Din of celestial birds
Autres titres:
Real: E. Elias Merhige
Année: 2006
Origine: USA
Genre: Fantastique
Durée: 14mn
Acteurs: Stephen Charles Barry
Résumé: Le chaos originel. Au début des temps, l'univers se forme. La matière est créée à partir du néant, la terre se construit, la vie apparait puis le premier homme...
Second volet d'une trilogie restée à ce jour inachevée ouverte en 1990 par le foudroyant et inoubliable Begotten, Din of celestial birds risque cette fois de décevoir ceux qui ont encore en mémoire le premier chapitre. E. Elias Merhige, le réalisateur, délaisse en effet tant l'horreur visuelle et graphique purement viscérale que l'aspect crasse, putride pour un style plus épuré.
Si Begotten puisait ses inspirations dans les mythes religieux, les croyances païennes et les rites tribaux empruntées à diverses cultures, Din of celestial birds arbore une forme documentaire beaucoup plus prononcée même si les procédés techniques sur le travail de l'image toujours filmée en 16mm restent identiques: noir et blanc, flou, surexposition, grain, manipulation des images... Avec Begotten, Merhige donnait sa propre vision de la genèse sous la forme d'un long cauchemar, suffocant, oppressant, composé de tableaux d'une violence et d'une cruauté inouïe, Din of celestial birds en seulement 14 minutes est quant à lui une étonnante représentation toujours aussi personnelle de la formation de la matière à partir du néant, de la naissance de l'univers puis de l'apparition de la vie et enfin de l'homme, d'une manière plus métaphysique, la naissance et l'évolution de la conscience. Exit toute référence culturelles et religieuses, ce second volet est une simple illustration du chaos originel, un voyage en accéléré à travers l'évolution de la vie et de la terre jusqu'à l'arrivée du tout premier homme / humanoïde.
Aux enchevêtrements de tableaux tous plus insoutenables et effroyables les uns que les autres, Merhige préfère ici une succession d'images abstraites souvent tournoyantes, explosives, ectoplasmiques, au milieu desquelles l'oeil du spectateur attentif pourra entrapercevoir et même reconnaitre dans une implacable suite logique des boules de feu, du magma en fusion, de l'eau, des protozoaires et autres formes de vies primitives, des invertébrés... Naitront le soleil, la lune, la terre, les océans, la faune et la flore à travers quelques plans furtifs d'une indiscutable netteté. De la lumière surgira finalement l'homme, le fils de la lumière, interprété par Stephen Charles Barry qui incarnait déjà le fils de la terre dans Begotten.
Contrairement à ce dernier, oeuvre vomitive, maladive et dérangeante, Din of celestial birds se laisse voir comme une simple curiosité visuelle rythmée par une partition musicale étrange. Il n'y a cette fois ni à réellement réfléchir ni à chercher moult interprétations à cette deuxième et toujours surprenante prouesse technique, Merhige propose juste à son public un retour aux origines comme l'indique ces quelques lignes en début de film qui sonnent également comme un avertissement afin que le spectateur ne s'attende pas aux débordements cauchemardesques de Begotten: Don't be afraid, be comforted, remember our origins.
Tout autant expérimental que son illustre ainé, Din of celestial birds est certes assez anodin comparé à celui ci, il n'en demeure pas moins un travail remarquable sur le plan visuel que devrait apprécier tous les passionnés de cinéma autre et d'oeuvres artistiques différentes même si beaucoup auraient souhaité retrouver toute la puissance nauséeuse de Begotten. En attendant un hypothétique troisième volet qu'on espère tous voir sortir un jour.