E per tetto un cielo di stelle
Autres titres: Ciel de plomb
Real: Giulio Petroni
Année: 1969
Origine: Italie
Genre: Western
Durée: 93mn
Acteurs: Giuliano Gemma, Mario Adorf, Magda Konopka, Federico Boido, Chris Huerta, Julie Ménard, Anthony Dawson, Sandro Dori, Franco Balducci, Peter Branco, Franco Lantieri, John Bartha, Giovanni Ivan Scratuglia, Alfonso De Vega...
Résumé: Un convoi de voyageurs est massacré par une bande de hors-la-loi. Tim Hawkins, un petit escroc professionnel contre laquelle l'attaque était menée, a échappé à la mort en ne prenant pas la diligence. Il est en effet recherché par le cruel Roger Pratt qui n'a qu'une idée en tête: le tuer. Tim aidé de Larry, un homme un peu trop naïf, enterre les corps. Les deux hommes se recroisent par hasard lors d'une bagarre dans un saloon. Tim arnaque Harry de toute sa fortune. Harry décide de poursuivre Tim. Ils vont finalement s'associer et monter un duo de gentils escrocs. Mais Pratt veille, décidé à retrouver Hawkins...
Réalisateur mésestimé et peu prolifique du cinéma de genre italien, Giulio Petroni restera surtout dans les annales pour ses westerns et plus particulièrement La mort était au rendez vous, premier d'une liste qui n'en compte pas moins de cinq. Si ce coup d'essai fut un coup de maitre, E per tetto un cielo di stelle / Ciel de plomb, réalisé la même année, ne parviendra pas à convaincre encore moins à confirmer les espoirs misés sur le cinéaste.
Ciel de plomb nous narre les pérégrinations de Billy et Larry, deux petits escrocs dont on ne sait rien si ce n'est que l'un d'eux est poursuivi pour de mystérieuses raisons par le cruel Roger Pratt qui n'a qu'une idée en tête: le tuer. Si le scénario n'est pas très innovateur, il tente cependant de mêler le western spaghetti traditionnel à la comédie, une voie sur laquelle Petroni semble s'être quelque peu fourvoyé.
Après une ouverture des plus violente qui laissait présager un film sombre et crépusculaire, un convoi est attaqué par une bande de hors la loi déchainée menée par l'impitoyable Roger
Pratt, Ciel de plomb se transforme en une gentille comédie composée de toute une série de mésaventures plus ou moins drôles dont le ton bon enfant est de temps à autre brisé par les apparitions de Pratt. Si c'est là l'occasion pour Petroni d'insuffler au film une dose de douce violence, le mélange des deux genres, trop bancal, ne fonctionne pas forcément cette fois jusqu'au final durant lequel on retrouve ce coté explosif si délectable qui faisait la force des premières minutes du film.
Le défaut majeur de Ciel de plomb est le ridicule de certaines scènes qui se veulent drôles et les arnaques de nos deux héros paraissent bien trop farfelues pour outre faire rire être crédibles. Petroni oscille sans cesse entre la légèreté, l'insignifiant, donnant trop souvent dans le gag poussif, et la cruauté, la violence des personnages. Celle ci s'en trouve vite désamorcée et les effets escomptés tombent alors à l'eau. Indécis, le réalisateur saborde lui même son travail et c'est donc un brin distrait mais amusé qu'on suit les péripéties du duo dans cet ouest sauvage.
Fort heureusement, la magnifique photographie de Carlo Carlini, la superbe partition musicale signée Ennio Morricone et quelques séquences tout à fait cocasses (celle qui suit l'enterrement où Billy courtise la belle veuve autour d'une dinde rôtie, le monde du cirque et de la fête foraine avec sa délicieuse fausse sirène...) sauve Ciel du plomb de la banalité et lui confère un charme certain appuyé par une interprétation aussi convaincante que truculente menée par un toujours aussi charmant Giuliano Gemma, un escroc au grand coeur éminemment sympathique, et Mario Adorf en parfaite forme, drôle et attachant dans le rôle de cet acolyte un peu simplet et surtout naïf. A leurs cotés on aura le plaisir de retrouver Magda Konopka, future épouse de Gianni Dei, la française Julie Ménard dans les écailles de la sirène et quelques habitués du genre tel Federico Boido, parfait dans la peau de Pratt.
Tout hésitant soit il, Ciel de plomb n'est pas un film ennuyeux. On aurait simplement aimer plus de cohésion entre les parties comiques et l'aspect purement western. En l'état, le film de Petroni est loin d'être désagréable à suivre bien au contraire, il reste un passe-temps simple et ludique. Ciel de plomb est en résumé une gentille distraction, ni plus ni moins!
Le cinéaste récidivera l'année suivante avec beaucoup plus de bonheur avec le plaisant Tepepa / Trois pour un massacre qui met en scène cette fois Tomas Milian puis Un tueur nommé Luke avant de boucler ce cycle consacré au Far West avec le piteux On l'appelle Providence où la comédie pure et simple prend définitivement le dessus pour le plus grand malheur du film bien malheureusement.