Le due... grandi labbra
Autres titres:
Real: Franco Lo Cascio
Année: 1984
Origine: Italie
Genre: X
Durée: 65mn
Acteurs: Marina Frajese, Cecilia Paloma, Paolo Gramignano, Guliano Rosati...
Résumé: Deux voyous en cavale trouvent refuge dans une boite de nuit. Ils prennent en otage la gérante et une amie strip-teaseuse qu'ils violent. Arrive la fille de la gérante, une adolescente encore vierge. L'un la dépucelle violemment. Les trois femmes vont ensuite assouvir les fantasmes sexuels des deux malfrats...
Après quelques petits films d'exploitation mineurs au début des années 70 (Bacchanales infernales), Franco Lo Cascio, ex-époux de Patrizia Gori, s'est dés 1984 définitivement orienté vers le cinéma à caractères pornographiques sous le pseudonyme de Lucky Faar Delly. Arrivé juste après ce qui fut l'âge d'or du hardcore transalpin, la fameuse et inégalable période qui se situe entre 1979 et 1984, Lo Cascio n'est jamais réellement parvenu à égaler ses illustres prédécesseurs dont Joe D'Amato pour n'en citer qu'un, non pas car il n'en avait ni les moyens ni le talent si de talent nous pouvons parler mais tout simplement car l'industrie de la pornographie se transformait lentement se dirigeant inéluctablement vers une nouvelle ère, celle de la vidéo.
Si certains des acteurs et actrices de la première heure continuèrent un temps, beaucoup mirent un terme à leur carrière laissant la place à une nouvelle génération de comédiens. Le due... grandi labbra se trouve coincé à la jointure de ces deux courants, produit bâtard qui image bien cette difficile transition. Difficile surtout pour le spectateur qui certes retrouve avec plaisir quelques pionniers du genre mais doit malheureusement faire face à une pellicule inepte, sans saveur, sans scénario, d'une pauvreté extrême, grossièrement tourné en vidéo.
Le due... grandi labbra est selon l'ordre chronologique des visa de censure le septième film de la série des Fardelli, du nom de la société de Luciano Fardelli, produit par Joe D'Amato mais réalisé par Lo Cascio. S'il existe trois petits points dans le titre ce n'est pas non plus un hasard. Le titre est en fait présenté sur deux cartons d'ouverture, un présentant "Le due", l'autre "Le grandi labbra". C'est là un stratagème commercial mis en place pour obtenir en fait deux visa en présentant de façon très anodine un seul film intitulé "Le due". Sortirent ainsi sans aucun souci Le due... grandi labbra et Le due... bocche di Marina.
Le due...grandi labbra est très certainement un des films plus ennuyeux et soporifère qu'ait tourné la porno queen Marina Frajese pour la Fardelli. L'histoire, inexistante, aurait pourtant
pu donner quelque chose d'intéressant. deux voyous cocaïnomanes en cavale prennent en otages la directrice d'un club, une de ses strip-teaseuses et sa jeune fille pour leur faire subir les derniers outrages. Autrefois, voilà un mini scénario qui aurait donné vie à un film bien croustillant. Le résultat est ici d'un incroyable ennui, d'une tristesse étonnante et d'une banalité à toute épreuve. Tourné dans un seul et unique décor, une piteuse salle de danse à peine aménagée, Le due... grandi labbra se contente d'enchainer des scènes de sexe de façon quasi non stop durant 65 petites minutes bien peu imaginatives, peu excitantes encore moins fantasmatiques souvent mal filmées, le rendu vidéo leur donnant souvent un aspect d'une laideur repoussante. Marina Frajese elle même, malgré ce savoir-faire qui lui est propre, ne parvient guère à sauver la pellicule de la plus totale ineptie.
Reste au crédit du film une scène assez audacieuse et surtout de bien mauvais gout qui soudain nous rappelle que nous sommes en Italie, celle du brutal dépucelage de la fille de la gérante. Ainsi déflorée, elle se met à saigner, le liquide rouge virginal coulant le long de ses cuisses. Afin de rendre cette séquence encore plus odieuse, Lo Cascio se complait à montrer avec insistance le sexe du violeur couvert de sang. On pourra également être sous le charme malsain de la jeune actrice qui interprète l'adolescente, femme-enfant troublante qui rentre sans mal dans la catégorie des lolita transgressives du cinéma italien. Cette actrice reste malheureusement à ce jour non identifiée. Surgie de nulle part ce fut son seul et unique film avant de retourner au néant d'où elle était venue.
Signalons que la distribution donnée lors des crédits ne correspond pas à celle effective. Point d'Ashley Queen, un des rares transsexuels non opéré du X italien, ni de Wendy O'Neil, Paloma Clark et Louis Damiano. Seule Marina Frajese est au rendez-vous. A ses cotés le pionnier Paolo Gramignano, version cheveux courts, un des derniers films qu'il tournera avant de mettre un terme à sa carrière (on le reverra encore dans Le due bocche... di Marina aux cotés de la sus nommée Ashley Queen, Marina Frajese et Giuliano Rosati), Cecilia Paloma et le séduisant Giuliano Rosati, un des futurs récurrents de la seconde ère du spaghetti-porno, particulièrement drôle et peu crédible lorsqu'il (sur)joue les cocaïnomanes. Signalons que Le due... grandi labbra est un des rares films de la Fardelli avec Sesso allo specchio à ne contenir aucune scène homosexuelle généralement jouée par Giuliano qui se contente ici de séquences hétérosexuelles.
Le due... grandi labbra n'a en définitive comme seul et unique intérêt la présence de Marina que ses admirateurs seront toujours aussi ravis de retrouver. Pour le réveil de notre libido ou tout simplement un gentil petit plaisir cinéphilique défendu on préférera voir ou revoir un hardcore de première génération.