Appointment with agony
Autres titres:
Real: Joe Davian
Année: 1976
Origine: USA
Genre: X
Durée: 58mn
Acteurs: Vanessa Del Rio, Red Baron, David Pierce, John Bush, Holly Bush, Crystal Sync, Clea Carson, Susaye London, Roger Caine...
Résumé: Trois voyous et une femme parcours les routes pour kidnapper et violer des femmes. Ils prennent à bord de leur fourgonnette une plantureuse auto-stoppeuse qu'il vont attacher avant de faire d'elle leur jouet sexuel. Ils kidnappent ensuite une famille: le père, la mère et leurs deux filles...
Spécialiste du film pornographique particulièrement brutal, de la violence gynécologique et d'un sadomasochisme souvent très douloureux, Joe Davian déjà responsable de titres aussi alléchants que Night of submission, House of De Sade, Pornocopia sexualis ou encore Revenge and punishment, réalise en 1976 Appointment with agony. Voilà de nouveau un titre qui laisse rêveur et dont on est en droit d'attendre beaucoup. Il est comme bien souvent avec Davian un peu trop prometteur puisqu'une fois de plus le cinéaste fait fi de toute crédibilité au détriment de longues scènes d'humiliation et de maltraitances sexuelles qui ne tiennent pas réellement leurs promesses.
L'agonie du titre est celle que sont supposées vivre les malheureuses victimes de quatre voyous qui kidnappent et violent de pauvres jeunes filles en les retenant prisonnières dans un sous-sol, en l'occurrence ici, une plantureuse autostoppeuse et une famille composée du père, de la mère et de leurs deux adolescentes de filles particulièrement débauchées puisque pendant que leurs parents conduisent tranquillement le van en évoquant leurs prochaines vacances aux Bahamas elles se montrent leur anus poilu et s'amusent à se toucher.
Tout va très vite ici. On ne saura jamais qui est l'auto-stoppeuse, d'où elle vient, où elle va. L'important est de très vite l'emmener dans le sous-sol, la ligoter et lui faire endurer les pires sévices sexuels à savoir un triple viol avant de l'enduire de sperme et la laisser entre les mains expertes de Jan, leur complice féminine, qui la fessera et abusera d'elle à son tour. On
n'entendra plus jamais parler d'elle ensuite, elle disparait purement et simplement du scénario. C'est alors au tour de la famille de subir les assauts sexuels des trois violeurs, leur complice quant à elle disparait elle aussi de l'histoire. Les adolescentes avant qu'ils n'abusent d'elles doivent sucer leur pauvre père pendant que la mère est obligée d'uriner devant l'un des voyous avant d'être à son tour violée. Là encore tout va très vite car Davian n'a que 60 minutes pour boucler son film. Autant dire qu'on reste un brin sur notre faim tant on nage en pleine incohérence. On fera également abstraction d'un montage et d'une continuité plutôt approximatifs (Jan porte un T-shirt rouge en quittant la chambre mais en arrivant à la cave elle a une chemise noire) et d'un final aberrant qui donne l'impression que Davian n'a pas eu le temps d'écrire la fin de son histoire ou que le budget de misère dont il a bénéficié l'a empêché de la tourner.
Si on met de coté ces différents points négatifs, Appointment with agony devrait tout de même plaire aux amateurs de hardcore immoraux qui font l'apologie du sexe et de la violence. Fort représentatif d'une certaine pornographie underground américaine des années 70 qui aimait mêler sadisme, brutalité, vice et perversions à une sexualité sans limite, Appointment with agony se distingue essentiellement par ses scènes de sexe crasses et brutales faites pour créer un sentiment de malaise et satisfaire ainsi les instincts les plus pervers et voyeurs du spectateur. Davian se complait comme d'accoutumée à détailler de façon quasi gynécologique l'intimité de ses protagonistes qu'il fouille, écarte et maltraite sur fond de musique dissonante mais aussi sur quelques morceaux du Pink Floyd dont Set the controls for the heart of the sun et Astronomy domine. Après le décevant House of De Sade et Dominatrix without mercy, Pink Floyd semble t-il devait inspirer les sadomasochistes en herbe. Tout est ici sujet à répugnance, du lieu qui sert de décor, un sous-sol et son vieux matelas, au sexe lui même, les chairs sont rouges, souillées, les corps inondés de transpiration et de sperme, les testicules sont poilues et les membres énormes. On sentirait presque l'odeur acre du sperme chaud et de la sueur mêlées.
La violence est cependant modérée, un peu répétitive et surtout guère imaginative. On arriverait même à souhaiter davantage. D'agonie il n'en est pas vraiment question non plus ni de réel sadisme d'ailleurs. Une brève sodomie à la bouteille de bière sera un des rares plaisirs sadiens dont on se délectera. Comme trop souvent chez le cinéaste l'ensemble sonne très amateur et si fauché qu'il est difficile d'apprécier vraiment le travail de Davian qu'on aurait aimé voir entre les mains de réalisateurs plus endurcis et professionnels tels que Damiano, De Renzy ou Colt.
En tête d'affiche on retrouvera la plantureuse spécialiste du sadomasochisme extrême Vanessa Del Rio qui durant sa longue carrière aura tout essayé et subi, le sexe démesuré de Red Baron, les piètres performances de Clea Carson et Susaye London, les deux pseudo adolescentes qui sont mortes de rire chaque fois qu'on les brutalise et la guitare de David Pierce qui durant tout le film pousse la chansonnette hippie entre deux viols. Cela appuie le coté très 70s de cette petite bande qui avec un peu de professionnalisme et de conviction aurait pu se transformer en un cruel road-movie pornographique flower-power. Essai raté, on agonisera de bonheur une autre fois. On se contentera cette fois d'un simple petit orgasme devant ce hardcore.