La banda Vallanzasca
Autres titres:
Real: Mario Bianchi
Année: 1978
Origine: Italie
Genre: Polizesco
Durée: 95mn
Acteurs: Stefania D'Amario, Enzo Pulcrano, Antonella Dogan, Gianni Diana, Franco Garofalo, Paolo Celli, Liliana Chiari, Enrico Maisto, Franco Marino, Gilberto Galimberti, Mario Bianchi, Claudio Fragasso, Sergio Testori....
Résumé: Roberto et Italo, deux petits gangsters, s'évadent de prison après qu'un de leurs compagnons ait été tué dans leur cellule par la mafia. Ils prennent la fuite, se procurent des armes avant d'être capturés par une organisation mafieuse qui leur demande d'organiser un kidnapping. Ils devront enlever une jeune fille, Antonella. Italo est abattu par la police lors d'un contrôle d'identité. Roberto se retrouve seul. Il kidnappe Antonella mais au moment de la remise de la rançon il réalise qu'il a été soudoyé. Il va tenter de se venger...
Première incursion de Mario Bianchi dans le monde du polizesco, La banda Vallanzasca n'est en rien l'histoire du célèbre gangster Renato Vallanzasca dont Bianchi ne fait que reprendre le nom à des fins ouvertement commerciales. Tourné dans une région perdue au fin fond de la Sicile, La banda Vallanzasca n'est jamais qu'une petite série B policière qui tire vers le noir et accumule les scènes de violence au fil d'un scénario souvent décousu qui fait fi de toute logique.
Suite au meurtre d'un prisonnier organisé par la mafia, deux détenus s'évadent de la prison après avoir pris en otage un gardien. Commence pour eux une longue cavalcade durant laquelle ils vont se retrouver face à d'improbables situations jusqu'au jour où une organisation mafieuse leur demande d'organiser un kidnapping. L'un d'entre eux succombe sous les balles de la police tandis que son compagnon enlève la fille avant de se rendre compte qu'il a été en fait soudoyé.
On ne pouvait guère s'attendre à un miracle de la part de Mario Bianchi et force est de reconnaitre que La banda Vallanzasca ne brille guère ni par son originalité ni par sa cohérence. Bianchi accumule les invraisemblances dés l'ouverture jusqu'à faire perdre au scénario toute crédibilité. On a donc bien du mal à croire un instant à cette histoire mafieuse dont chacun des rebondissements n'est en fait qu'un simple prétexte à aligner les scènes de violence souvent gratuites. On est ici une fois de plus dans le pur domaine de l'exploitation que Bianchi connait par coeur. A défaut de logique, on se rattrapera donc sur l'action et la violence, principaux atouts de ce petit polar mafieux. Toute excuse est bonne ici pour frapper, se battre, tuer afin d'atteindre les 90 minutes réglementaires qui déboucheront sur un no happy end plutôt pessimiste que Bianchi filme comme un western.
La banda Vallanzasca atteint donc son principal objectif, distraire son spectateur avide de sexe (le couple qui fait l'amour sans aucune raison apparente dans un entrepôt) et de violence gratuite, de petits malfrats névrosés, de mafiosi et autres Boss impitoyables. Ce même spectateur sourira devant le nombre impressionnant de bouteilles de whisky J.B que filme en gros plans le cinéaste afin de satisfaire son principal sponsor, il se régalera face aux dialogues souvent stupides écrits par Claudio Fragasso qui finissent par faire définitivement plonger le film dans l'euro-trash. Les ultimes minutes, seul moment où apparait la police, tente de donner un coté réaliste à l'ensemble lorsque le commissaire compare la tuerie finale aux évènements sanglants qui se déroulèrent en Uruguay en 1973, un procédé courant dans l'univers de l'exploitation.
On appréciera les jolis décors arides et ensoleillés de ce petit coin perdu de Sicile, Chiaramonte Gulfi, une jolie partition musicale signée Giampaolo Chiti et une distribution fort sympathique qui nous permet de retrouver le vigoureux Enzo Pulcrano, plein d'énergie et de bonne volonté, un des jeunes protégés de Bianchi, Gianni Diana, en éternel petit gangster, Franco Garofalo déchainé dans la peau d'un malfrat névrosé et la douce Stefania D'Amario qui n'apparait malheureusement que dans la dernière partie du film.
Agréable La banda Vallanzasca l'est sans aucun doute et devrait satisfaire l'amateur de petites séries policières qui n'ont d'autre but que d'exploiter un prolifique filon mafieux et ainsi appliquer la célèbre et si jouissive recette qui mêle avec désinvolture sexe et violence.
Une fois le film sorti, un des producteurs demanda alors à Mario Bianchi de tourner trois autres polizeschi napolitains de la même trempe. Ainsi naquirent les très inégaux I guappi non si toccano, Napoli, I 5 della squadra speciale / Les 5 de la section spéciale et Napoli storia d'amore e di vendetta qui tous trois donnent dans la même veine exploitative.