Nido d'amore
Autres titres: Das geisterschloss der lüste
Real: Franco Lo Cascio
Année: 1984
Origine: Italie
Genre: X
Durée: 75mn
Acteurs: Marina Frajese, Marja Armi, Peter Olson, Sabrina Mastrolorenzi
Résumé: En 1884 un duc trouve sa fille entrain de faire l'amour à son amant. Il les tue. En 1984. Une jolie veuve accompagnée de sa fille et de son petit ami Bill séjournent le temps d'une nuit au château. Le gardien les prévient que les fantômes de deux amants hantent les lieux. Ils décident de rester. Les fantômes vont tour à tour les exciter dans leur sommeil...
Non pas réalisé par Luciano Fardelli (Lucky Faar Delly), directeur de M.A.D, la société de production créée par Joe D'Amato, Nido d'amore est en fait le deuxième film de Franco Lo Cascio (plus connu sous son pseudonyme Luca Damiano), un des pères du hardcore italien de la seconde heure. Il fait suite à Jojami et fait partie des dix films d'une série de dix qui eurent pour protagoniste Marina Frajese entourée pour l'occasion de la quasi même troupe d'acteurs.
Comme pour Jojami et plus généralement les dix films de cette série il ne faut guère en
attendre une intrigue passionnée. Elle est de nouveau étonnamment étriquée même si pour ce second film Lo Cascio jouait la carte du fantastique. 1884. Un châtelain surprend sa fille et son bel amant entrain de faire l'amour. Armé de son épée il les tue. Un siècle plus tard une mère, sa fille Jeannette et son petit ami viennent séjourner au château. Le gardien les avertit que les fantômes des deux amants hantent les lieux. Nonobstant ses conseils ils décident d'y passer la nuit. Les deux fantômes vont s'amuser à les exciter chacun leur tour durant leur sommeil.
Voilà qui est simple comme bonjour. D'autant plus simple que Lo Cascio ne s'embarrasse
guère de détails et n'a visiblement aucune envie d'étoffer cette sympathique base de scénario qui n'est qu'une belle excuse pour enchainer non stop des scènes de sexe durant minutes. Un peu lassant soyons honnête. Lo Cascio ne perd d'ailleurs pas une seule seconde puisque cela commence dés le générique avec l'interminable ouverture (quelques 14 minutes) où on assiste aux ébats des deux amants enfin interrompus par l'arrivée du duc, du moins sa silhouette, armée d'une épée. On imagine alors un plan sanglant à la D'Amato. Que nenni. On imaginera tout simplement. On ne verra rien. Un carton nous plonge un siècle plus tard. En cinq minutes on fait connaissance des trois touristes accueillis par Georges le
gardien qui leur raconte la légende. Puis tout le monde part se coucher chacun dans sa chambre respective. Il ne faut que quelques secondes pour que les fantômes coquins apparaissent et commencent à exciter les occupants qui se touchent, se masturbent, se caressent dans leur sommeil, d'abord Jeannette puis son copain. Nous voilà repartis pour de longues scènes de plaisir solitaire jusqu'au réveil de Jeannette, apeurée de se retrouver toute fébrile et surtout mouillée, elle si prude. Son copain lui aussi très étonné d'être en érection se précipite dans sa chambre, rassure sa dulcinée qui finalement lui demande de regagner sa chambre, tout penaud, le sexe raide. Déçus de sa réaction les deux revenants
passent à l'action. Ils font l'amour à chacun d'eux toujours dans leur sommeil d'où l'occasion d'une partie à trois. Puis ils partent s'occuper de la mère entrain de lire affalée sur son divan avant de retourner auprès du jeune couple. Leur mission est que Jeannette fasse enfin l'amour à son copain. On se retrouve donc vite à quatre dans le lit de la jeune prude qui bien excitée par les spectres va enfin se donner à son bel amant. Mission accomplie. Les fantômes jubilent et peuvent disparaitre. Au petit matin tout le monde repart, heureux de leur nuit.
Bien difficile de faire plus sommaire, plus basique. A aucun moment l'aspect fantastique
n'est utilisé si ce n'est pour faire apparaitre et disparaitre les deux spectres malicieux. Voilà qui est regrettable comme il est dommage qu'on ait pas plus appuyé le meurtre des deux amoureux, un oubli vraiment frustrant. On se laisse alors aller à imaginer ce que D'Amato aurait pu faire de cette intrigue dans un de ses porn-horror qui même peu imaginatifs avaient toujours, du moins le plus souvent, ce petit coté morbide appréciable. Au final Nido d'amore n'est qu'une longue succession de scènes de sexe étalée sur pratiquement 70 minutes, toutes plus classiques les unes que les autres, toutes joliment filmées sans aucune vulgarité, parfois avec une certaine tendresse. Pour une fois Lo Cascio oublie toute forme de
déviance. Seuls masturbations, fellations, pénétrations, sodomies et 69, à deux, trois ou quatre sont ici au menu noyées dans une overdose de musique romantique qui par instant donne envie de couper le son. Les plus coquins remarqueront combien Lo Cascio semble aimer filmer la mouille dégoulinant du sexe de Marina Frajese et de sa fille Jeannette. A noter que Nido d'amore est le seul film de la série à ne comprendre aucune scène homosexuelle masculine (et transsexuelle) due à l'absence du spécialiste Giuliano Rosati.
Niveau distribution hormis Marina, toujours aussi investie et heureuse, on retrouve les deux interprètes fétiches du réalisateur, la blonde Marja Armi et l'énigmatique Peter Olson, et
surtout la pornololita Sabrina Mastrolorenzi dont ce fut l'ultime film avant qu'elle ne se retire de l'univers du hardcore pour tenter en vain une reconversion avant de se faire oublier. Elle ne resurgira que quelques années plus tard dans la peu glorieuse chronique des faits divers pour détention et usage de stupéfiants. Reste un mystère: l'identité de l'acteur jouant le petit ami de Sabrina dont ce fut apparemment l'unique prestation. Non crédité au générique pas même dans la fiche technique officielle du film ni aux archives ce séduisant brun en slip blanc reste aujourd'hui une énigme qu'on pourrait surnommer le sosie de Danilo Micheli tant les deux hommes ont des similitudes physiques.
Si le générique d'ouverture défile sur un plan du château de Bolsorano Nido d'amore fut cependant entièrement réalisé comme une partie des films de la série dans les appartements du palais Artena à Rome particulièrement bien mis en valeur par une jolie photographie aux tons chauds donnant au film un coté esthétique très plaisant. Outre le plaisir de revoir Sabrina et Marina c'est peut être là un des vériatbles atouts de ce petit X classique qui satisfera les amateurs qui d'un porno n'attendent rien d'autre que du sexe à foison.
Pour la petite précision Nido d'amore est souvent confondu avec Jojami, le premier film de la série. c'est d'ailleurs sous le titre Nido d'amore que l'Imdb présente Jojami. Grossière erreur puisqu'il s'agit bien de deux film distincts. L'erreur vient certainement du fait que Jojami fut parfois annoncé sous le titre double Jojami nido d'amore. Le novice prendra donc garde à la méprise.
La biographie de tous les acteurs de l'âge d'or du hardcore italien est disponible ICI.