Son tornate a fiorire le rose
Autres titres:
Real: Vittorio Sindoni
Année: 1975
Origine: Italie
Genre: Comédie
Durée: 99mn
Acteurs: Roberto Chevalier, Walter Chiari, Valentina Cortese, Leonora Fani, Macha Méril, Cinzia Monreale, Enzo Robutti, Luciano Salce, Leopoldo Trieste...
Résumé: Après avoir enfin pu connaitre leur première fois et s'aimer, Marcello et Anna peuvent vivre leur amour au grand jour puisque leur famille, pieuse et conservatrice, ont accepté cette relation. tombe enceinte, ils se marient donc comme le veut la tradition. Anna accouche d'une petite fille. L'arrivée du bébé va engendrer de nouveaux soucis pour les feux familles quant à l'éducation de l'enfant et les responsabilités parentales...
Suite au succès assez inattendu que rencontra en Italie Amore mio non farmi male, les producteurs décidèrent de lui donner très rapidement une suite directe. C'est ainsi que l'année suivante sortit sur les écrans Son tornate a fiorire le rose qui réunissait de nouveau toute l'équipe du premier film.
Une séquelle d'un film populaire et toujours assez risquée puisqu'il est souvent difficile de retrouver la magie du premier volet même si on en reprend les principaux ingrédients. C'est le cas de Son tornate a fiorire le rose qui s'avère très rapidement d'un ennui colossal.
Toujours réalisé par Vittorio Sindoni, le film tente vainement de retrouver la verve de son prédécesseur qui provenait en majeure partie du jeu des quatre principaux acteurs, à savoir d'une part le couple Macha Méril / Luciano Salce, d'autre part le couple Walter Chiari / Valentina Cortese. Leur énergie, leur professionnalisme, la finesse des dialogues et certaines situations donnaient au film toute sa saveur et lui apportait toute sa force. La présence à leurs cotés d'une toute jeune Leonora Fani, future lolita du cinéma d'exploitation italien, apportait à l'ensemble cette touche de fraicheur et d'érotisme bien innocent si agréable. Malheureusement cette séquelle malgré une distribution identique est d'une absolue fadeur. Son tornate a fiorire le rose débute là ou s'arrêtait le premier chapitre. Après avoir enfin pu consommer leur amour malgré les réticences et surtout les craintes de leur famille respective, pieuses et hyper conservatrices, nos deux tourtereaux, Anna et Marcello, se marient d'autant plus que la jeune fille est enceinte. L'arrivée de l'enfant va raviver les vieilles querelles familiales quant à son éducation et générer de nouvelles inquiétudes.
Si Amore mio non farmi male prenait comme sujet de base l'éducation sexuelle des adolescents, la perte de l'innocence dans une Italie rétrograde où prévalaient les valeurs morales et religieuses alors que la révolution sexuelle envahissait notre société, créant de jolies situations durant lesquelles les interprètes offraient un véritable travail de comédien, force est de constater que cette suite est d'un vide astral. Privé de scénario suffisamment consistant, le film s'effondre tristement au bout de quelques minutes. On tourne en rond comme tournent et s'excitent les acteurs dans leur résidence, déblatérant cette fois des flots de dialogues creux et insipides. Ils essaient vainement de retrouver cette énergie qu'ils
déployaient dans le précédent film, plus particulièrement Walter Chiari et Valentina Cortese, (par chance Macha Méril et Luciano Salce sont plus en retrait ici) mais ils sont plus transparents que réellement intéressants. Leurs cris, leurs chamailleries, leurs mésaventures ne sont que brassage d'air, le temps s'égrène lentement, lentement, on soupire, on est tenté de faire avance rapide si toutefois on n'a pas déjà décroché. On ne pourra pas même se rattraper sur la présence de nos deux jeunes amoureux et plus précisément celle de Leonora Fani puisque cette fois, ils sont quasiment absents du scénario et n'apparaissent que très peu durant le film. Il en va de même pour Cinzia Monreale qui ne fait qu'une furtive apparition à la limite du caméo lors de la séquence au zoo. C'est donc presque soulagés qu'on verra apparaitre le mot Fin!
Reste au crédit de cette suite la séquence d'ouverture, fort originale, puisque tous les invités du mariage de Marcello et sont en fait tous les membres de l'équipe qui ont participé à la réalisation du film. De la maquilleuse au costumier en passant par le réalisateur lui même et les techniciens au grand complet, ils sont là, en smoking et robes de circonstance.
Médiocre, Son tornate a fiorire le rose est une séquelle totalement inutile dont on aurait pu facilement se passer. Jamais très drôle encore moins divertissant le film semble ne pas exister. A conseiller uniquement aux plus fervents admirateurs d'une Leonora Fani encore bien sage pour ses quelques rapides scènes. Si chez nos deux familles les roses fleurissent, c'est d'insipidité que Sindoni arrose ici son public.