La belva dalla calda pelle
Autres titres: Les 7 salopards / The dirty seven / Il tempo delle belve / Emanuelle queen of the desert
Real: Bruno Fontana
Année: 1982
Origine: Italie
Genre: Aventures / Guerre / Rape and revenge
Durée: 91mn
Acteurs: Angelo Infanti, Laura Gemser, Gabriele Tinti, Giovanni Brusatori, Salvatore Lago, Vassili Karis, Pany Herod, Finny Anderson, Maximilian Wolters, Betsy Monterey, Timolis...
Résumé: Après avoir tué un homme politique et sa femme, sept soldats appartenant à un commando tombent dans un traquenard et sont abandonnés quelques part sur les terres désertiques chypriotes. Ils violent une autochtone qui se suicide par la suite. C'est alors qu'ils font la connaissance d'une mystérieuse jeune femme qui va les séduire tour à tour et les tuer. Elle est en fait la soeur de la malheureuse qu'ils ont violé. Elle va donner libre cours à sa vengeance...
En adaptant son roman pour le cinéma, l'écrivain Bruno Fontana aurait il voulu saborder sa propre oeuvre? Tout le laisse supposer à la vision de La belve dalla calda pelle. S'il avait auparavant participer à l'écriture du scénario de l'excellent Violez les otages de Giovanni Brusatori, petite gemme de l'euro-trash transalpin, Les 7 salopards fut la seule réalisation de Fontana pour le grand écran. Voilà qui était peut être mieux ainsi! On était en droit d'attendre quelque chose de beaucoup plus dynamique pour cet alléchant croisement entre le film de guerre et d'action et le rape and revenge tourné dans les très beaux décors naturels arides, écrasés sous le soleil de Chypre. On a simplement droit à une série Z insipide qui
frise le plus souvent le néant absolu. Il n'y a malheureusement guère à sauver chez ces 7 salopards. L'intrigue réduite à son strict minimum narratif enchaine simplement de longues scènes de bavardages ineptes déblatérés par une troupe d'acteurs caricaturaux à l'excès, sept membres d'un commando aussi virils que grande gueule qui se contentent d'aller d'un point A à un point B en passant par la case viol pour donner un sens à la deuxième partie du film. On somnole donc très vite face à l'indolence d'une mise en scène approximative et l'absence de tout suspens. Il ne reste plus au spectateur qu'à attendre l'arrivée de la divine Laura Gemser autour de laquelle toute la publicité du film tournait. Voilà la deuxième déception
que nous inflige Fontana puisque notre immortelle Black Emanuelle n'apparait non seulement que dans la seconde moitié du film mais ses apparitions sont surtout trop fantomatiques. Alors qu'elle aurait du être la principale protagoniste de cette partie du film, la bête vengeresse et déchainée du titre original qui tour à tour occit les salopards du titre français pour avoir violé et poussé au suicide sa soeur, Laura fait surtout acte de présence à travers quelques séquences durant lesquelles Fontana n'oublie pas fort heureusement de la dénuder le plus souvent possible. Mais cela ne compense pas forcément la frustration ressentie. On ne se rattrapera pas non plus sur les actes de violence, bien sobres ici ni sur les meurtres. Autant dire que pour un rape and revenge c'est de Fontana qu'on aimerait se venger après avoir visionné Les 7 salopards.
De La belva dalla calda pelle on ne retiendra que quelques séquences éparses dont le viol de la jeune vierge sous les rires d'un des soldats qui s'asperge de vin tandis qu'un autre vomit tout en jouant frénétiquement du piano, les magnifiques décors naturels arides de Chypre et les prestations de Giovanni Brusatori, ici acteur, guérillero névrotique dont les explosions de colère sont assez mémorables, et de Angelo Infatti dans la peau du leader du commando dont on gardera en mémoire le récit de ses expériences zoophiles. Voilà de quoi nous rappeler que nous sommes bel et bien en présence d'un euro-trash qu'on aurait tant aimé beaucoup moins verbal et tellement plus démonstratif. A leurs cotés, outre Laura Gemser, on retrouvera l'indispensable Gabriele Tinti et le plus italien des grecs, l'ex-beau gosse Vassili Karis.
Vendu à l'étranger sous le titre Emanuelle queen of the desert afin de le faire passer pour une des nombreuses aventures de l'universelle Black Emanuelle, La belva dalla calda pelle est un film de guerre sans aucune guerre, un film d'action sans action, un rape and revenge sans vraie vengeance directe dont seuls les sept salopards du titre français existent réellement. Au bout du compte cette unique tentative de Fontana derrière la caméra est un échec sur toute la ligne et il faudra du courage au spectateur pour rester éveillé jusqu'à la fin... un effort que Laura aidera très certainement à surmonter.