Marc Di Napoli: L'interview souvenir
S'il est bien un nom qui caractérise les grandes épopées télévisuelles d'hier c'est bel et bien celui de Marc Di Napoli. Aujourd'hui encore son nom est associé aux excellentes Aventures de Tom Sawyer dans lequel il fut un remarquable Huckleberry Finn et bien entendu à celui de Doniphan dans l'inoubliable Deux ans de vacances. Des Galapiats en passant par Mauregard Marc est un incontournable de l'histoire du petit écran et compte aujourd'hui encore ses admirateurs par milliers. En plein succès Marc a pourtant fait le choix de se retirer du monde du spectacle pour se consacrer à un tout autre art, la peinture et la sculpture. Au début des années 80 il s'est installé à Concarneau en Bretagne où il a monté son propre atelier devenant au fil du temps un des plus grands noms dans ce domaine.
Nous l'avons retrouvé chez lui où il a bien gentiment accepté de nous recevoir et c'est avec une joie non dissimulée que nous vous offrons cette interview de Monsieur MARC DI NAPOLI (dont la biographie est disponible ICI) réalisée au début de l'année 2004.
A l'instar du dossier DEUX ANS DE VACANCES dont elle constitue un magnifique bonus elle fut elle aussi publiée dans le défunt magazine Flashback TV, le N° du mois de mai 2004, avec l'aide précieuse de Messieurs C. Willaert et J. Ulvaos. En voici la version numérisée copieusement illustrée pour le plus grand plaisir espérons le des admirateurs de Marc.
Vous êtes issu d'une famille d'artistes. Cela a t-il influencé votre choix de devenir comédien?
Non. Ca a été plutôt comme une continuité. Mon père et mon oncle étaient déjà dans le métier. Mon père faisait une carrière de chanteur d'opéra parce qu'il avait une voix absolument magnifique de bel canto, une voix de ténor splendide. Et mon oncle Roland Berger se destinait à enseigner le chant et donc dans sa vie il a fait travailler beaucoup d'artistes de variétés qui sont devenus des gens très célèbres (Dalida, Michèle Torr...). Il avait fondé avec Bruno Cocatrix l'Ecole des champs de l'Olympia de Paris. Sur ce terreau-là il va pousser toute la famille Di Napoli, avec mes quatre frères, et on va tous d'une manière ou d'une autre participer activement à la continuité de cette histoire.
Comment avez vous débuté dans ce métier et quels furent vos premiers rôles?
Dans ma courte et longue carrière (13 à 14 ans mais 13 à 14 ans d'activité!) j'ai eu la chance de jouer dans les grands théâtre parisiens. De mémoire vive la première fois que je monte sur les planches c'est au théâtre National Populaire de Paris dirigé par Jean Villard. Villard avait monté deux pièces, Les lumières de Bohème et La vie de Galilée de Bertolt Brecht. C'était la première fois que je participais à une représentation théâtrale. J'étais tout petit. Ca remonte aux alentours de 1962.
A 10 ans vous jouez dans Macbeth monté par Claude Chabrol. Comment en arrive t-on à interpréter Shakespeare?
Ca a été assez rapide. J'enchainais et petit à petit je me retrouve sur des projets de plus en plus importants. Chabrol intervient une première fois dans ma vie d'acteur alors qu'il montait Macbeth au théâtre de Versailles. Il y avait Roger Hanin, Stéphane Audran et son époux, d'autres comédiens et moi même, votre serviteur. J'étais le petit Macbeth, j'avais une très jolie scène avec ma mère.
C'était très sympa et ce sont de belles expériences. C'était là que j'ai connu Chabrol. Par la suite j'ai tourné avec lui Que la bête meure (en 1969 avec Jean Yanne et Michel Duchaussoy NDLR). Mon frère Stéphane, comédien également (il fut un des petit héros de la série Poly NDLR), a tourné dans La femme infidèle. Et donc nous étions des familiers du travail de Chabrol.
Venons en à la télévision. Vous avez le plus souvent joué dans des feuilletons. Pourquoi de choix alors que vous privilégiez le théâtre?
Ce n'était pas vraiment un choix, on vous sollicite. Le problème de ce métier c'est d'être appelé pour pouvoir pratiquer. Quand je ne faisais pas de théâtre je faisais de la télé avec les séries populaires que vous connaissez. la grande série qui m'a fait connaitre c'est quand même Les aventures de Tom Sawyer. J'ai adoré! Pour moi j'étais Huckleberry Finn, je ne le
jouais, j'étais véritablement lui. Et je crois que tous les petits gars du monde rêvent d'incarner ce personnage qui représente la liberté, qui en marge de la société américaine naissante. Finalement à travers le regard de deux enfants l'auteur parle de l'Amérique de son temps, avec les superstitions, des esclaves etc... . Et en même temps c'est resté extrêmement frais. On peut le revoir aujourd'hui. J'ai quatre filles et je leur ai montré, ça n'a pas vieilli d'un pouce! C'est très agréable.
Ensuite ce fut Les Galapiats. Un mot sur cette mini-série?
Ce feuilleton fut tourné en Belgique. Ca raconte l'histoire d'une bande de pré-adolescents qui vont vivre des aventures à la recherche d'un trésor, avec une bande de malfrats. Les Galapiats est devenu culte en Belgique et au Portugal notamment (en Italie également NDLR). Je reçois des e-mails du Portugal de gens de 45 ans, pères ou mères de famille, qui me parlent comme de véritables ados et qui n'ont pas oublié ce feuilleton.
Venons en à Deux ans de vacances.
Six ans après Tom Sawyer je retourne en Roumanie s'agissant à nouveau d'une coproduction franco-germano-roumaine. deuxième aventure dans ma vie et deuxième rendez-vous avec le succès. Tom Sawyer était encore dans les mémoires et toc! là ça en remet une couche. Donc c'était plutôt sympa.
Comment avez-vous obtenu de le rôle de Doniphan?
Comme celui que j'ai obtenu celui de Tom Sawyer. hormis que cette fois j'étais connu, j'avais déjà mes lettres de noblesses dans le métier, on me voyait à la télévision, au théâtre, au cinéma, on m'entendait à la radio, je faisais beaucoup de doublage de films. On m'appelait en toute confiance.
Combien de temps a duré le tournage et comment l'avez vous vécu?
On est partis six mois. J'ai revu la Roumanie qui déjà commençait à changer. Ceaucescu était entrain de faire des travaux herculéens détruisant Bucarest, que l'on appelait le Petit paris du fait de son architecture, de sa qualité de vie, de son rayonnement. Il en faisait un empire stalinien avec de grandes allées. Où que nous allions on voyait des travaux. En dehors des studios de Bucarest qui se trouvaient à 30 kilomètres du centre on allait dans d'autres régions de Roumanie pour tourner.
Y a t-il eu des scènes plus difficiles à tourner que d'autres, comme par exemple celle de tempête?
Non. Les scènes de tempête c'est toujours très marrant parce que l'on se prend des tonnes d'eau sur la tête avec des énormes ventilateurs! Quand on est devant son écran on voit tout ça c'est autre chose. Ca donne des scènes qui restent dans les mémoires. On finit par se transporter dans une véritable tempête.
Tourniez vous en français?
La plupart des roumains parlaient français car c'est la première langue étrangère qu'ils apprenaient à l'époque (maintenant c'est l'anglais business oblige!) Les allemands parlaient allemand et parfois le français ou l'anglais. Et nous, nous parlions français. Donc on donnait une réplique en français, il y avait une réponse en allemand et une troisième en roumain.
Doniphan était un très beau rôle mais pas très sympathique au premier abord. Si vous aviez eu le choix entre le rôle de Doniphan et celui de Huckleberry Finn lequel auriez vous choisi?
Sans hésitation Huckleberry Finn. Je n'aimais pas vraiment Doniphan, ce n'était pas vraiment ma nature. Mais bon, j'avais peut être cette représentation d'un type un peu hautain, noble. Il fallait bien jouer un lord. Il faut essayer de comprendre ce qu'était la noblesse au XIXème siècle: des gens un peu arrogants, sûrs d'eux. Donc j'ai essayé de coller au plus près, au plus juste, de ce qu'était un jeune lord de la Nouvelle-Zélande avec tous ses travers, toutes ses représentations de lui même. Et en même temps vu comme il bascule à un moment vu les aventures qu'il vit, dans quelque chose de plus palpable, de plus fraternel, il change. Ca finit plutôt bien. C'est cette deuxième partie que je voulais aborder parce que d'emblée, je ne me sentais pas du tout ce personnage.
Quels souvenirs gardez vous de Gilles Grangier et de l'équipe roumaine dont Sergiu Nicolaescu?
Grangier a bien capté où il était qui il était, qu'est ce qu'il avait fait. Il maitrisait bien le débat. Parce que ce sont deux grosses équipes tout de même. C'était vraiment de gros tournages. Maintenant si on devait tourner la même chose ça couterait extrêmement cher en terme de budget. Grangier c'est un peu Chabrol. Ce sont ces metteurs en scène qui ont traversé le cinéma français à la belle époque, qui ont une carrure, une stature suffisamment stable pour affronter tous les éléments de ce métier. Toujours avec sa petite casquette à carreaux, le par-dessus, l'air tranquille, ne s'énervant jamais. Il maitrisait très bien les choses. donc avec son assistant ça se passait très bien.
Des anecdotes, des aventures survenues lors du tournage à nous raconter?
Il y en a beaucoup... ça me fait fouiller loin dans ma mémoire. C'est difficile car il y en avait tous les jours. J'ai par exemple le souvenir d'une bonne soirée car j'ai fêté mes 20 ans là-bas, à l'ambassade de France en Roumanie. Ca a été fêté à tous les étages. Vodka, caviar à la louche... Et donc voilà c'est une anecdote personnelle.
Comment vous êtes vous entendus avec vos compagnons?
On s'entendait bien par la force des choses. Dans les équipes de cinéma il y a de bons moments et des moments conflictuels. C'est inhérent à toute activité de groupe.
Rassurez nous: votre relation avec Didier Gaudron (alias Briant) était moins tendue que dans la série?
Didier était un garçon charmant, très sympathique, très ouvert. Mais nous étions au travail. Il assurait son personnage et moi le mien. Sinon on s'entendait bien.
Le jeune acteur roumain Cristian Sofron qui jouait Service a toujours remporté un grand succès auprès des fans. Vos personnages étaient assez proches dans la série. Pouvez vous nous parler un peu de lui sur le tournage et en dehors?
Cristian Sofron était très jeune. L'autorité naturelle du groupe c'était un peu mon personnage et curieusement ça déteignait sur la réalité dans la mesure où j'avais l'expérience du métier. Je n'étais pas chef de troupe mais malgré tout ils étaient peut être impressionnés de jouer
avec quelqu'un qui avait beaucoup de métier et avait déjà joué dans des feuilletons qu'ils avaient eux mêmes adoré.
Lorsque je suis retourné en Roumanie pour Deux ans de vacances les roumains ne m'avaient pas oublié. Donc j'ai en mémoire l'image d'un garçon très gentil. Je ne sais pas s'il a continué une carrière en Roumanie car la Roumanie était un pays un peu fermé quand même. On ne partait pas, on ne rentrait pas en Roumanie comme ça.
Werner Pochath qui jouait Forbes, le pirate filiforme, nous a quitté en 1993. Il n'a pratiquement eu tout au long de sa carrière que des rôles de méchants et de tueurs. Quel homme était il hors caméra?
C'était tout l'inverse, tout simplement. Un homme extrêmement gentil, extrêmement jovial, festif. Toujours dans les bons coups, et les mauvais peut être. J'ai le souvenir d'un homme qui aimait ce métier, cette vie là. C'était un professionnel, alors que les autres, les plus jeunes, étaient juste des enfants qu'on mettait dans un film. Je salue sa mémoire au passage puisque j'ai appris son décès il y a très peu de temps.
Avez vous revu certains de vos compagnons et aimerez vous les revoir? Beaucoup de fans rêvent de cette réunion.
Je ne les ai pas revu, c'est ça qui est étonnant. Pourtant les contacts se refont. J'ai eu des nouvelles de Gaëtan Bloom, de Frédéric Méri qui jouaient tous deux dans Les Galapiats. Petit à petit via mon site internet (www.marcdinapoli.com NDLR*) je pense revoir tous les jeunes comédiens de cette époque ou d'autres comme Claude Chabrol que j'aimerais bien revoir.
Une question qui revient souvent chez les fans: est ce vous tous qui chantiez la chanson finale dans la taverne?
Oui et nous avions grand plaisir car si j'ai bonne mémoire je crois que nous avons tourné cette scène dans les derniers jours de tournage si ce n'est le dernier. Après nous avons post-synchronisé nos propres voix en France parce qu'il y en avaient qui chantaient en roumain, d'autres en allemand.
Vous êtes vous rendus compte de l'impact de la série à l'époque et êtes vous surpris du succès qu'elle remporte encore aujourd'hui?
Cela aurait été vraiment très surprenant que la jeunesse de l'époque ne s'intéresse pas à cette bande de jeunes qui vont vivre des aventures exceptionnelles. Moi même j'étais fan de Jules Verne, j'adorais 20000 lieues sous les mers, Le tour du monde en 80 jours, dans ces très beaux livres rouges avec ces magnifiques gravures. J'adorais le capitaine Nemo. Là où je suis toujours très étonné c'est que trente ans après cette série les gens qui ont vécu sa naissance et qui avaient entre 10 et 16 ans gardaient ça en eux. Rien n'est effacé quand nous aimons des choses à cet âge là, nous les gardons à vie.
Après Deux ans de vacances qu'avez vous fait?
J'ai continué à tourner. Le dernier feuilleton auquel j'ai collaboré c'est La famille Cigale avec la naissance d'une actrice qui allait devenir très célèbre: Carole Bouquet. C'était son premier rôle. Ce n'est pas une oeuvre qui a marqué les esprits mais c'étaient les feuilletons de l'époque. La dernière expérience de théâtre que j'ai eu c'était avec la troupe de Sacha Pitoeff avec qui on avait fait les plateaux de France dans une pièce d'Henry Miller Incidents à Vichy. A
l'époque je préparais le conservatoire. J'ambitionnais, un peu à reculons, de rentrer au conservatoire car je voulais vraiment attaquer les Beaux-Arts. C'est à dire de vivre de cette passion qui ne se dément pas dans ma vie (la peinture NDLR). Ce n'était pas un choix facile car j'allais décevoir beaucoup de gens, déjà mes proches, ma famille, mes amis qui ne comprenaient pas ce que j'étais entrain de faire. Parce que quand on est dans ce métier en général, on ne le quitte pas.
Vous avez également doublé. Quelques films, séries, voix célèbres sur lesquels vous avez travaillé?
J'ai fait beaucoup de doublage car ça fait partie du métier. Je me souviens des premiers doublages des films de Bruce Lee. J'étais jeune et je voyais ce type faire des bonds dans tous les sens, c'était génial. Je doublais un jeune japonais dans La fureur du dragon qui se prenait des tannées pas possible par Bruce Lee et qui ne cessait de faire des "Ah" et des "Oh" de misère parce qu'il prenait des coups. J'étais complètement fasciné par ce cinéma
tout neuf. J'ai toujours aimé les sports de combat que j'ai moi même pratiqué. J'étais extraordinairement fasciné par la puissance et la souplesse d'un petit chinois avec cette musculature impressionnante par sa finesse et aussi la puissance qui s'en dégageait. Je me souviens aussi d'avoir doublé la mini-série Racines, l'acteur Sean Penn ou encore des films de Pasolini.
De quelle série êtes vous le plus fier avec le recul, celle qui vous a laissé le plus beau souvenir?
Si je dois être fier c'est sur l'ensemble de ce que j'ai réussi à faire parce que c'est un métier difficile. Il y a une charge. On peut décevoir ou se tromper. Les gens du métier m'ont fait confiance, je suis reconnu. Huckleberry Finn reste pour moi mon meilleur souvenir car il correspond à mon adolescence.
Êtes vous étonné du succès des séries d'hier et que pensez vous de la télévision actuelle?
Le succès est toujours étonnant mais les ingrédients étaient là, la qualité était là, Ces feuilletons populaires reposent déjà sur des romans qui sont écrits par de grands écrivains. Donc déjà la base est faite alors qu'on paye parfois des types chers pour qu'ils écrivent quelque chose...
J'ai vécu la naissance et l'effondrement de l'O.R.T.F. J'adorais les Buttes-Chaumont car c'était comme une fourmilière, une ruche. Il y avaient les machinistes, les comédiens, les
habilleuses... tous les gens qui venaient pour la création. Il y avaient des risques car on faisait des dramatiques en direct. A 20H00 il fallait arrêter les marteaux. On partait comme ça chez les gens à travers le petit écran. C'était beaucoup d'émotion, il ne fallait pas se tromper. Il fallait assurer. J'ai toujours aimé travailler sans filet. J'ai vu aussi l'arrivée des toutes premières séries américaines. La France n'a pu ou n'a pas su tenir le rang qu'elle souhaitait tenir, cette fameuse exception culturelle qui est un peu la bataille de l'état français par rapport à son identité. Maintenant pour ceux qui la regardent on est sûr que sur le nombre de chaines existantes il y a une série américaine. Donc l'exception culturelle n'est plus valable.
C'est aussi un marché, c'est aussi une guerre économique et culturelle dont les américains sont les grands maitres du jeux. Il faut le savoir il n'y a à avoir honte de cela. Je regrette l'O.R.T.F pour la qualité qu'elle voulait proposer avec de grands créateurs.
Je me souviens de Claude Santelli et de ses très belles émissions. Il y avaient beaucoup de gens avec de véritables qualités de créateur.
Une dernière question: que devient votre jeune frère Stéphane que les fans de Poly entre autres ont encore en tête?
Pour lui c'est pareil. Enfant il a fait une jolie carrière de comédien. Par les circonstances de sa vie personnelle il a arrêté. Il n'a pas cherché à rebondir dans un métier artistique. Il a néanmoins tourné avec de grands groupes. Il a tout de même toujours un pied dans ce monde là. Actuellement il est à la recherche de choses un peu différentes. (Stéphane a tourné dans une douzaine de films, téléfilms et séries entre 1965 et 1979 puis a quitté
l'univers artistique pour se consacrer à d'autres choses notamment la mer, un de ses grands amours. Epaulé par Marc il a remis le pied à l'étrier en 2013 et a rejoint le monde des artistes. Il a intégré la troupe d'Henry Bal en tant que régisseur puis comédien. Il remonte régulièrement sur les planches où il rencontre un franc succès. NDLR)
(NDLR: Marc a définitivement fermé son atelier Bleu de Naples situé Rue Jean Bart à Concarneau ainsi que son site www.bleudenaples en novembre 2004. Il a depuis réouvert un nouveau site www.marcdinapoli.com).