9 ospiti per un delitto
Autres titres: Un urlo dalla notte / La morte viene dal passato
Real: Ferdinando Baldi
Année: 1976
Origine: Italie
Genre: Giallo
Durée: 88mn
Acteurs: Arthur Kennedy, John Richardson, Rita Silva, Venantino Venantini, Dana Ghia, Caroline Laurence, Sofia Dioniso, Massimo Foschi, Loretta Persichetti...
Résumé: Alors qu'un jeune couple fait l'amour sur la plage, trois hommes tuent sadiquement l'homme et l'enterrent dans le sable. 20 ans plus tard, neuf membres d'une même famille viennent passer un séjour sur l'île isolée où se déroula le crime. Si tous autant qu'ils sont se détestent et se jalousent, Elisabeth s'avère être la jeune fille dont l'amant fut massacré. Les trois hommes étaient autres que ses frères. Trés vite, un mystérieux tueur les décime un à un. Prisonniers de l'île, ils n'ont aucune possibilité de s'échapper. Ils sont à la merci d'un assassin sanguinaire qui a pris l'apparence du jeune homme jadis massacré. Est ce lui, son fantôme ou une sombre et horrible vengeance?
Plus connu pour ses westerns, 9 ospiti per un delitto fut le seul giallo que Ferdinando Baldi réalisa durant sa carrière. Pour son unique incursion dans le genre, Baldi s'inspire trés fortement des Dix petits nègres d'Agathie Christie dont il transpose l'intrigue sur une île méditerranéenne et de 5 bambole per la luna d'agosto de Mario Bava dont il reprend des séquences complètes.
Le mélange des deux s'avère certes plutôt intéressant mais malheureusement 9 ospiti per un delitto connu également sous le titre alternatif Un urlo dalla notte souffre d'un scénario non seulement simpliste mais avant tout trop incohérent pour réellement captivé.
Neuf membres d'une même famille qui se déchirent, se jalousent, se trompent et se cocufient mutuellement passent un séjour sur une île isolée où vingt ans plus tôt trois hommes avaient massacré et enterré un jeune homme entrain de faire l'amour. Trés vite, un mystérieux tueur qui va prendre l'apparence du jeune homme commence à assassiner chacun d'eux. Il s'avère qu'un des membres de la famille n'est autre que la fiancée du malheureux garçon.
Il n'est donc pas trés difficile au spectateur d'élucider le mystère que Baldi ne cherche guère à dissimuler si ce n'est en brouillant maladroitement quelques pistes trop énormes pour qu'on y adhère. Cela pourrait passer si le scénario n'accumulait pas les incohérences et les illogismes comme on enfile des perles. Si les raisons pour lesquelles les trois hommes, en fait les trois fils du patriarche, assassinèrent le malheureux jeune homme demeureront floues, on peut se demander comment sa maîtresse a pu cacher le fruit de leur brève union si longtemps. Comment ne pas sourire également en voyant les trois hommes enterrer sommairement le corps dans le sable à quelques mètres de la mer et tenter de le déterrer vingt ans plus tard au même endroit.
Mais le plus dommage ici est la manière dont se comportent chacun des protagonistes face à l'horreur de la situation dans laquelle ils sont plongés. Prisonniers de cette île, en proie à un tueur sanguinaire, ni l'inquiétude ni même la peur ne semblent jamais les saisir. Tous autant qu'ils sont agissent de façon totalement incompréhensible, brisant ainsi tout réel suspens. C'est donc plutôt amusé qu'on suit alors leur lutte contre cet énigmatique fantôme de chair et de sang. Baldi use et abuse alors des grosses ficelles du film d'horreur et plus précisément du slasher dont 9 ospiti per un delitto se rapproche visiblement.
Outre son érotisme plutôt osé, le véritable intérêt du film se situe en fait ailleurs. On se laissera en effet séduire par la beauté des paysages naturels de Palau, petite île au charme sauvage de Sardaigne et la violence des meurtres, gros atouts de ce giallo aussi érotique que sanguinolent, ponctué par les mouvements perpétuels d'objets de décoration qui garnissent cette somptueuse villa, un peu comme si la vie de chacun était comptée dans le temps.
Les amateurs de morts violentes seront donc ravis. Hormis le massacre du jeune homme qui ouvre le film, enterré encore vivant dans le sable, poignards, harpons, flèches... transpercent les corps de manière fort réaliste tandis qu'une des protagonistes se fait décapiter. On retiendra aussi la mort de Venantino Venantini, brûlé vif, lors d'une des séquences les plus mémorables du film.
Le final certes fort mouvementé et tout aussi sanglant perd beaucoup de sa force par le coté ridicule des révélations que l'ultime survivante fera face à son bourreau mais conclut de bien façon fort plaisante ce déferlement de violence.
Bien peu crédibles, tous les protagonistes n'inspirent que haine et dégoût tant ils sont méprisables à l'exception de celui interprété par Dana Ghia, actrice récurrente du giallo, aussi drôle que ridicule dans la peau de cette femme traumatisée par son passé, déblatérant des propos aussi convenus que peu convaincants. On retiendra tout spécialement l'interprétation féroce de Venantino Venantini et John Richardson qui tirent brillamment leur épingle du jeu et la présence de Massimo Foschi qui l'année suivante se fera remarquer dans Le dernier monde cannibale. A leurs cotés, une belle brochettes d'actrices qu'on prendra plaisir à revoir dont Sofia Dioniso, Rita Silva et l'élégante et sophistiquée française Caroline Laurence qui pour la petite histoire se fiança à John Richardson lors du tournage.
Réalisé sans aucune conviction par un Baldi paresseux et peu inspiré, 9 ospiti per un delitto, rythmé par une jolie partition musicale signée Carlo Savina, en l'état, attirera surtout l'attention de l'amateur par le charme des paysages maritimes de Sardaigne, la férocité des meurtres et la vilainie de ses personnages-stéréotypes. Voilà qui est fort dommage puisqu'avec de tels décors et un tel scénario les possibilités étaient énormes.
Pour son seul giallo, Baldi a loupé le coche.