Hard car sfrenato del desiderio
Autres titres: Hard car liebe auf asfalt / Liebe auf asfalt
Real: Giovanni Amadei
Année: 1990
Origine: Italie
Genre: Erotique
Durée: 69mn
Acteurs: Valentine Demy, Alex Freyberger, David D'Ingeo, Domenico Fortunato, Carmen Di Pietro, Christina Rinaldi...
Résumé: Agnes est témoin d'un vol et d'un meurtre dans l'agence où elle travaille. Terrifiée, elle alerte son petit ami qui lui conseille de prendre la route et s'accorder quelques vacances. Très vite, elle s'aperçoit qu'un mystérieux conducteur à bord d'un 4x4 la suit et cherche à la tuer afin de reprendre la disquette sur laquelle l'assassinat a été filmé. Au cours de sa fuite, elle fait la connaissance d'un beau jeune homme à qui elle fait l'amour puis d'une énigmatique femme sophistiquée avec laquelle elle passe une nuit torride. Agnes reprend la route, son persécuteur est toujours là, bien décidée à la tuer...
Responsable des maquillages sur une pléthore de films italiens dont La maison de la terreur, La maison aux fenêtres qui rient, Ah mon petit puceau, La novizia, Inhibition, La flic chez les poulets... Giovanni Amadei s'essaya à la réalisation en 1990 avec ce qui peut facilement apparaitre comme un des pires films érotiques que l'Italie ait un jour commis.
Qu'a donc voulu faire Amadei avec cette catastrophe pelliculaire dont on cherche encore vainement le sens une fois le mot Fin tombé. Tout commence comme un petit thriller, Agnes est témoin d'un vol et d'un assassinat via une caméra de surveillance dans la société où elle travaille, avant de se transformer en une sorte de road movie entrecoupé d'interminables scènes érotiques sans queue ni tête pour se finir au bout de quelques 69 (!) microscopiques minutes comme une bluette datée. Sur un scénario d'une absurdité sidérante, Amadei non seulement s'égare dans une histoire mal écrite, mal jouée, mal construite mais il oublie même l'histoire en cours de route pour se pencher sur une interminable scène d'amour saphique qui commence dans une boite de nuit ringarde. A cours d'idée, vide de toute
inspiration, ce fut là très certainement le seul moyen qu'il a trouvé pour pouvoir signer un film qui puisse durer plus de 60 minutes! Ceci aurait pu être pardonnable à la seule condition que Amadei ait insufflé à l'ensemble non seulement une once de suspens mais surtout un peu plus d'énergie. D'une mollesse rarement vue au cinéma, Hard car sfrenato del desiderio tourne au ralenti du début à la fin. Si un enfant de quatre ans devinera sans difficulté aucune qui est le mystérieux conducteur qui tente durant tout le film de tuer Agnes, Amadei est à des années lumière de Duel de Steven Spielberg. Son tout-terrain rouge et la voiture de l'héroïne ne dépassent guère les 40 km/heure, leurs divers affrontements sont tout aussi incroyablement mous et ridicules.
Multipliant les incohérences, allant contre toute logique, le film est un tel gâchis qu'on en reste béat. Et ce n'est pas sur l'érotisme qu'on pourra se raccrocher malheureusement. Jamais excitant, très mal filmé, Hard car sfrenato del desiderio se contente d'aligner des scènes érotiques d'une franche laideur, parfois aussi stupides que gratuites (la domestique frustrée d'avoir été rejetée par Agnes qui pour se satisfaire va se frotter contre un mur de la buanderie, le viol de l'héroïne dans les toilettes de l'hôtel interrompu par une vieille femme de chambre bigleuse retenant un fou rire lorsqu'elle soufflette le violeur avec son torchon, l'attaque du garage par le mystérieux tueur qui ferait passer Killing cars de Jean Rollin pour un chef d'oeuvre cinématographique, trois exemples qui imagent la vacuité et la profonde bêtise de ce gag pelliculaire). Le comble du ridicule est atteint lorsque le souvenir du vol et de l'assassinat donne à Agnes l'envie de s'épiler à blanc le pubis!!
On passera sous silence la piètre prestation de Valentine Demy, pas encore siliconée ni star du porno italien, une des pires actrices érotiques que le genre ait connu. Incapable d'exprimer la moindre émotion ou sentiment, elle traverse le film plus ou moins nue de manière monolithique. A ses cotés ses compères de Casa del piacere, Alex Freyberger habitué aux petits rôles érotiques dans une série de WIP et le franco-italien David D'Ingeo qui fera par la suite carrière en Italie avant de s'adonner à la peinture et la photographie.
Accompagné d'une insupportable musique disco, si Hard car sfrenato del desiderio représente le degré zéro du cinéma érotique, il aura tout de même pour unique intérêt celui de provoquer un immense éclat de rire. Voilà un road movie polisson, une idée au départ très intéressante, qui se traine comme un vieux pneu crevé.