Zorro marchese di Navarra
Autres titres: Zorro marquis de Navarre / Zorro the Navarra Marquis / Zorro contra el imperio de Napoleon
Réal: Franco Montemurro
Année: 1969
Origine: Italien
Genre: Aventures / Cape et d'épée
Durée: 90mn
Acteurs: Nadir Moretti, Malisa Longo, Daniele Vargas, Loris Gizzi, Ugo Adinolfi, Gisella Arden, Renato Montalbano, Fortunato Arena, Dada Galotti, Rosy Di Leo, Mimmo Poli, Eleonora Morena, Antonio Gradoli, Ignazio Balsamo, Gioia Zanetti, Virgilio Ponti, Augusto Brenna, Marisa Lando...
Résumé: Alors que les troupes napoléoniennes occupent l'Espagne un rebelle masqué surnommé Zorro sévit à Navarre. Le commandant de l'armée française, le colonel Brizard, est fortement décidé à le capturer. Il promet au chef de la police espagnole la main de la belle Carment, la nièce de l'Alcade, s'il le fait prisonnier. Malgré la menace Zorro continue ses exactions. Carmen décide de servir d'appât pour sa capture malgré les sentiments qu'elle éprouve pour cet inconnu masqué...
Parmi les nombreux personnages de fiction qui furent adaptés au petit comme au grand écran il y eut le célèbre Zorro crée par Johnston McCulley. Et Dieu seul sait le nombre de versions auxquelles ce justicier masqué eut droit! Ce n'est pas l'Italie en tout cas qui pourra dire le contraire puisque bon nombre de metteurs en scène transalpins s'intéressèrent à lui et proposèrent leur vision du héros, l'alter égo d'un riche hidalgo, à une époque où le film de cape et d'épée et d'aventures était en vogue. Parmi toutes ces réalisations on trouve ce Zorro marquis de Navarre signé du très peu prolifique Franco Montemurro.
1813 - Durant l'occupation de l'Espagne par les troupes françaises de Napoléon Bonaparte, un mystérieux individu masqué, Zorro, surnommé le renard, rend la vie difficile au commandant des troupes françaises de Pampelune, le colonel Brizard. Ce dernier afin de capturer Zorro, promet au chef de la police espagnole, Ruiz, de lui faire obtenir la main de la jeune et belle Carmen, la nièce de l'alcade atteint de goutte Don Ignazio, s'il réussit à faire prisonnier le vengeur masqué. Nonobstant la menace Zorro n'en continue pas moins ses exploits. C'est ainsi qu'aidé de son bon moine, Frère Pistola, il sauve in extremis trois
patriotes espagnols condamnés à mort et s'enfuit en volant le carrosse de Carmen. La jeune femme n'est pas insensible au charme de Zorro même si elle joue les offusqués. Elle propose même à Brizard de tendre un piège à Zorro dont elle serait l'appât lors d'un grand bal. Zorro s'y rend bien évidemment mais, futé, il échappe au traquenard après s'être joué de Brizard et de ses hommes. Le vengeur masqué va alors se jouer de ceux qui veulent sa capture. Décidé à bouter les français hors d'Espagne et prendre d'assaut Navarre Zorro et sa troupe de fidèles vont pièger Brizard. Une dizaine d'hommes se déguisent en Zorro afin de tromper l'ennemi pendant que le vrai Zorro prépare son attaque. Seule une femme
pourrait reconnaitre Zorro puisque ce dernier embrasse comme aucun autre homme dans toute l'Espagne. L'assaut de Navarre est donné. Condamné par Zorro Ruiz est exécuté par le peuple mais Don Ignazio trouve grâce à ses yeux. Brizard s'enfuit avec Carmen qu'il a l'intention d'épouser de force mais Zorro parvient à rattraper son carrosse. Les deux hommes se battent en duel. Au moment où Zorro s'apprête à pourfendre Brizard l'armée espagnole arrive. Elle fait Brizard prisonnier tandis que la plus haute autorité de l'armée nomme Zorro marquis de Navarre sous l'oeil amoureux de Carmen qui découvre enfin la véritable identité du rebelle masqué.
Ultime aventure de Zorro produite par la Romana qui possède à son actif bon nombre de films de cape et d'épée, ce nouvel épisode du "Renard" n'est certainement pas le meilleur. On retrouve cette fois un Zorro très patriote qui n'a guère envie que son pays, l'Espagne, continue à être sous la domination de Bonaparte. Il entend bien éjecter l'armée française hors de Navarre afin qu'elle redevienne espagnole. Voilà le point de départ du film et d'une série d'aventures disons le de suite peu palpitantes. Il ne faut pas s'attendre à un film épique, Zorro marquis de Navarre est plus une comédie en costumes qu'une véritable pellicule d'action et d'aventures. Le ton est léger, l'humour est quasi omniprésent, les
situations peu sérieuses et les anachronismes sont légion. Montemurro n'a que faire du respect historique, il brode et s'amuse sans pour autant faire preuve de beaucoup d'imagination. Il se contente d'un simple jeu de cache-cache qui semble déjà bien daté car si nous sommes bien en 1969 on se croirait tout simplement au début des années 60. Ce n'est pourtant pas pour autant qu'on s'ennuie.
Malgré sa banalité (et son manque évident de budget), quelques longueurs (la scène du bal qui vient casser un rythme déjà pas toujours très énergique) et des personnages
parfaitement stéréotypés sans grande consistance cette énième aventure de Zorro se laisse visionner sans mal, avec même un certain plaisir. On s'amuse comme paraissent s'amuser les comédiens, on se laisse prendre par les quelques combats à l'épée disséminés ça et là et on se surprend à apprécier un final où Montemurro semble avoir tout donné en terme d'action. La distribution, charmante, fait le reste. Daniele Vargas (l'autoritaire Brizard), excellent comme toujours, s'en donne à coeur joie dans le rôle du vilain aux cotés de Renato Montalbano (Ruiz). Loris Gizzi est aussi excellent dans le rôle du jovial mais goutteux Don Ignazio tout comme Nino Vingelli dans la bure de Frère Pistola. Quant à l'affiche féminine on
se délectera de la présence d'une toute jeune et magnifique Malisa Longo, encore brune à cette époque, qui se glisse sous les atours de Carmen, de celle de Dada Gallotti, son inséparable dans de confiance, sans celle oublier Gisella Arden et Eleonora Morana. Le point faible est peut-être le choix du culturiste Nadir Moretti derrière le masque de Zorro. Moretti, vu auparavant dans quelques péplums, n'a guère de présence scénique et incarne de ce fait un Zorro trop fade. Le personnage possède cependant en lui même un élément singulier. Le fait qu'on puisse supposer qu'il puisse être gay n'est pas inintéressant. En effet
l'homme qui se cache derrière le masque de Zorro n'est autre que le coiffeur plutôt efféminé de ces dames, une idée très en vogue dans la comédie populaire d'alors.
Tourné à la Villa Parisi Zorro marquis de Navarre est loin d'être un film inoubliable. Montemurro a accouché d'une pellicule anodine plus parodique que sérieuse, d'une comédie façon cape et d'épée tout simplement divertissante, légère, avec quelques bons moments et une très agréable affiche. Cela est parfois suffisant pour passer un moment sympathique. A noter que Franco Montemurro tourna ce film simultanément avec Zorro alla corte d'Inghilterra / Zorro au service de la reine qui en reprend quelques uns des acteurs dont Daniele Vargas et Dada Gallotti.