Contamination.7
Autres titres: Contamination point 7 / The crawlers / Troll 3
Real: Fabrizio Laurenti
Année: 1990
Origine: Italie
Genre: Horreur
Durée: 95mn
Acteurs: Mary Sellers, Jason Saucier, Gabriele Tinti, Bubba Reeves, Chelsi Stahr, Edy Eby, Vince O'Neil, Jaymzlinn Saxton, Dennis Fitzmorris, Kevin Kroft, Carole Kroft, Merrill Weech, Patrick Collins, ...
Résumé: Dans une petite bourgade rurale de l'Utah, une série de morts violentes se succèdent tandis que des gardes forestiers constatent que certains arbres sont mystérieusement morts. Lors d'expériences interdites, des scientifiques ont en effet contaminé la forêt par des substances radio-actives qui ont agi sur les racines des arbres. Celles ci sont devenues vivantes, sortent de terre et attaquent tout être humain...
A la fin des années 80, Joe D'Amato et son bras droit Donatella Donati en quête de jeunes et nouveaux talents dans le domaine de l'horreur créèrent une petite maison de production indépendante, la Filmirage, qui durant ses premières années d'existence vécu des succès inattendus de Bloody bird, Ghosthouse et La casa 4. Malheureusement la plupart des films suivants ne connurent pas forcément le même parcours. Sans être obligatoirement des échecs ils ne rencontrèrent pas le succès international escompté comme en témoignent notamment La casa 5 / Au delà des ténèbres, DNA formula letale (la première réalisation de
Luigi Montefiori), Paura nel buio. Contamination.7 fait quant à lui partie des erreurs de la Filmirage, un véritable faux pas selon son réalisateur, le jeune Fabrizio Laurenti responsable de La casa 4 / Démoniaque présence. Réaliser un tel film avec quasiment aucun budget et une distribution particulièrement faible était un véritable suicide confesse t-il aujourd'hui d'autant plus que les effets spéciaux devaient tenir un rôle primordial. Tourné en quatre semaines à Salt Lake city, Contamination.7 est un film d'horreur purement végétal ou comment les plantes plus exactement des racines vont se retourner contre l'Homme après que celui ci ait contaminé la nature par des produits radio actifs. Le scénario est ultra simple
à l'image de la trame narrative et de l'action elle même, lente et si peu dynamique. Il ne se passe bien peu de chose durant toute la première partie, bavarde et peu intéressante. On assiste au retour de Josie dans son petit bourg quelque part dans l'Utah, ses retrouvailles avec son petit ami Matt tandis qu'une jeune fille tombée en panne avec son van se fait agresser et tuer par quelque chose tapi dans la forêt. Puis c'est au tour du vieux pompiste. Afin de ménager un suspens déjà bien inexistant au départ et préserver au maximum son micro budget pour l'attaque finale, Laurenzi filme en caméra suggestive son ou ses monstres, du moins passe en boucle les mêmes images de feuilles tremblotantes sur fond
de musique angoissante. Rien de très passionnant à l'instar même des dialogues, creux, jusqu'au moment où on découvre que le shérif est de mèche avec les scientifiques responsables de la contamination de l'environnement suite à des expériences radio-actives qui ne doivent pas être révélées au grand public. Il faut donc attendre la toute dernière demi heure pour que Contamination .7 prenne enfin sa vitesse de croisière mais il est un peu tard malheureusement même si les effets spéciaux et quelques morts sanglantes viennent rebooster un film insipide, prévisible, sans surprise.
Initialement intitulé Radici, les fameuses racines sont en effet les vedettes du film et relient
indirectement le film à la fameuse série des Casa née du succès de Evil dead (La casa en italien) et de ses désormais lianes vivantes. Il faut bien avouer qu'elles sont l'attraction du film même si elles ressemblent plus à de gros boudins en plastique qu'à de véritables racines rampantes. Les effets sont précaires mais plutôt agréables. Tentaculaires, elles sortent de terre, rampent, se faufilent, s'enroulent autour de leurs victimes, les transpercent. Voilà qui donne à Laurenzi l'occasion de nous offrir quelques maquillages gore sympathiques qui relèvent le niveau de l'ensemble et donne tout son intérêt au film.
C'est aussi l'occasion de revoir trop brièvement Gabriele Tinti dans un de ses tout derniers
rôles, celui d'un scientifique en désaccord sur les manoeuvres criminelles de ses pairs. Seul véritable grand nom d'une distribution bien fade, il a pour partenaires la toujours aussi ingrate Mary Sellers (Bloody bird, Le masque de Satan), alors épouse de Laurenti, et l'ex-mannequin Jason Saucier, bellâtre gauche aperçu dans Paura nel buio et quelques polissonneries signées joe D'amato dans lesquelles il tombait enfin le bas.
Film semi fantomatique, Contamination.7 n'a jamais été distribué en Italie ni même ailleurs en Europe. Il n'existe qu'une édition vidéo américaine rebaptisée pour l'occasion The crawlers. Laurenti signa le film sous le pseudonyme judicieusement choisi de Martin
Newlin, Martin en hommage pour Martin Scorcese qu'il admire, et Newlin, un clin d'oeil au nom de famille de la mère de sa femme. Anodin, ce micro film d'horreur chlorophylle totalement dispensable est surtout destiné aux collectionneurs invétérés et autres fervents amateurs de curiosités transalpines. Les plus indulgents le verront d'un oeil amusé, les autres risquent de très vite s'ennuyer si ce n'est de plonger dans une douce léthargie.
Pour l'anecdote, c'est Laura Gemser qui comme sur beaucoup d'autres films de cette époque créa les costumes de ce Contamination.7.