L'avvocato della mala
Autres titres: Ganguster
Real: Alberto Marras
Année: 1977
Origine: Italie
Genre: Action / Polar
Durée: 90mn
Acteurs: Ray Lovelock, Mel Ferrer, Lilli Carati, John Steiner, Gabriele Tinti, Umberto Orsini, Orazio Orlando, Rosario Borelli, Romano Puppo, Gino Pagnani, Salvatore Puntillo, Dante Cleri, Alfredo Adami, Bruno Di Luia, Pino Salviani, Luciano Mingozzi...
Résumé: Mike Carter est un jeune avocat cynique et rusé mais il est aussi l'intermédiaire entre deux bandes mafieuses qui veulent négocier des tableaux de Gauguin. Carter se retrouve pris entre eux et propriétaire de la mallette qui contient l'argent de la transaction. Chacune des bandes veut récupérer l'argent et les tableaux. Carter va dés lors vivre de bien mouvementées aventures alors que sa petite amie et son chat l'attendent à la maison...
Pour son unique tentative à la mise en scène, le scénariste producteur notamment de Uomini si nasce poliziotti si muore, Alberto Marras, signe une de ces petites séries méconnues mais distrayantes que l'amateur prend toujours un certain plaisir à découvrir. En fait, L'avvocato della mala plus connu sous nos cieux sous son titre vidéo Gangbuster est une sorte d'hybride entre le film d'action, le poliziotto et la série noire. L'avocat du titre c'est Mike Carter mais il aurait très bien pu être comptable, professeur ou même éboueur puisque jamais sa profession n'intervient dans le scénario. Il est surtout et avant tout le jeune homme rusé qui sert d'intermédiaire, de médiateur entre deux bandes mafieuses rivales qui cherchent à négocier des tableaux de Gauguin. Il va sans doute que chacun veut se les approprier au détriment de l'autre. Notre pauvre avocat suite à la transaction se retrouve en possession de la mallette qui contient l'argent de la négociation et se retrouve pris entre les diverses trahisons auxquelles se livrent les deux bandes pendant que sa fiancée l'attend gentiment à la maison.
Du film noir L'avvocato della mala reprend ou plutôt tente de reprendre son héros, ce jeune avocat célibataire qui vit seul avec son chat. Cynique, ironique, sûr de lui et astucieux, tout le film est construit autour de lui, toute l'histoire est axée sur lui tant et si bien que tous les autres protagonistes sont relégués au second plan et perdent donc pas mal de leur importance jusqu'à parfois donner l'impression de simplement servir de faire-valoir au héros qui se paie ainsi la part belle du film. Carter est omniprésent, il vole d'aventures en aventures, va de péripéties en péripéties, voltige de cascades en cascades pour le plus grand bonheur du spectateur même si cela nuit à la cohérence du scénario et à sa crédibilité. Peu importe finalement, l'important est qu'on ne s'y ennuie jamais.
Marras sans être un as de la mise de la scène possède cependant une certaine maitrise de la réalisation, il a le sens de l'action et les courses-poursuites s'enchainent, les bagarres se multiplient, les guet-apens prolifèrent toujours dans la bonne humeur et sans jamais se prendre réellement au sérieux. Certes le toujours aussi charmant et séducteur Ray Lovelock qui incarne ce jeune héros intrépide n'a pas les épaules d'un super héros encore moins le charisme, il n'est pas Belmondo mais il réussit agréablement bien ses cascades tant sur terre que dans l'air. Et s'il n'a pas la carrure du privé type il s'en sort plutôt bien et toujours avec le sens de l'humour et de la dérision.
A ses cotés on retrouvera avec plaisir toute une jolie brochette d'acteurs spécialisés dans le cinéma de genre, un des autres atouts de ce petit film ludique puisque Gabriele Tinti, Orazio Orlando et Umberto Orsini sont de la partie sans oublier Luciano Mingozzi, Salvatore Puntillo, Dante Cleri et Gino Pagnani entre autres. Mel Ferrer affublé d'une moustache noire de parfait mafieux ne fait guère autre chose que de parler assis derrière son bureau tandis que Lilli Carati au grand désespoir de ses nombreux admirateurs ne fait ici que de la simple figuration, pendue au téléphone ou alanguie en nuisette sur son lit avant une mini poursuite effrénée dans les rues. On notera la participation de John Steiner, le crâne rasé, tout juste sorti du tournage de Caligula, dans la peau d'un implacable et glacial tueur.
Gangbuster rythmé par une partition jazzy signée Ubaldo Continiello est une plaisante petite série B, un brin maladroite certes mais parfaite pour tuer le temps. Sans ambition autre que de distraire, Marras atteint doublement son objectif puisqu'il a réussi en plus à réunir tout une équipe de comédiens indissociables du cinéma Bis transalpin, véritable péché mignon pour l'amateur.