I vizi morbosi di una governante
Autres titres: Crazy desires of a murderer / Morbid habits of a governess
Real: Filipo Walter Ratti
Année: 1977
Origine: Italie
Genre: Giallo
Durée: 85mn
Acteurs: Corrado Gaipa, Roberto Zattini, Isabelle Marchall, Annie Carol Edel, Patrizia Gori, Gaetano Russo, Giuseppe Colombo, Adler Gray, Rino Bellini, Claudio Petticchio, Sergio Orsi, Ambrogio Molteni,
Résumé: La jeune Ileana revient au château familial, régi par son père, un vieil homme paralytique sujet aux crises cardiaques. Un groupe d'amis plutôt dévergondés l'accompagnent. Si l'ambiance est à la fête malgré le caractère acariâtre du châtelain, la terreur va vite s'installer puisqu'un étrange meurtrier va petit à petit tuer les amis d'Ileana puis leur dérober leurs globes oculaires. Les soupçons se portent vite sur Leandro, le plus jeune fils du baron qui enfant tua sa mère dont il était amoureux après l'avoir surpris dans les bras du jardinier. A son enterrement, il lui arracha les yeux qu'il garde sur autel. Il vit depuis reclus dans une chambre au fond d'un souterrain sous le joug autoritaire des deux énigmatiques gouvernants...
Responsable de La nuit des damnés, Dieci italiani per un tedesco ou __Mondo erotico__, ses oeuvres les plus connues, Filipo walter Ratti metteur en scène peu prolifique, réalisa en 1977 cet étrange hybride entre le thriller, le giallo et le film d'horreur gothique auquel il emprunte son décor, un vieux château abritant de lourds secrets familiaux où les protagonistes déambulent dans de mystérieux souterrains et autres corridors aux ornements parfois effrayants. L'intrigue quant à elle relève du thriller à l'italienne alimentée par toute une galerie de personnages tous plus dégénérés ou anormaux les uns que les autres portant en eux les germes du vice et de la méchanceté. Le mariage des genres et le scénario a de quoi séduire mais à trop vouloir mélanger les genres, Ratti ne sait plus vraiment lequel privilégier ou quelle orientation prendre. Cela donne naissance à un curieux film bâtard dont il jette malheureusement trop vite les cartes, n'entretenant guère de suspens. L'identité du ou des tueurs est donc tout aussi évidente que 1+1=2, la découverte finale ne sera donc guère une surprise.
Cela est d'autant plus gênant que le film souffre de la lenteur et la mollesse d'une mise en scène qui se perd souvent en bavardages et autres séquences sans grand intérêt.
On ne se rattrapera pas sur l'érotisme cette fois puisque le film est assez avare de scènes croustillantes. Abstraction faite de ces défauts, I vizi morbosi di una governante n'est pourtant pas un mauvais film qui par certains aspects saura charmer voire par instant fasciner l'amateur. D'une part, par la brutalité des meurtres très ancrés dans la tradition du giallo. On y retrouve en effet l'assassin ganté qui, muni d'un couteau, tue de sang froid ses victimes. Ratti se permet quelques plans gore très réussis dont une poitrine transpercée, une gorge tranchée et surtout ces horribles énucléations si chères au genre puisque une fois encore le meurtrier s'empare des globes oculaires de ses victimes qu'il garde dans un sachet.
Le deuxième atout du film est cette galerie étonnante de personnages tous plus pervers et vicieux les uns que les autres composant cette famille: le baron paralytique, patriarche sujet aux crises cardiaques engoncé dans sa chaise roulante, sa fille Ileana qui s'adonne aux plaisirs saphiques avec sa meilleure amie, le Docteur Olsen, le médecin de famille, qui épie, surveille chaque fait et geste et les deux étranges gouvernants Hans et Berta. Le personnage pivot de l'histoire est le jeune Leandro, le fils du baron, qui jadis eut une relation incestueuse avec sa mère. La nuit où il l'a surprise avec le jardinier, il les tua tous deux. L'adolescent devenu muet est depuis contraint de vivre reclus dans une chambre située au fond d'un souterrain. Il passe son temps à embaumer des animaux et vénérer sur un autel les yeux de sa mère qu'il a arraché de sa dépouille mortelle tandis que la gouvernante se donne à lui pour satisfaire ses besoins sexuels.
Ratti apporte un soin tout particulier à la photographie mettant ainsi en valeur les décors du film, un petit plus pas du tout négligeable ici.
S'il ne parvient jamais à réellement passionner et surtout être crédible I vizi morbosi di una governante qui marqua le chant du cygne du réalisateur n'en demeure pas moins une curiosité qui se laisse voir sans déplaisir. On aurait simplement aimer que le film soit à la hauteur des personnages qu'il dépeint et de leur univers où se mêlent inceste, morbidité et nécrophilie sur fond de complot familial.
L'amateur y reconnaitra deux starlettes de l'érotisme d'alors en la personne d'Isabelle Marchall et d'Annie Carol Edel ainsi que la présence plutôt furtive de Patrizia Gori.