Mondo mod
Autres titres:
Real: Peter Perry
Année: 1968
Origine: USA
Genre: Mondo
Durée: 72mn
Acteurs: Humble Harvey (Narrateur)
Résumé: Le réalisateur nous propose un tour d'horizon de la jeunesse américaine en cette fin d'années 60. La mode et les coupes de cheveux, les mouvements contestataires, les trips sous acides, les bikers et la vague des surfers qui déferle sur le pays, les boites de nuit où on danse le jerk, le LSD... sont ainsi à l'honneur de ce documentaire...
Alors que le marché du mondo est en pleine expansion depuis Monde cane et la toute nouvelle vague de mondos africains née principalement du succès de Africa addio, un nouveau courant va voir le jour dés 1968 suite à la réussite du Mondo hollywood de Robert Carl Cohen, l'Acid mondo. Cette toute nouvelle vague va prendre pour cible la jeunesse de cette fin d'années soixante, les beatnicks, la génération hippie naissante, l'univers des drogues et des acides, la mode d'alors et ses excentricités, la libération sexuelle, les manifestations contre le guerre du Vietnam... sur fond de musique rock psychédélique qui bien souvent rappelle celle des Mothers of inventions. __Mondo mod fut le premier d'une série plutôt amusante.
C'est une plongée au coeur de l'univers de la jeunesse américaine de cette fin de décennie à laquelle nous invite donc Perry, une promenade à travers la mode et les coutumes d'alors, le mode de vie des beatnicks et de la vague hippie qui lentement arrivait. Le film s'ouvre sur un tour d'horizon des coiffures très en vogue chez les jeunes filles, choucroute ou cheveux raides lissés au fer à repasser, les garçons n'ont pas encore les cheveux très longs mais adoptent la coupe au bol ou à la Beatles, le look capillaire et vestimentaire nous dit-on est très important. Mini-jupes, bottes en caoutchouc multicolores et bikini fleurissent dans les rues et sur les plages sur lesquelles on part ensuite flâner afin de découvrir le monde des surfers. De Sunset beach à Waikiki, Perry promène sa caméra le long des grèves ensoleillées où les surfers glissent sur les vagues tandis que les filles sucent des glaces à l'eau rose fluo. Sea, sun et le sexe alors? Une brève scène durant laquelle deux magnifiques surfers enlèvent une jeune fille pour l'entrainer joyeusement dans une cabane en paille nous prouve que nos garçons à la peau dorée savent aussi s'allonger ailleurs que sur les vagues!
C'est en boite que nous allons ensuite afin de nous exercer à danser un jerk endiablé sur fond de rock psychédélique tandis que la caméra de Perry se ballade sous les mini jupes qui virevoltent sans pour autant nous dévoiler ses fameuses petites culottes qu'on espérait tous entrevoir. Mondo Mod est d'une absolue pudeur et d'une sagesse extrême ce que la suite du film confirme. Quelques brefs plans de manifestations pacifistes nous rappellent que le Vietnam est bel et bien présent, un jeune groupe de rock baptisé The group nous envoute avec deux morceaux de rock endiablés alors que la foule transpire et se trémousse, un groupe de jeunes karatékas explosent des planches puis on bascule vers des choses plus graves du moins pour le narrateur pour qui le rock est déjà une perversion.
Drogues, acides, LSD sont bien entendu indissociables de ces années là ainsi que les bikers. Cela nous mène vers les trois séquences les plus pointues du film mais surtout les plus drôles tant elles sont ridicules dans leur aspect factice. On nous présente tout d'abord un pauvre utilisateur de LSD, pataud, peu convaincant et convaincu, qui pour garder l'anonymat s'est dissimulé sous une cagoule qui ne cache quasiment rien. Il répond alors à une série de questions encore plus ridicules que lui pose un vieil animateur aigri qui les lui lit à une vitesse supersonique. Avec le plus grand sérieux du monde, le pauvre homme nous apprend qu'il utilise du LSD pour que ses sens soient certes beaucoup ouverts mais pour surtout mieux admirer une danseuse en boite que la prise d'acides rend plus érotique, plus sensuelle, plus désirable, plus belle!
Après de telles déclarations sur les acides, il nous fallait bien un sujet qui puisse continuer à nous éberluer par son ridicule tout en nous faisant rire. Nos amis les bikers sont là pour ça! Perry suit un groupe de motards, un groupe de voyous monté sur leur engin de mort (dixit le narrateur) dont ils sont si fiers. Un doigt d'honneur à la caméra nous prouve bel et bien qu'ils sont farouches mais on frémit lorsque, arrêtés dans un champs, l'un d'entre eux verse une canette de bière sur la tête de son camarade juste avant que la petite bande fonce sur le caméraman, le frappe, le fasse tomber à terre, lui jette une canette à la figure et crache sur sa caméra, l'insulte glissant le long de l'objectif! Tout est bien sûr simulé et très mal joué, si on frémit c'est non pas de peur mais d'extase tant l'ensemble est absurde et peu crédible!
L'ultime séquence du film se veut la plus sombre(!!), témoignage de la dépravation de cette jeunesse qui n'a aucune ambition hormis celle de se vautrer dans le sexe sous l'emprise de drogues, cette fois la marijuana est mise en avant! Dans une sorte de squatte reconstitué dans un fond de studio taggé, six jeunes fument de l'herbe en écoutant de la musique rock. Sous l'effet de la drogue, ils se mettent à danser autour d'une bougie, deux d'entre partent faire l'amour tandis que les trois autres continuant à danser tout en se déshabillant. On espère enfin un strip-tease intégral, quelque chose de croustillant. Malheureusement on restera sur notre faim. On garde son pantalon pour les garçons et sa culotte et son soutien-gorge pour les filles jusqu'au moment où le mot fin apparait!
Il n'est donc plus besoin de dire que Mondo mod est exempt de tout plan de nudité, pas même une poitrine dénudée. Le film de Perry fait partie de cette vague de mondo ludiques ultra soft qui sont avant tout de gentils documentaires, de jolis diaporama plus ou moins factices d'une époque révolue. Mondo mod devrait surtout plaire à tous les nostalgiques des années 60 et 70, tout ceux que les cheveux longs et les mini jupes fascinent toujours autant et frémissent encore et toujours sur quelques notes psychédéliques qui se perdent dans un nuage de vapeur mauve. En ce sens, Mondo mod est un plaisant voyage dans le temps, l'époque bénie de l'âge pré peace and love. Par contre, les autres trouveront cela d'une vacuité étonnante et d'un ennui sidéral!
Dans la lignée de ce Mondo mod sortiront par la suite parmi d'autres The world of acid / The hippy revolt, Mondo teeno, Mondo Daytona ou encore Mondo topless.