La lunga notte di Veronique
Autres titres: La longue nuit de Véronique / Les longues nuits de véronique
Real: Gianni Vernuccio
Année: 1966
Origine: Italie
Genre: Epouvante
Durée: 86mn
Acteurs: Alba Rigazzi, Sandro Pizzochero, Walter Pozzi, Maria Ardizzone, Anna María Aveta, Toni Bellani, Egidio Casolari, Cristina Gajoni, Licia Lombardi, Charlie Polesky...
Résumé: Giovanni vient de perdre ses parents dans un accident. Il apprend qu'il aurait un grand-père richissime, un vieux comte qu'on lui conseille d'aller voir au manoir où il réside. Le vieil homme l'accueille et lui offre l'hospitalité mais il lui propose aussi de lui payer ses études de droits. Son domestique et sa gouvernante, la perfide Denise, voient en lui un opportuniste qui cherche à s'emparer de la fortune du comte. Tout deux convoitent d'ailleurs cette fortune et Denise ne souhaite qu'une chose, la mort du châtelain. Giovanni fait alors la connaissance de l'énigmatique Véronique, une jeune fille étrange qui semble avoir peur de parler de son passé. Elle est en fait le fantôme d'une jeune fille morte durant la guerre civile qui opposait partisans et fascistes. Giovanni tombe amoureux de ce spectre qui l'obsède...
Avant dernier film du réalisateur Gianni Vernuccio, La lunga notte di Veronique fait partie de ces petites séries B qui marchent sur les traces notamment de La vengeance de Lady Morgan en se raccrochant au filon du film d'épouvante gothique à l'italienne. Tourné dit on en Lombardie aux alentours de Côme même si rien ici ne peut vérifier ces propos puisque l'essentiel de l'intrigue se situe dans un manoir perdu au milieu d'une verdoyante mais bien anonyme campagne, La lunga notte di Veronique n'est pas à proprement parler un film
gothique. Seuls quelques éléments l'y rattachent: le manoir lui même, l'ambiance que tente de créer Vernuccio, le brouillard, le grand-père riche entouré de domestiques aussi étranges que peu honnêtes et surtout le spectre qui hante les lieux et obsède le jeune protagoniste, la fameuse Véronique du titre. Le scénario lui même utilise quelques unes des ficelles du genre. Un jeune garçon vient de perdre ses parents dans un accident. Il apprend l'existence d'un grand-père richissime que l'Eglise lui conseille d'aller voir. Le vieil homme se prend d'affection pour le jeune homme à qui il offre l'hospitalité. Les domestiques voient en lui un opportuniste, persuadés qu'il veut s'emparer de sa fortune, une fortune qu'ils convoitent plus particulièrement la perfide gouvernante qui rêve de tuer le châtelain. C'est alors qu'il rencontre une étrange jeune fille, Véronique, dont il tombe éperdument amoureux. Il s'avère que Véronique est le fantôme d'une jeune fille morte bien des années auparavant dans de sanglantes circonstances durant la guerre civile qui opposa partisans et fascistes.
Voilà qui semblerait bien simple si La lunga notte di Veronique ne souffrait pas d'une narration décousue et bien peu explicative notamment lors de la seconde partie. Les questions s'amoncellent et ne trouveront malheureusement pas de réelles explications ou plus exactement d'explications satisfaisantes aux yeux du spectateur déjà peu enthousiaste face à une réalisation souvent fade et ennuyeuse. Les flashes-back se multiplient et alourdissent l'ensemble. Qui sont donc tous ces personnages qui les traversent? Qui est exactement Véronique, personnage autour duquel s'articule l'intrigue? Quels rôles ont donc réellement joué les partisans dans cette histoire et jusqu'où sont ils impliqués dans cette guerre? Vernuccio se plait finalement à rendre compliquée un récit qu'il ne prend pas vraiment la peine ni de décortiquer ni vraiment éclaircir.
Au final, La lunga notte di Veronique est un hybride entre le film d'épouvante gothique et la romance historique tourné comme un simple téléfilm dans lequel surnagent quelques éléments intéressants. On retiendra en particulier la scène quasi monochrome et inquiétante où on revit la mort d'un jeune partisan tué par les fascistes après qu'il ait vu dans le manoir la silhouette spectrale de Véronique. On retiendra également quelques effets de style notamment ces jolis flous et les quelques ingrédients gothiques disséminés ça et là à savoir quelques rebondissements et retournements de situation, la présence de ce fantôme et la relation morbide qui lie le jeune homme et Denise, la perfide gouvernante.
Pour le reste, le film de Vernuccio reste bien décevant et peu captivant guère aidé par une mise en scène trop plate et hésitante, l'échec à créer une véritable atmosphère, une photographie terne et une partition musicale insignifiante pourtant signée Gaslini. Interprété par une brochette d'acteurs pour la plupart inconnus ou peu connus mais quoiqu'il en soit anodins et surtout peu convaincants, La lunga notte di Veronique a pour seul véritable intérêt son aspect curieux, ce mélange entre gothique moderne et romance historique saupoudré par moments d'éléments totalement anachroniques typiquement années 70 (le foulard que porte Véronique sur le visage tenu par des lunettes de soleil, son imperméable jaune canari, des éléments du décor plutôt design placés çà et là qu'on remarquera...). Voilà qui est trop peu pour vraiment attirer l'attention.