Devil's ecstasy
Autres titres:
Real: Brandon G. Carter
Année: 1976
Origine: USA
Genre: X / Epouvante
Durée: 73mn
Acteurs: Cyndee Summers, Tara Blair, Ric Lutze, Patrick Wright, Debbie Garland, Linda French, Robert Coe, Tallie Cochrane, Fran Francis, Cash Hamilton, Deanne Forrest, Lewis Avery ...
Résumé: A la mort de sa mère, Helen hérite doit hériter de la propriété familiale dans laquelle habite sa tante Marion. Cette dernière est par beaucoup considérée comme une sorcière. Helen se rend à la demeure où l'accueille Marion, une femme étrange et austère. Très vite Helen, sous l'emprise de drogues, est la proie de rêves effrayants se déroulant tous lors de messes noires. Helen va non seulement découvrir un monde occulte mais aussi le secret de ses origines...
Dans les années 70 le cinéma hardcore tant hétérosexuel qu'homosexuel avait cette incroyable habileté à savoir souvent marier la pornographie à de nombreux autres genres cinématographiques tels l'horreur, la science-fiction, le polar, le fantastique... . Cela nous valut non seulement de nombreux petits chef d'oeuvres mais aussi le plaisir de ne pas seulement assister à de simples scènes de sexe qui s'enchainaient mais à de véritables films comblant ainsi de bonheur tant les amoureux de X pur et dur que les amateurs d'un style bien défini. Devil's ecstasy signé Brandon G. Carter, un inconnu dont ce fut l'unique
film, fait partie de ces oeuvres.
La jeune Helen, étudiante,, apprend la mort de sa mère dont elle va hériter de la grande demeure familiale à sa majorité toute proche. Un mystère pourtant subsiste quant à sa naissance. Son père serait mort d'une crise cardiaque le jour de la naissance de Helen et sa mère aurait sombré dans la folie. C'est sa tante Marion qui depuis des années s'est installée dans la propriété. D'étranges rumeurs courent au sujet de Marion. Beaucoup prétendent qu'elle serait une sorcière. Helen décide d'aller rendre visite à sa tante afin de régler cette affaire d'héritage. Marion l'accueille et la drogue à son insu. Helen est alors la proie de rêves
effrayants. Elle se voit enchainée, possédée par un homme au phallus démesuré, victime semble t-il consentante de séances sadomasochistes se déroulant au coeur de messes noires dont sa tante serait la Grande Prêtresse. Helen parait cependant y prendre gout. Elle découvre avec horreur qu'elle a une soeur jumelle, Mary, que Marion retient prisonnière, folle, hébétée, dans une cave. Mary serait la cause de la mort de leur mère incapable d'en accepter la présence. S'inquiétant de son silence le petit ami de Helen, Joseph, part à sa recherche. Il se rend chez Marion qui le drogue, lui fait l'amour et le tue. C'est enduite au tour du professeur Mc Gregor, fou amoureux de la jeune fille, de s'inquiéter. Il se rend chez Marion.
Helen l'y attend, lui fait l'amour et lui promet de l'épouser. Helen est sous l'emprise de Marion. La tante lors d'une messe noire sacrifie McGregor. Helen est désormais une des membres de la secte de l'horrible tante qu'elle rejoint.
Devil's ecstasy rejoint la liste assez longue de films mêlant satanisme et pornographie dont parmi les plus connus on trouve notamment les célèbres The Devil in Miss Jones, Defiance of good, Through the looking glass, The Devil inside her.... . La pellicule de Brandon G. Carter n'est certes pas la plus connue ni la plus glauque mais elle est tout à fait digne d'intérêt. L'ouverture du film donne d'emblée le ton. Une nuit d'orage, une pluie battante, une
femme fait rageusement l'amour à une autre femme. Puis lors d'un rite satanique une victime est sacrifiée sur l'autel, poignardée en plein coeur. Après un tel prologue le film ralentit le rythme. On fait la connaissance de Helen et ses problèmes d'héritage, ses amours, déchirée entre Joseph, un bel étudiant, et son professeur, le mature et moustachu Mc Gregor, épris de son élève. Ce qui peut différencier Devil's ecstasy d'autres productions de ce type est qu'il ne se concentre pas uniquement sur les scènes pornographiques qui au final sont peu nombreuses et ne doivent représenter qu'un quart du métrage environ. Elles se contentent de montrer des fellations et des pénétrations, toujours filmées avec goût et sans vulgarité
aucune. Hormis celle où Helen fait l'amour à Joseph toutes se déroulent lors de rêves sordides, dans l'ambiance sombre, inquiétante de rites diaboliques lors desquelles Helen se voit être la proie de la secte, apeurée, souffrant mais trouvant cependant plaisir à être pénétrée en tous sens par le sexe énorme d'un homme qu'on devine être le Diable et le gode ceinture de son ignoble tante. Si bien souvent dans ce type de porno vintage le bruitage lors des scènes de sexe prenait une place importante, renforçant leur aspect crasse, ce sont ici les souffles et murmures obscènes qui les remplacent, un écho de mots susurrés qui certes écorchera les prudes oreilles mais qui appuie surtout l'aspect malsain, étouffant, de ces bacchanales.
Peu importe la crédibilité de l'intrigue, ramenée à son minimum, seule compte l'atmosphère. Sans être particulièrement intense elle parvient tout de même à faire son petit effet, les séquences de satanisme étant plutôt bien réalisées. Elles doivent beaucoup comme le film d'ailleurs à la présence de la sinistre Tara Blair qui incarne la tante. Archétype même de la femme maléfique il est certain que son visage bien peu avenant, son charme austère très particulier marqueront les esprits. Elle a tout simplement le physique de son personnage. Il est regrettable que Tara, totalement inconnue, ait disparu après ce premier et unique film. L'interprétation est d'ailleurs un des autres atouts de Devil's ecstasy. En tête d'affiche on
retrouve la porn star Cyndee Summers, pulpeuse actrice qui a su représenter durant sa carrière la femme mature, charnelle. A ses cotés le jeune Ric Lutze, vu dans une multitude de hardcore mais aussi dans quelques productions fantastiques oscillant entre le B et le Z (La plante qui aimait les femmes / Please don't eat my mother), et plus surprenant Patrick Wright, jovial et rondouillard acteur de seconde zone et figure récurrente d'une multitude de films d'exploitation américains, de titres plus ambitieux (Canonball) et de nombreuses séries télévisées à succès, ici dans la peau du professeur, une occasion pour lui de se laisser aller à une scène d'amour et une fellation disons le assez soft.
On regrettera surtout un final beaucoup trop abrupt d'autant plus frustrant que Devil's ecstasy donne le sentiment que son metteur en scène était à court d'idée, qu'il n'a pas su exploiter un scénario qui pourtant restait à creuser.
Sans être un film majeur dans la production X vintage Devil's ecstasy n'en est pas moins une sympathique petite bande qui prêche essentiellement par son ambiance un tantinet lugubre, une jolie photographie, une interprétation plus qu'acceptable et quelques belles scènes de sexe. Ce n'est peut être pas une extase du tonnerre du diable mais un réel petit plaisir qui vous mènera droit en Enfer.