Anno zero guerra nello spazio
Autres titres: War in space / War of the planets / Anno zero lo spazio explode
Real: Alfonso Brescia
Année: 1977
Origine: Italie
Genre: SF
Durée: 100mn
Acteurs: John Richardson, Yanti Somer, Vassili Karis, Malisa Longo, Charles Borromee, West Buchanan, Romeo Constantini, Katia Christine, Danielle Dublino, Percy Hogan, Eleonora King, Giuseppe Fortis...
Résumé: Un vaisseau terrien en mission dans l'espace reçoit des signaux qui proviendraient d'extra-terrestres. L'équipage débarque alors sur une planète où ils sont attaqués par des humanoïdes bleus et télépathes. Ils sont sous la domination d'un ordinateur mégalomane qui souhaite devenir le maître de l'Univers. Les terriens sont fait prisonniers par la machine qui leur ordonne de la réparer afin que ses pouvoirs soient sans limite...
Anno zero guerra nello spazio est le premier de la série de cinq que tourna Alfonso Brescia avec pour objectif de voguer sur le succès international de Star wars. S'il est le premier de cette incroyable mini saga il est aussi le plus obscur et le moins connu mais pas le moins intéressant cependant.
Si on excepte le cas bien improbable et impensable de La bestia nello spazio , croisement hallucinant entre Star wars et La bête de Borowczyk, cette étonnante série de films au budget étriqué est surtout connue pour être une des plus ringardes de l'histoire du cinéma d'exploitation italien.
Tournée dans les mêmes décors, les mêmes costumes et une distribution interchangeable même les scénarii arrivaient à se mélanger dans la tête du spectateur. Si La bataille des étoiles demeure le plus intéressant ou devrions nous dire un des plus réussis toute proportion gardée aux cotés de La guerre des robots, Anno zero le rejoint sans difficulté.
L'histoire est simple. Un vaisseau spatial terrien croit au grand étonnement de son équipage des signaux émis par une entité extra-terrestre. Une équipe d'astronautes débarquent sur une planète où vit un peuple télépathe devenu esclave d'un puissant ordinateur qui veut devenir maître de l'univers.
Nous voilà partis pour quelques cent minutes où Brescia tente de faire son propre Star wars mais Anno zero penche plus vers l'hommage aux vieilles séries Z des années 50 et 60. On y retrouve cette ambiance ringard, cette façon de vouloir bien faire avec quelques centimes et beaucoup de bricolage. Un fond d'étoiles en carton, quelques maquettes en plastiques qui glissent le long d'un fil, quelques explosions miniatures et un écran télé aux boutons multicolores pour représenter la salle de contrôle, des combinaisons rigolotes pour habiller nos astronautes du futur et surtout un peu d'imagination et le tour est joué. Accompagné d'une bande-son synthétique joué sur un orgue pour enfant, Anno zero se laisse regarder avec curiosité, le rire aux lèvres. Ennuyeux sans être ennuyeux, Anno zero s'il risque d'être fastidieux et insupportable à bon nombre de spectateurs plus habitués à un déluge d'effets spéciaux sophistiqués, n'est pourtant pas si désagréable quand on le prend pour ce qu'il est: une série bricolée dont le but est exempt de toute réelle ambition sauf celle de se distraire et de s'amuser. Tout est farfelu, risible, mais le film possède tout de même de beaux moments. L'attaque des extra-terrestres dans la grotte en fait partie, sorte d'humanoïdes bleus aux oreilles pointues- Spock n'est pas loin - habillés d'un string en peau! L'ordinateur aussi mégalomane que démoniaque, un gros cube clignotant à la voix sépulcrale, fait lui aussi son effet même si on restera hilare face à la facilité avec laquelle le brave capitaine détruira cette machine. Comment peut on imaginer une seule seconde que l'ordinateur le plus puissant jamais construit qui tient l'Univers sous son joug puisse être détruit en deux secondes tapantes par une... tenaille!
A malin malin et demi car son esprit prendra possession du corps d'un astronaute. Voir ce pauvre Charles Borromel couvert de pustules hurler et fondre littéralement est un grand moment de bonheur. Ce sera là les seules scènes sanglantes non seulement de ce film mais de toute la série.
Le no happy end par lequel se conclura Anno zero est lui aussi inhabituel à la série ce qui en soi n'est pas pour déplaire.
L'amateur pourra voir un clin d'oeil à Star Trek à travers cet humanoïde aux oreilles pointues ramenés à bord du vaisseau terrien tandis que d'autres pourraient comparer le film à un mauvais épisode de la série éponyme ou plus méchamment à un épisode de Cosmos 1999 saison 2.
Débitant des dialogues aussi insipides que ridicules, on reconnaitra aux cotés de Charles Borromel les incontournables West Buchanan , John Richardson, Yanti Somer, Vassili Karis et la pauvre Malisa Longo dont Brescia se débarrasse trés vite.
A l'heure où Star wars faisait fureur, le film de Brescia semble sortir d'un autre âge. Mais préhistorique ne signifie pas forcément à éviter. Certes cela rime avec catastrophique mais ce coté désuet, la précarité de l'ensemble et son coté éminemment sympathique font que Anno zero n'est pas si désagréable. C'est avec un certain plaisir coupable qu'on le visionnera. Si ce sera encore le cas pour La bataille des étoiles, La bestia nello spazio, La guerre des robots il n'en va pas de même pour Star oddissey qui s'avèrera cette fois assomant et insupportable.