Massacre
Autres titres: Massacro / The masque of killer
Real: Andrea Bianchi
Année: 1989
Origine: Italie
Genre: Horreur
Durée: 90mn
Acteurs: Gino Concari, Patrizia Falcone, Danny degli Espositi, Paul Muller, Pier Maria Cecchini, Maurice Poli, Robert Egon, Silvia Conti, Marcello Furgiele, Lubka Lenzi, Anna Maria Placido...
Résumé: Le tournage d'un film d'horreur ringard est perturbé par l'arrivée sur le plateau d'un psychopathe qui décime un à un les jeunes acteurs en recopiant les meurtres du film. Impitoyable, le plateau se transforme en un jeu de massacre. Un commissaire, petit ami de l'actrice principale, enquête...
Produit par la défunte Alpha cinematografica, Massacre fait partie des huit téléfilms d'horreur de la série "Lucio Fulci presenta" dont le point commun est semble t-il leur médiocrité. Ce n'est pas Massacre qui viendra infirmer ce triste constat. Réalisé par Andrea Bianchi, spécialiste de l'érotisme de bas étage et pionnier du hardcore italien, également responsable de l'inoubliable Manoir de la terreur / Zombi horror, Massacre est une effroyable série Z, lénifiante de bêtise, si absurde qu'elle n'en est même plus drôle.
En fait dés les premières minutes le film se transforme en un véritable calvaire pour le malheureux spectateur embarqué dans cette histoire de psychopathe qui retranscrit sur un plateau de tournage les meurtres du film d'horreur qui est entrain d'y être tourné. Et c'est peut être là toute l'ironie de la chose lorsqu'un des acteurs hurle au metteur en scène: Che regista di merda! lorsqu'il s'aperçoit de la ringardise du film dans lequel il se commet. C'est bel et bien là ce que le spectateur voudrait également crier. Devrait on y voir une certaine forme d'humour de la part de Bianchi qui s'auto-critiquerait?
Affublé d'un scénario stupide et mille fois vu, sans aucune originalité (le film dans le film), doté de dialogues dont la profondeur doit avoisiner celle du vide intersidéral qu'un doublage italien d'une rare médiocrité rend encore plus insupportables, Massacre est de surcroit d'une laideur absolue. Si on excepte quelques rares plans qui nous ramèneraient presque au temps béni du giallo (la farandole de jeux de lumières lors du final et quelques meurtres sympathiques), cette erreur de goût accumule incohérences, non sens et scènes hilarantes (la séance de spiritisme grotesque) au rythme d'une mise en scène incroyablement mollassonne pour ne pas dire inexistante. Et c'est bien ironiquement une fois encore qu'on prendrait peut être plus de plaisir à regarder le film en tournage que le film de Bianchi lui même! Avec ses moines rabougris fort drôles, ses crimes aussi cinglants que sanglants il a au moins l'avantage d'être amusant ce que Massacre est loin d'être!
On passera sous silence les personnages tous plus insupportables, hideux et surtout mauvais les uns que les autres tant et si bien qu'ils pourraient concourir pour la palme de l'acteur le plus nul sans difficulté aucune. Quant à l'érotisme, il est omniprésent, nous rappelant au passage que Bianchi fut un des maîtres du genre. Malheureusement, l'érotisme est ici vulgaire et grossier, loin d'être excitant à l'image même du film. Et ce ne sont pas les scènes de lesbianisme qui changeront la donne tant elles sont repoussantes et franchement risibles. Bianchi a même eu la mauvaise idée d'introduire, façon de parler bien sûr, un personnage ambigu, androgyne et adultère joué par Danny Degli Espositi, un sombre inconnu, qui se révélera être un homme, un numéro de transformisme d'une étonnante bêtise digne d'un pathétique cabaret de campagne.
Restent les meurtres dont l'ouverture donne un intéressant aperçu qui sont ce qu'ils sont mais font illusion, unique et bien maigre consolation pour le pauvre spectateur qui a depuis longtemps sombré dans une torpeur justifiée, noyé dans cet océan d'ennui.
On passera sous silence l'abominable musique aux accents synthétiques entrecoupés par quelques morceaux de rock incongrus tout comme on tentera d'oublier l'interprétation catastrophique d'une brochette d'acteurs insipides quasi amateurs dont une partie fit une brève carrière télévisée. On saluera juste la prestation de deux vétérans, Maurice Poli qui avec une certaine conviction parle cinéma et parapsychologie et Paul Muller dans la peau du commissaire. On reconnaitra au passage le jeune acteur d'origine allemande Robert Egon qui sauvait par sa seule présence le catastrophique Les fantômes de Sodome de Fulci. Malheureusement cette fois, son inquiétante aura a totalement disparu et son personnage est aussi insupportable que celui de ses partenaires.
Massacre est sans aucun doute un des plus mauvais films de cette série si ce n'est le plus mauvais, une véritable torture pour le spectateur qui aura bien du mal à rester jusqu'au mot Fin. Ce fut là l'ultime film de Bianchi qui par la suite se tourna définitivement vers le porno.