mois qui les séparent de leur Maturité. Ce charmant petit tableau pourra sembler ennuyeux, certains pourraient même qualifier le film d'inutile. Certes leur romance
contrariée n'a guère d'intérêt pourtant Pronto... c'è une certa Giuliana per te se laisse regarder avec sympathie voire un certain plaisir. Tout simplement car Massimo Franciosa a su capter l'esprit de l'adolescence, de la jeunesse, sa fraicheur, sa candeur avant tout grâce à une interprétation sans faille des deux interprètes principaux. Mita Medici, future vedette de la télévision italienne et chanteuse à succès, est belle, spontanée, aussi lumineuse que son sourire. Pour l'anecdote c'est Romina Power qui au départ aurait du interpréter le rôle. Gianni Dei stupéfiant malgré ses 26 ans a la bouille d'un adolescent. Il incarne à la perfection ce lycéen coincé un peu gauche et forme avec Mita un joli petit couple de tourtereaux qui se découvre à la veille de leur examen.
Autre atout du film et non des moindres, une splendide photographie et de très jolis décors fortement estampillés fin années 60, avec cette légère touche psychédélique qui ne pourra que faire fondre les amoureux de cette période. Quant à la partition musicale signée Mario Nascimbene elle est un plus indéniable. Impossible de ne pas se laisser charmer par les mélodies qui la composent, entêtantes, enivrantes bizarrement chantées en... français! Cocorico! "Pour la première fois", "Je ne sais pas comment lui dire"," Dépêche toi de vivre" trois pièces indispensables pour tout collectionneur. Sans oublier quelques jerks bien rythmés dont un sur lequel Giuliana danse de façon fort symbolique un tuyau d'arrosage à la main. Anthologique!
Les personnages adultes sont ici secondaires et ne semblent exister que pour combler un scénario un peu trop faiblard. Ainsi donc la crise que traversent les parents de Paolo n'a aucune véritable utilité dans l'histoire. Françoise Prévost, mère poule hystérique, est souvent niaise. Paolo Ferrari a simplement le physique de son rôle, un gros industriel de la fleur en plastique. Marina Malfatti, incisive, tente de réconcilier tant bien que mal les différents personnages. Quant à la grande Caterina Boratto, future Madame Maggi, la troisième maquerelle de Salo, elle rayonne de beauté, véritable astre solaire aux cheveux couleur neige dans la peau de tante Amelia, trop vite disparue malheureusement. A noter la présence d'une
Silvia Dionisio encore mineure dans le rôle de l'amie de Giuliana.
Frais, léger, naïf, Pronto... c'è una certa Giuliana per te est une charmante petite comédie adolescente anodine sans aucune prétention, une petite bouffée d'air pur dans un monde de brutes que l'amateur prendra plaisir à découvrir ne serait-ce que pour la fraicheur du tandem Gianni Dei - Mita Medici et ces surprenantes et pétillantes ritournelles bleu blanc rouge. Aujourd'hui totalement oubliée cette comédie mérite qu'on lui consacre quelques instants de notre vie de cinébissophile.
Pour l'anecdote le duo Gianni et Mita se reforma en 1998 le temps de sortir un single festif intitulé Ma che fiesta.