Sangue di sbirro
Autres titres: Pour un dollar d'argent / Cop's blood
Real: Alfonso Brescia
Année: 1977
Origine: Italie
Genre: Polar
Durée: 85mn
Acteurs: George Eastman, Jack Palance, Jenny Tamburi, Roberto Giraudo, Ugo Bologna, Jut Grams, Renato Montalbano, Nicole Barthelmy, Giorgio Sciolette, Nello Pazzafini, Aldo Cecconi, Aldo Canti, Gaetano Balestrieri, Giorgio Sciolette...
Résumé: Dan Caputo surnommé le Rital est de retour à New York afin de découvrir qui a assassiné son père. Dés son arrivée à l'aéroport, il est victime d'une bande de terroristes qui veut sa peau. Dés lors, il n'arrêtera plus d'être la cible de toute une bande d'hommes tous plus dangereux les uns que les autres. Il retrouve également son vieil ami et mentor, The Duke, qui va le protéger. Mais peut il lui faire vraiment confiance?
Artisan besogneux du cinéma Bis transalpin, Alfonso Brescia s'est un peu essayé à tous les genres durant sa longue carrière pas toujours pour le meilleur certes mais rarement pour le pire, ses films ayant toujours une aura plutôt sympathique. Il en va ainsi pour Sangue di sbirro connu en France sous le titre Pour un dollar d'argent, mélange de film noir et de polar musclé. A la différence de la plupart de ses confrères ce n'est pas sur le sol italien qu'il situe l'action mais aux Etats-Unis, à New York, où atterrit son principal protagoniste, Dan Caputo, dit le Rital, venu trouver les raisons de l'assassinat de son père. Dés son arrivée, il est prit en chasse par toute une horde d'hommes voulant l'éliminer ou lui mettre des bâtons dans les roues. Poursuites, prise d'otages, embuscades, rien ne lui est épargné mais il découvrira tout de même la vérité.
Si Brescia a planté ses caméras dans les rues de la Grande Pomme, la pauvreté du budget l'a empêché de capter toute l'atmosphère de la ville. Autant dire que Pour un dollar d'argent aurait pu être tourné n'importe où ailleurs dans le monde, le résultat aurait été identique. Admettons aussi que le cinéaste n'avait pas les épaules pour utiliser toutes les capacités que la ville lui offrait. En résulte un petit polar noir qui cache ses nombreuses failles et faiblesses derrière une action incessante. Voilà le principal atout du film. On se laisse prendre au jeu. On casse, on tue, on démolit, on tire, tout explose et tout explose encore mieux puisque notre héros use et abuse d'un fusil lanceur de balles explosives.
On ne cherchera pas de logique à l'histoire, on relèvera avant tout les incohérences parfois énormes le sourire au coin des lèvres (la prise d'otages absolument invraisemblable de l'aéroport par des terroristes dissimulés derrière des masques de hockey qui ouvre le film, une des meilleures séquences de Sangue di sbirro ceci dit en passant) tout en se divertissant. Fait de bruits et de (légère) fureur, rythmé par une partition musicale envahissante et répétitive, Pour un dollar d'argent permettra également de réjouir tous les admirateurs de George Eastman qui incarne ici Caputo. Eastman, égal à lui même, traine
avec sa nonchalance habituelle son immense carcasse tout au long du film, la mâchoire crispée, le poing facile et le regard noir. Si son jeu d'acteur est toujours aussi limité, sa seule présence apporte au film cette aura si délicieuse que tous ses fans apprécieront. C'est également pour lui l'occasion de rencontrer Jack Palance même si le temps de présence du célèbre acteur américain à l'écran n'excède guère les quinze minutes. A leurs cotés, on retrouvera toute une pléthore de comédiens qui ont bien du mal à convaincre tant ils sont à coté de leur personnage, Ugo Bologna en tête dans la peau du Boss. On reconnaitra également Jenny Tamburi réduite ici à un rôle de figuration, celle de la petite amie de Caputo. Brescia trouvera quand même le temps d'entièrement la déshabiller sans aucune
raison! La malheureuse se retrouve en effet nue sur le sol, gisant aux cotés de Caputo, tous deux évanouis. Si ce n'était pas encore flagrant, voilà qui montre que Sangue di sbirro n'est jamais rien d'autre que du pur cinéma d'exploitation. L'amateur se gorgera également d'une scène de strip-tease où une danseuse aussi blonde que vulgaire de réputation internationale nous annonce t-on s'effeuille cependant devant une salle quasiment vide, juste le temps de quelques postures obscènes alternant avec une rixe.
Pour un dollar d'argent n'est jamais qu'un gentil divertissement 100 % Bis que l'amateur de tirs en rafales et de gratuité bon enfant cette fois prendra un plaisir coupable à visionner. Ni plus ni moins.