Joe Lia... ou la beauté de l'elfe
Révélé en 2005 par le film de Everett Lewis FAQs / Prends-moi rares sont ceux qui n'ont pas succombé au charme ravageur de ce petit elfe ébouriffé au regard tendre et malicieux dont le talent n'a d'égal que son naturel et sa douceur évidente. Difficile de ne pas tomber amoureux de ce lutin gracile au corps presque parfait qu'il découvre allégrement mais toujours avec pudeur, de cette petite gueule d'ange tombée du Paradis qui milite, arme en main, pour les droits homosexuels dans un film ouvertement hétérophobe dans lequel un certain public se retrouva sûrement. Il n'en fallait pas plus pour que Le Maniaco, un revolver bien plus charnel cette fois en main, ne s'intéresse à lui et lui fasse une place bien méritée dans sa Salle des Dieux tout en vous offrant une vision plus approfondie et toujours plus sexy de l'idyllique Joe Lia.
De son véritable nom, Joseph Lia, Joe est né à Aberdeen, Washington. Il passe une enfance tranquille à Seattle à lire et faire de petits films amateurs sur une vieille caméra familiale. Il n'est donc guère étonnant que Joe décide de suivre des études de cinéma. Après un parcours scolaire sans faille, il s'inscrit dans une université de cinéma dans le sud de la Californie. Durant les quelques années qu'il y passe, Joe réalise plusieurs petits films et se spécialise dans la production. Il en sortira diplômé en 2003.
Sa première chance c'est le réalisateur Everett Lewis qui la lui offre en 2005 en lui proposant le rôle principal de son nouveau film FAQs / Prends-moi. Il y interprète India, un jeune homme qui vit de la prostitution et de films porno gay minables dans lesquels il joue. Alors qu'il se fait agresser par deux homophobes, un étrange travesti militant lui sauve la vie et le prend sous son aile. S'il va à son tour militer jusqu'à accepter de tuer, il veut surtout retrouver ses deux agresseurs qu'il soupçonne d'être homosexuels refoulés. Il tombe alors amoureux de l'un d'entre eux.
Ni la performance de Joe dans ce film que beaucoup pourront voir comme hétérophobe et extrême dans son propos ni sa beauté ne passent pas inaperçues puisque la critique reconnaît non seulement ses talents de comédien en lui décernant le titre de meilleur composition de l'année mais également en le déclarant acteur le plus touchant et sexy.
La carrière du petit Joe est lancée et l'année suivante il co-écrit et produit son second film que met en scène Matt McUsic, le troublant et sombre Shamelove, une intéressante introspection dans les méandres de la sexualité de l'homme où Joe est un des rares personnages à paraître sympathique dans ce film torturé à la logique implacable.
En 2007 il est à l'affiche du thriller The Shadows de Guillermo R. Rodriguez dans lequel il interprète un écrivain névrosé spécialisé dans le roman d'horreur. Toujours aussi séduisant, Joe y interprète une fois encore de belles scènes homosexuelles avec cette fois Emmet Allen.
L'année suivante c'est derrière la caméra cette fois qu'on retrouve Joe puisque le jeune comédien réalise son tout premier film, Sweet thing dans lequel il s'octroie également un petit rôle aux cotés de Leon Cohen et Jennipher Foster.
Sweet thing est un coming of age movie dont les principaux protagonistes sont deux jeunes filles, deux marginales dont une jeune junkie qui tombent amoureuse l'une de l'autre et vont errer ensemble dans les rues de Seattle. Plutôt personnel, parfois un brin expérimental, cette errance a été officiellement sélectionnée dans plusieurs festivals américains.
En 2010 on a pu voir Joe dans une comédie signée Laura Neri, Kill the habit.
Outre sa carrière d'acteur, Joe a également produit et écrit bon nombre de films et de courts-métrages.
Voilà bien un parcours sans faute pour cet elfe, un des jeunes espoirs du cinéma américain actuel en qui nous croyons fort, dont on suivra la carrière avec toute l'attention qu'il mérite tandis tout en continuant à nous faire rêver et fantasmer à travers l'écran de notre petite lucarne qu'il irradie de cette beauté virile si suave.