I racconti di Viterbury
Autres titres: Les contes de Viterbury / Les nouveaux contes de Canterbury / Si tous les cocus avaient une clochette / I racconti di viterburi / I racconti di Viterbury, le piu allegre storie del 300
Real: Mario Caiano
Année: 1973
Origine: Italie
Genre: décamérotique
Durée: 90mn
Acteurs: Rosalba Neri, Christa Linder, Peter Landers, Toni Ucci, Orchidea de Santis, Mario Frera, Clara Colosimo, Fausto Di Bella, Linda Sini, Giacomo Rizzo, Raika Juri, Gianni Greco, Francesca Faccini, Enzo De Poggetto, Carla Mancini, Poldo Bendandi, Fortunato Cecilia, Dante Cleri...
Résumé: Un groupe de joyeuses et fort polissonnes lavandières tout en battant le linge vont se raconter sept petites histoires coquines dont celle d'un jeune époux qui profitera du savoir-faire de la plantureuse mère de son épouse, particulièrement laide, d'une jeune mariée qui invente un stratagème pour éviter de coucher avec son vieil époux, d'une jeune fille qui découvre qu'une écrevisse s'est logée au fond de son vagin ou celle encore d'un voleur de grand chemin qui succombera aux charmes d'une machiavélique femme...
Plus connu pour ses polars, Mario Caiano s'est lui aussi laissé tenter une seule et unique fois par la décamérotique en signant sous le pseudonyme de Edoardo Re I racconti di Viterbury connu chez nous sous le titre Les contes de Viterbury mais également sous celui très drôle de Si tous les cocus avaient une clochette et Les nouveaux contes de Canterbury en vidéo.
Venu sur le tard, I racconti di Viterbury représente la décadence d'un genre alors agonisant. Le film de Caiano est en fait un mélange entre les contes de Canterbury et ceux de Viterbo d'où ce titre ironique. En fait, le film tout entier parodie de façon sarcastique le genre et sombre dés le premier sketch dans la farce. L'ouverture du film donne le ton. Composé de sept segments assez courts narrés cette fois par un groupe de joyeuses lavandières, une idée reprise au Decameron 4, le belle novelle del Boccaccio, le film s'ouvre par la réflexion de l'une d'entre elles: Pourquoi n'utilise t-on une poudre qui lave plus blanc que blanc, clin d'oeil à une célèbre publicité? Nous sommes bel et bien au coeur d'une parodie moderne, reste à savoir si l'humour, le rire et l'érotisme sont au rendez-vous.
Le premier segment raconte la nuit de noces d'un jeune vénitien qui vient d'épouser la fille de la plantureuse Brenda qui exige que le visage de sa douce enfant reste couvert d'un voile jusqu'à ce que le mariage ait été consommé. On devine que le voile cache un visage ingrat, une face en fait couverte de furoncles et édentée, et bien entendu, le pauvre mari ne pourra accomplir son devoir conjugal, feignant l'ignorance au grand désespoir de la jeune fille. C'est bien entendu la mère qui profitera du bâtonnet de son gendre!
Le deuxième épisode, le plus désolant, est une revisitation de Roméo et Juliette. C'est ici le pauvre Menico qui ne peut voir sa Juliette puisque son père veille et le lui interdit. Chacune de ses tentatives sont vaines et chacune de ses escalades pour parvenir à la chambre de sa Belle se termine par une chute dont l'ultime brisera leur amour. L'histoire se conclura par cette mémorable réplique alors que le malheureux s'en va, le fessier meurtri, couvert de bleus las de ses tentatives: "Tu m'as brisé le coeur mon amour!" "Et toi tu m'as brisé le cul!"
Le troisième sketch conte le plan machiavélique de Bona qui pour éviter d'épouser un vieux napolitain invite son bel amant chez elle en le déguisant en fantôme afin d'effrayer son mari. Elle fait même appel à un exorciseur mais c'est un vrai fantôme qui va alors faire son apparition. La coquine va être dupée et c'est avec le fantôme qu'elle accomplira quelques belles galipettes.
Suit une histoire encore plus polissonne, celle de Fiora qui un jour alors qu'elle se baigne dans un lac, s'aperçoit avec horreur qu'une écrevisse s'est infiltrée à l'intérieur de son vagin! Il va falloir trouver un moyen d'aller la récupérer. Pour se faire, sa mère lui procure un amant afin qu'il fasse le nécessaire mais il est trop tard, l'animal a pondu ses oeufs et c'est une ribambelle de bébés écrevisse qui ont envahi le lit de Fiora pour la grande joie des hommes du village.
Ce sont ensuite les aventures de Nicolo et de sa femme, un couple de paysans. L'épouse du malheureux n'a jamais fait l'amour traumatisée par de terribles contes pour enfants. Afin de la rassurer, Nicolo lui ment et lui avoue qu'en fait les deux hommes possèdent deux sexes, un petit, très doux, et un beaucoup plus gros. Est pris qui croyait prendre puisque Nicolo après lui avoir fait goûter au petit, le sien, ne pourra plus contenter sa femme, exigeant désormais le gros!
La sixième historiette est celle de Baccio De Rovigo, un voleur qui vient de dévaliser un évêque mais une jeune femme de caractère, Amanda, a été témoin du larcin. S'ils finissent au lit, ceci est un piège car Amanda le fera condamner par son mari aux travaux forcés au moulin.
L'ultime conte est axé sur deux amis, Agnolo et Cecco. Ce dernier a séduit la soeur de Agnolo qui va alors l'obliger à l'épouser.
Particulièrement irrégulier, Les contes de Viterbury accumule tous les clichés du genre sans réelle imagination ni même originalité. Souvent vulgaire, jamais très drôle, d'une banalité extrême quant aux histoires elles mêmes dont on devine très vite les tenants et les aboutissants, c'est plus déçu que vraiment enthousiaste qu'on suit ces sept historiettes plutôt avares de nudité. On retiendra essentiellement la troisième, la plus amusante, celle du fantôme, pour sa drôlerie mais aussi pour la qualité d'interprétation de la toujours plantureuse Rosalba Neri, très à l'aise dans le comique. On se souviendra également du cinquième segment notamment pour la prestation de Toni Ucci. Le reste est malheureusement oubliable, sans grand intérêt malgré une évidente volonté de parodie (l'ultime histoire qui reprend un faux Bud Spencer et Terence Hill qui la transforme en une imitation de western-spaghetti).
L'affiche est intéressante. Caiano a rassemblé la plupart des acteurs et actrices récurrents au genre. Outre Rosalba Neri et Toni Ucci, on retrouve toujours avec le même plaisir Rosemarie Lindt, Orchidea De Santis, Clara Colosimo, Christa Linder, Fausto Di Bella...
Les contes de Viterbury est un décamérotique dispensable à réserver aux inconditionnels du genre tant on est ici loin de morceaux de bravoure que sont Quel gran pezzo dell'Ubalda tutta nuda e tutta calda, Decameron 2: le altre novelle del Boccaccio et autres Racconti proibiti di niente vestiti.