A ghost of a chance

Autres titres:
Real: Gorton Hall
Année: 1973
Origine: USA
Genre: X / Comédie fantastique
Durée: 104mn
Acteurs: Roy Clark, Jimmy Hughes, Glenn Brock, Toby Willis, Rommy Winston, Ralph Martin, Gena Powers
Résumé: Cass, le petit ami de Jerry, se tue dans un accident de voiture en allant acheter des cigarettes. Jerry très affecté par sa mort surmonte sa peine dans les bras de Ted, son nouvel amant. C'est alors que le fantôme de Cass vient hanter Jerry qui le voit partout et lui fait même l'amour. Malicieux Cass aime venir perturber Jerry que cette situation met très mal à l'aise. Un jour, Bill, un ami commun, rencontre un jeune garçon et le présente à Ted et Jerry. Quelle n'est pas la surprise de Jerry en découvrant qu'il n'est autre que le parfait sosie de Cass...
Cofondateur de la Jaguar Films, une maison de distribution de films hardcore gay au début des années 70, l'acteur, scénariste, metteur en scène Gorton Hall réalisa entre 1972 et 1974 quelques X devenus depuis des classiques du film homosexuel vintage. Avec A ghost of a chance il tente comme il était souvent de mise à cette époque de marier la pornographie à différents styles cinématographiques, procédé original qui donna naissance à bon nombre de petites perles dont certaines assez malsaines, ce qui n'est pas le cas de ce film.
Alors qu'il est parti acheter des cigarettes, Cass trouve la mort dans un accident de voiture laissant seul son petit ami Jerry. Deux ans se sont écoulés et si Jerry n'a pas oublié Cass il s'est cependant remis en couple avec son nouvel amant Ted. Tout irait pour le mieux si Jerry ne commençait pas à voir le fantôme de Cass, une présence invisible qui le trouble puisque lui seul l'aperçoit. Taquin Cass s'immisce de plus en plus dans la vie du pauvre Jerry qui ne sait plus à quel saint se vouer. Il s'imagine même qu'il profite de son invisibilité pour faire l'amour à Ted lorsqu'il dort. Las de ses crises, Ted s'en va. Il revient le lendemain avec un ami commun, Bill, qui vient de partir de chez lui en apprenant que sa mère allait se remarier. Bill est accompagné de Jim, son copain, qui n'est autre que le parfait sosie de Cass qui
l'avait rencontré quelques jours plus tôt sur une plage. Ils avaient fait l'amour dans une grotte. Jerry implore Cass d'arrêter son petit jeu. Il lui fait l'amour pendant que de son coté Bill fait l'amour avec le double. Finalement Bill et Jim partent acheter des cigarettes. Tout deux se tuent dans un accident de voiture. Jerry a enfin la réponse à sa fameuse question: pourquoi Cass est il revenu?
Les histoires de revenants taquins ont été au coeur de bon nombre de comédies fantastiques souvent familiales. Si le terme familial n'est pas approprié ici du moins dans le sens premier du terme A ghost of a chance est pourtant bel et bien une comédie mais pornographique réalisée en 1973 avec les moyens de bord c'est à dire quasiment rien. Ceci n'empêche pas cette petite pellicule d'être non seulement plutôt agréable mais parfois très drôle grâce des dialogues souvent juteux et quelques trouvailles aussi incongrues soient elles. La plus amusante est sans nul doute celle où le fantôme rejoint Jerry dans la cuisine. Alors qu'il fait la vaisselle le malicieux revenant commence à le caresser puis baisse son pantalon pour attaquer un langoureux analingus puis une fellation. C'est à ce moment que Ted arrive et surprend Jerry en pleine extase, seul bien entendu au milieu de ses casseroles, le sexe au garde à vous bougeant tout seul comme mû par une force invisible. Au comble de
la jouissance, Jerry éjacule enfin, une éjaculation que Hall filme au ralenti tandis que Ted s'efface déconcerté mais amusé par l'attitude vraiment très bizarre de son amant. Il n'y aura malheureusement plus d'autres moments d'hilarité aussi intense, le comique provenant essentiellement de situations certes cocasses mais très peu originales dues à la présence du fantôme (Jerry menaçant ce dernier avec une casserole, la séquence dans le magasin de vêtements ou le sentiment de Jerry que le facétieux spectre fait l'amour à Ted durant son sommeil car son corps bouge de manière étrange en dormant).
Pour le reste A ghost of a chance est un hardcore classique où les scènes de sexe prédominent. Celles ci ne sont guère inventives puisqu'elles consistent avant tout en une série de fellations et de sodomies des plus classiques même si Hall semble avoir une petite prédilection, serait ce là un fantasme, pour les testicules parfaitement écrasés lors de corps à corps virils. Jamais vulgaires encore moins obscènes, on leur reconnaitra leur coté classieux, joliment mises en scène, par moments irréelles, chacune mettant en valeur la beauté du corps masculin et par la même celle des jeunes acteurs. L'usage du split screen, alors très à la mode, en fin de bobine est une bonne idée puisqu'on suit en simultané les ébats explosifs de Jerry et Cass le fantôme et ceux de Bill et du double de Cass.
On pourra reprocher au film la longueur de ces séquences un peu répétitives dont une franchement inutile, celle des ébats des deux hommes rencontrés dans un bar qui n'est visiblement là que pour étirer un métrage qui n'en avait pas forcément besoin puisque le film dépasse les 100mn requises. on lui reconnaitra néanmoins une certaine beauté visuelle, l'action se situant dans une pièce d'une blancheur spectrale. Hall aurait pu profiter de ces scènes pour appuyer l'aspect comique, y introduire là encore l'élément comédie et les rendre aussi excitantes que drôles mais force est de reconnaitre que l'imagination n'était pas toujours au rendez-vous.
On gardera tout de même à l'esprit une jolie séquence qui se veut onirique lorsque Bill rencontre le double de Cass au coeur d'une grotte scintillante dans laquelle ils vont s'aimer comme projetés dans la voie lactée et les ultimes images pleines de malice et d'humour lorsque la caméra de Hall, juste après l'accident des deux amants, survole l'océan, s'envole vers le ciel et suit la course des nuages tandis que résonne la voix de ce coquin de Jim qui des limbes divines explique les raisons de son retour sur Terre. Il venait y chercher un amant afin de ne plus être seul et pouvoir s'amuser. Même les anges forniquent au Paradis des Hommes. On en a une fois de plus la preuve. N'en déplaisent aux pudibonds!
L'interprétation équivaut à celle d'une sitcom mais la beauté des comédiens, leur corps de jeunes éphèbes, leur sexe magnifique, fait très vite oublier leur jeu approximatif. On y retrouve le brun Jimmy Hughes, le protagoniste de The greek lightning qui l'année suivante sera arrêté, condamné et emprisonné pour viol et kidnapping, le charmant Roy Clark découvert l'année précédente dans le juvénile The roundabouts, un X signé Dick Martin, et le tout aussi séduisant Glenn Brock et son slip transparent, un trio de rêve au charme typiquement seventies qui en ébouriffera plus d'un.
Accompagné d'une bande originale composée notamment de quelques classiques dont le superbe et toujours envoutant "Superstitious" de Stevie Wonder et de deux classiques de Ennio Morricone issus de Il était une fois... la révolution (dont la balade "Sean, Sean"), A ghost of a chance est un petit hardcore gay charmant sans autre prétention que de titiller nos sens de mâle tout en faisant (sou)rire, une délicieuse douceur vintage de plus qui ravira tous les amateurs d'un cinéma porno qui aimait mélanger les genres en mélangeant ses graciles interprètes aux cheveux longs à l'époque bénie du sexe pré-condom lorsque les hommes ne portaient rien sous leur jean seconde peau. Hallelujah!