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Omicidio al telefono


Autres titres: Telephone murders / The killer is on the phone
Réal: Bruno Mattei
Année: 1995
Origine: Italie
Genre: Thriller
Durée: 89mn
Acteurs: Antonio Zequila, Pascal Persiano, Carla Salerno, Stefania Mega, Francesco Lombardi, Daniela Mango, Laura Tomasi, Odette Cardinali, Patrizia Del Principe...

Résumé: Un psychopathe portant un masque de clown tue les hôtesses d'une hot line au son d'un morceau de techno hardcore après les avoir obligé à mimer l'acte sexuel. Deux fliquettes, Lorella et Consuelo, infiltrent la hot line en se faisant passer pour des hôtesses. Lorella fait la connaissance de Massimo, un client, et se lie sexuellement à lui en oubliant non seulement l'enquête mais également qu'il pourrait être le tueur potentiel...

C'est avec une série de films de guerre et d'action que l'insatiable Bruno Mattei clôtura les années 80. L'époque était alors aux copies de Platoon, Terminator et autre Robocop. Puis vinrent les années 90 bien plus difficiles à aborder encore. Le cinéma de genre italien n'en finissait plus d'agoniser, l'inspiration était à son point mort mais il fallait survivre et quoi de mieux pour survivre lorsqu'on est metteur en scène que l'érotisme, la pornographie pour certains. Mattei n'y échappa pas et se mit à tourner quelques bandes coquines à connotation policière. Les années 90 étant celles de Basic instinct l'Italie ne pouvait rester

insensible au film de Verhoeven. Cependant la plupart des Basixploitation italiens ne virent étrangement jamais le jour, soit abandonnés en cours de tournage soit faute de producteur (Sul filo del rasoio de D'Amato, Dangerous women de Luigi Russo). Omicidio al telefono s'en inspire de loin, de très loin même et ne s'en rapproche que pour son coté définitivement sexuel.
Codino, un psychopathe portant un masque de clown, tue les hôtesses d'une hot line en suivant un rite bien établi. Il les contraint à simuler l'acte sexuel devant lui sur un morceau de techno hardcore intitulé Rosa nera. Les inspecteurs en jupons, Lorella Baldini et Consuelo

Calani, mènent l'enquête. Elles infiltrent la hot line et se font passer pour deux hôtesses. Lorella fait la connaissance d'un de ses clients, Massimo. Elle le rencontre, ils font l'amour. Lorella s'attache sexuellement à lui. Malgré les recommandations de Consuelo qui lui rappelle qu'il pourrait être le maniaque, elle continue de le voir jusqu'au jour où un petit détail l'interpelle. Elle trouve sur une de ses étagères le CD Rosa nera. Persuadé qu'il est l'assassin elle le met en joue mais ne parvient pas à l'abattre. Elle le laisse partir. Codino abat Consuelo. Déboussolée Lorella retourne voir son petit ami Dante rencontré quelques jours plus tôt dans un taxi. A sa grande surprise elle découvre qu'il est le véritable assassin.

Elle le tue et revient auprès de Massimo.
Omicidio al telefono a été écrit par Nini Grassia le grand spécialiste du film érotique tendance porno soft. Grassia codirigea également le film aux cotés de Mattei. Au bout du compte Omicidio al telefono est plus un film de Grassia que de Mattei comme c'est bien plus un film érotique à la limite du porno qu'un sexy thriller ou qu'un sexy slasher. L'époque est en effet aux slashers. Basic instinct est dans l'air du temps. Le mélange des deux aurait pu être intéressant. Le scénario avait du potentiel tout comme le personnage de Codino, le maniaque sexuel qui se cache derrière un masque de clown à la Grippe-sou, un des tout

premier psychopathe masqué du cinéma italien. Le résultat est un véritable fiasco. De l'intrigue il ne reste pratiquement plus rien, les trois-quart du film enchainant des scènes de sexe à la limite du hard, laissant derrière lui l'enquête, l'histoire, ses personnages complètement creux et même son clown tueur qui ne fait que trois ou quatre petites apparitions. Difficile voire impossible de croire ne serait-ce qu'une seconde à cette histoire sans queue ni tête, aux investigations réduites à néant de deux fliquettes qui ressemblent plus à des catins en chaleur qu'à des "Starsky et Hutch" au féminin. Le duo Mattei-Grassia multiplie les invraisemblances, les incohérences, les improbabilités. Quant au montage

dont s'est aussi occupé Grassia il semble par moment complètement aléatoire et c'est bouche-bée qu'on visionne certaines séquences qui n'ont aucun sens. Lorsque Lorella quitte l'appartement de Massimo elle porte son fameux manteau en plastique bleu mais elle porte une robe rouge quand elle rentre chez elle quelques minutes plus tard. Que dire de l'apparition de Codino dans le hall de Consuelo, une scène qui intervient brusquement et semble avoir été insérée tant bien que mal donnant l'impression d'un rush qu'on aurait collé approximativement à cet endroit de la pellicule. On évitera de parler du final consternant de stupidité. Il provoquera un éclat de rire tant il est bête, un torrent de larmes s'il s'agit d'un jour

sans, tout comme on évitera de parler des dialogues d'une bêtise sidérante par instant. Par contre il nous faut parler d'une séquence passée depuis culte, celle de la drague au supermarché! Comment un scénariste censé être arrivé à l'âge adulte a t-il pu imaginer une telle situation? Massimo demande à Lorella d'arriver au supermarché uniquement vêtue d'une guêpière sous son manteau en plastique bleu! Commence alors une longue séance de drague (presque deux minutes) au rayon lessive où pour s'exciter tous deux caressent tendrement des flacons de lessive liquide (objets certes phalliques), hument leur parfum en adoptant une démarche aguicheuse ridicule puis ils enfoncent leurs doigts dans le goulot

mimant une pénétration, le regard plus bovin que jamais! Hallucinant!
Que dire des scènes de sexe? Si seulement on pouvait s'y raccrocher! Mais que nenni! Filmées sans imagination dans une lumière inlassablement bleutée qui cache leur pauvreté, elles sont toutes plus vulgaires les unes que les autres, ni excitantes encore moins sensuelles. On a tout simplement l'impression de regarder un porno de bas étage. Les acteurs se contorsionnent dans tous les sens en tentant de masquer le plus possible leurs parties intimes car on n'est justement pas dans un porno! Leur coté répétitif donne le coup de grâce peu aidé par une distribution particulièrement mauvaise qu'on sent

également par instant mal à l'aise tant ce qu'on leur fait jouer est idiot. Carla Salerno, starlette éphémère sans grâce découverte chez Tinto Brass (Paprika), n'est jamais crédible ni en fliquette ni en chaudasse aveuglée par le corps musclé mais figé de son partenaire, le monolithique Antonio Zequila, acteur fétiche et ami de Grassia, figure récurrente des productions érotiques des années 90 et surtout future star de téléréalité en Italie. Zequila est aussi expressif qu'une porte de frigo, aussi raide qu'un pieu (et on ne parle pas du sien qui doit l'être aussi) et si on en croit Mattei incapable de réciter son texte correctement. Pascal Persiano, autre figure de l'érotisme de ces années là, est tout aussi mauvais et rigide mais

on gardera en tête son hystérie lorsqu'il enlève son masque de clown et expose sa haine des femmes (ou des putains). Hilarant. Quant à l'ex-concurrente pour Miss Italie 1989 Stefania Mega, la partenaire de Lorella, elle est belle mais n'a quasiment aucune vraie scène à elle pas même de sexe!
Rythmé par un morceau techno hardcore ultra démodé (on était aux balbutiements de la techno-house) franchement laid, un emprunt à Enigma (le pape de la new age qui avait remis au gout du jour les chants grégoriens sur fond de musique new age) qui rythme une scène de sexe très hot (aberrant!!!) et des flots de violons pseudo romantiques Omicidio al

telefono est un sexy thriller complètement raté, qui ne fonctionne à aucun niveau pas même sur le plan érotique. On ne peut même pas en vouloir à notre bon Mattei puisque lui même reconnaissait que cette bande était un total ratage qu'il finit par désavouer. Il quitta d'ailleurs le plateau avant la fin du tournage et laissa Grassia le terminer. C'est également Grassia qui le monta aidé de Alessandro Perella, un spécialiste du porno (!). Il avouait également n'avoir jamais vu le résultat final. Il ne sait pas à quoi il a échappé! Au final Omicidio al telefono ne fut jamais distribué en Italie. Seules quelques petites chaines locales telles la 7 gold et Tele Lombardia le diffusèrent parfois. Il existe une VHS italienne et une édition DVD basique. C'est largement suffisant! Pour rendre justice à Mattei rendons à César ce qui appartient à césar. Omicidio al telefono est à 90% (95%?) un film de Grassia et non pas de Mattei. Ce dernier est ainsi excusé.

  • Par Éric Draven | mardi, 6 mai 2025 | 21h33
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  • CatégorieLes films

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