Maniaco Deprebis

Zebedy Colt a marqué l'industrie du cinéma porno dans les années 70 avec des oeuvres dont la brutalité n'avait d'égal que leur coté malsain comme en témoignent The farmer's daughters, _ The devil inside her _ ou le rip-off de Death wish__, Sex wish. Terri's revenge__ qu'il signe en 1977 vient allonger cette liste.
Tourné en 24 heures, Terri's revenge__ semble avoir été fait pour mettre en avant son actrice principale, Terri Hall, et ses tendances naturelles pour le sexe crasse et le sado-masochisme qu'il utilise sans ménagement dans ce micro Rape'n'revenge puisque le film ne dure que 57 minutes.
L'histoire est des plus minimalistes. Terri lasse d'être abusée par les hommes dont son propre mari qui la viole avec l'aide d'un collègue de travail fonde avec une amie nouvellement rencontrée le WAR, War against rapists. Les deux femmes partent en guerre contre les hommes en les violant à leur tour tout en leur faisant subir les ultimes outrages. rien d'extraordinaire si ce n'est le traitement lui même propre aux films du réalisateur. D'un bout à l'autre, le film baigne dans une ambiance crasen poisseuse renforcée par d'une part des inserts de journaux relatant les exactions de nos deux vengeresses comme si tout cela était un sordide faits divers, d'autre part par l'amplification des sons dont les succions et les pénétrations. On pense alors à _ Forced entry qui utilisait déjà ce procédé. L'image granuleuse presque documentaire apporte la touche finale à cette impression de glauque.
Amusant est le contraste entre le coté trés woodstockien, peace and love du film ( la scène de sexe en pleine nature sur la couverture de pique-nique et la trés bonne partition musicale uniquement composée de rock psychédélique) et la crudité des scènes hardcore où Terri Hall prend un évident plaisir à mettre à exécution ses tendances perverses. On retiendra une double pénétration assez brutale et une scène d'urophilie particulièrement explicite. Mais tout l'intérêt du film réside dans son final grandiloquent. Terri lève un homme, en fait un policier en civil interprété par un obscur acteur latino, qui semble tout droit sortir d'un porno gay, et aprés lui avoir fait l'amour elle le punira de la pire façon qu'on puisse imaginer. Fessé, chaîné, elle lui enserre fortement les testicules dans un lien de sorte à ce qu'il gonfle jusqu'à atteindre une taille démesurée par l'afflux de sang. Elle se fera alors pénétrer par les organes pourpres devenus gigantesques.
Comme pour mieux dégoûter le spectateur cette séquence est entrecoupée par des inserts de films où un groupe de vikings violent des femmes ligotées à des arbres avant de de les tuer sauvagement. Toute cette partie frénétiquement filmée en 16mm comme si c'était pris sur le vif semble relever directement du snuff movie. En cela, Terri's revenge__ pourra en déranger plus d'un et c'est bel et bien de Colt.
On regrettera malheureusement l'interprétation bien peu convaincante. C'est peut être le seul point faible du film où hormis Terri Hall et Chad Lambert, les acteurs sont tous de sombres inconnus.
Si Terri's revenge__ n'est pas le meilleur film de Colt en partie dû à son minuscule budget qui l'empêcha de réellement mettre en scène un véritable Rape and revenge, le film gagne en sordide ce qu'il perd en qualité dont Terri, le teint livide, les cheveux noirs et les lèvres bleues, sorte de vampire vengeresse, ses commentaires en voix off, tout l'aspect malsain des séquences hardcore et la somptueuse musique n'y sont pas étranger.