Zorro il ribelle
Autres titres: Zorro le rebelle / Zorro the Rebel / Zorro El Rebelde / Das Finale liefert Zorro / Zorro - musta ratsastaja / Zorro - rebellen
Réal: Piero Pierotti
Année: 1966
Origine: Italie
Genre: Aventures / Cape et d'épée
Durée: 89mn
Acteurs: Howard Ross, Dina De Santis, Charles Borromel, Arturo Dominici, Gabriella Andreini, Massimo Carocci, Nello Pazzafini, Edoardo Toniolo, Giuseppe Lauricella, Regina Seiffert, Silvio Bagolini, Ignazio Balsamo, Rosy De Leo, Eleonora Morana, Gioia Zanetti, Valentino Macchi, Omero Capanna, Umberto Salomone...
Résumé: Dans une petite province entre le Mexique et les Etats-Unis gouvernée par le tyrannique Don Alvarez Zorro doit empêcher que Don Luis, le fils d'Alvarez et chef de la police, épouse la fille du bon Don Miguel. Alvarez fait arrêter Don Miguel pour trahison tandis que Don Luis doit retrouver Isabelle que son père a caché dans un couvent...
Grand spécialiste du péplum, du film de cape et d'épée et d'aventures le vétéran Piero Pierotti s'est tout au long de sa carrière intéressé à bon nombre de héros dont Hercules, Samson et Goliath, Marco Polo, Napoléon, Scaramouche sans oublier le célèbre Zorro le justicier masqué surnommé Le renard. Pierotti fut en 1969 le scénariste de Zorro marquis de Navarre que réalisa Franco Montemurro et fut trois ans auparavant, en 1966, le scénariste et réalisateur de Zorro le rebelle.
Quelque part en Californie dans la petite province d'une colonie espagnole du Mexique. Don Ramiro, le jeune et bon secrétaire du tyrannique gouverneur Don Alvarez, doit s'assurer que Don Luis, fils du tyran et chef de la police militaire, épouse la jeune et belle Isabelle, la fille de Don Miguel, un riche et trop généreux propriétaire qui envisage de partager ses terres. Considérant ce geste comme une trahison Alvarez le fait emprisonner sur son domaine. Juste avant son arrestation Don Miguel qui refuse qu'Isabelle épouse Luis a eu le temps de la mettre en lieu sûr dans un couvent. Don Luis ne tarde pas à retrouver sa trace mais au moment où il allait l'emmener un mystérieux cavalier masqué, Zorro, intervient et sauve la
jeune fille. Furieux Don Alvarez met tout en oeuvre pour éliminer Zorro tandis que Don Miguel propose à Ramiro de contracter un mariage blanc avec Isabelle afin de contrecarrer définitivement les plans du gouverneur. Le domaine d'Alvarez étant protégé comme une véritable forteresse Zorro ne peut agir seul s'il veut délivrer Don Miguel. Il fait donc appel aux rebelles qui se sont rangés sous sa bannière. Il peut compter aussi sur le fidèle Pablito et Nina la chanteuse des rues, sa fiancée et meilleure amie d'Isabelle. Les proscrits finissent par se soulever, délivrent Don Miguel, renversent Alvarez qui découvre avec stupeur la véritable identité de Zorro. Ce n'est autre que Ramiro. Quant à Don Luis il est arrêté. Ramiro
et Isabelle vont pouvoir couler des jours heureux.
Zorro marquis de Navarre ne brillait guère pas l'originalité de son scénario et valait principalement pour ses scènes d'action pas forcément spectaculaires mais qui donnaient un certain rythme au film. Ce n'est malheureusement pas forcément le cas cette fois. Pierotti, alors au crépuscule de sa carrière, signe un film peu flamboyant qui ronronne bien plus qu'il ne captive. L'intrigue ne brille toujours pas par son originalité encore moins par son propos réduit à son minimum. Zorro doit simplement éviter que la belle Isabelle épouse l'odieux Don Luis et délivrer son père des griffes du gouverneur. Il faut donc tenir 90 minutes
avec ce simple fil conducteur. Pierotti tisse donc un maximum en étirant les scènes souvent inutiles. Il est vrai qu'on parle, chante et danse beaucoup dans cette province imaginaire (sans nom) coincée entre le Mexique et les Etats-Unis qu'on ne verra d'ailleurs presque jamais. Le budget qu'on devine fort restreint n'a guère donné l'occasion à Pierotti de tourner en extérieur, la plupart des décors étant reconstitués en studio. Mais cela ne l'a pas empêché de multiplier les absurdités, les incongruités et les erreurs scénaristiques dans un récit au départ pas vraiment crédible. La petite particularité de ce Zorro est surtout d'être un curieux hybride entre le film de cape et d'épée et de western! Ou quand notre bon Zorro
se retrouve plongé dans un univers de western d'où la raison pour laquelle on peut voir parfois le film être classé dans la catégorie "western" et non de cape et d'épée. Pierotti y fait de nombreuses références au genre (la poursuite en chariot, le final), la plus évidente étant la présence d'un saloon, avec son piano et ses filles de joie, où se déroule une scène assez surréaliste, Don Luis, ivre, y récite du... Shakespeare! S'il ne se passe pas grand chose dans cette énième mouture de Zorro les scènes d'action aussi routinières soient-elles remplissent cependant leur objectif: donner un certain intérêt à l'ensemble et empêcher le spectateur de sombrer dans une lente léthargie. Voilà un objectif atteint.
Produit une fois de plus par la Romana films Zorro le rebelle est au final un petit film fonctionnel pour le public auquel il est destiné. Tout est programmé pour qu'il se divertisse malgré la légèreté de l'ensemble. Si on se laisse prendre au jeu on peut passer un petit moment sympathique, ce Zorro n'étant pas le plus médiocre de tout ceux qui furent alors tournés. Autre point non négligeable on appréciera le trio de méchants que forment Charles Borromel (Don Luis), Nello Pazzaffini (Cobra) et Arturo Dominici (Don Alvarez). On sera heureux de retrouver un tout jeune Howard Ross plein de fougue dans le double rôle de Ramiro/Zorro. On regrettera par contre le choix de Dina De Santis pour incarner Isabelle. Non seulement elle est loin d'avoir un physique de rêve mais Dina fait bien dix ans de plus que l'âge qu'elle est supposée avoir dans le film. La brune Gabriella Andreini, mucho caliente, (Nina) relève fort heureusement le niveau.