Schüler-report
Autres titres: Les carottes mécaniques / Les perverses / Fresh young and sexy / Sexy party
Réal: Eberhard Schröder
Année: 1971
Origine: Allemagne
Genre: Erotique
Durée: 85mn
Acteurs: Sascha Hehn, l'androgyne Peter Kranz, Thomas Brendl, Sven Dolan, Wolfgang Grimm, Andy Vix, Gerhard Ruhdorfer, Astrid Kilian, Maria Raber, Monika Hagen, Birgit Tetzlaff, Alexandra Bogojevic, Elisabeth Volkmann, Angela Cennery, Inge Vierzi, Hans Bergmann, Astrid Boner, Josef Mooshelzert, Edgar Wenzel, Dunja Lock, Felix Franchy, Josef Fröhlich, Uli Steiberg, Rosl Mayr, Arnim Henning, Dieter Stolenburg, Helen Sedlekova...
Résumé: De tout temps la jeunesse s'est intéressée au sexe. En ce tout début d'années 70 rien n'a changé. Le metteur en scène nous le prouve par le biais de sept vignettes, sept garçons âgés de 15 à 17 ans qui nous font partager leurs aventures amoureuses et sexuelles.
On le sait, la sexualité adolescente fut dans les années 70 un des thèmes les plus prisés du cinéma d'exploitation italien se permettant régulièrement d'exploser tous les tabous en repoussant sans cesse les limites d'une morale bien pensante. De l'autre coté du Rhin dans une Allemagne ultra permissive vit le jour une véritable pluie de films érotiques pseudo documentaires sur la sexualité de nos chères têtes blondes, une sorte de réponse au sexy mondo transalpins et américains alors très en vogue. Bien plus directe que leurs confrères italiens les allemands déjà à l'origine d'un filon cinématographique dit "gynécologue" mirent
en scène plusieurs séries dont les plus connues sont les Schulmädchen-report de Walter Boos et Ernst Frauer qui se déclinèrent en pas moins de quatorze films, les Hausfrauen-report, les Lhermädchen-report, les Kankrenschwestern-report et autre Fruhreifen-report (dont un épisode éloquemment rebaptisé 14 ans et moins). Schüler-report d'un des spécialistes du genre, Eberhard Schröder, fait partie de la longue liste de ces petits chefs d'oeuvres teutons coquins érotico-nubiles.
Sorti en France durant l'hiver 1972 sous le titre Les carottes mécaniques (sans doute un clin d'oeil à Orange mécanique distribué la même année) Schüler-report contrairement à
bien des films de ces séries ne se présente pas sous la forme d'un faux documentaire à tout aussi fausse vocation scolastique sur la sexualité adolescente mais en sept vignettes qui se contentent simplement d'illustrer la manière dont les jeunes allemands vivent leur sexualité en ce tout début de décennie magique. Point de cours d'éducation sexuelle et d'anatomie ni de leçons de morale sur les dangers du sexe mais sept petites histoires salaces pleines d'humour chacune présentées sous forme d'un petit dessin animé et dont les héros, âgés de 15 à 17 ans, sont nos chères têtes blondes désormais à l'âge de copuler.
Le film s'ouvre sur un rapide récapitulatif de l'histoire allemande vu bien entendu sous l'angle de l'érotisme, de quoi montrer que le sexe en n'importe quelle circonstance a toujours été une des priorités de notre belle jeunesse. De l'époque des duels à l'ère de la cavalerie en passant par la première guerre mondiale puis les années folles, l'Allemagne hitlerienne où les jeunes nazis comptent fleurette, les drive-ins des années 60 et enfin le début des années 70 et la mode unisex, cheveux longs pour les garçons, courts pour les filles, mini jupes, short ras la touffe et jeans serrés aux tons multicolores, garçons et filles ont toujours eu les mains baladeuses et le feu aux fesses. La preuve en images!
La première vignette nous entraine au coeur des montagnes alpines où un détachement militaire dirigé par Georg est à l'entrainement. C'est là également qu'a choisi un groupe de jeunes randonneuses pour partir en expédition. L'une d'elles, Traudl, se foule une cheville et doit s'isoler du groupe. Son amie Susi reste avec elle. Elles remarquent la présence des bidasses qui se baignent nus dans un lac. Coquines qu'elles sont elles observent leur pénis à la jumelle et très excités par cette découverte inattendue elles préviennent le reste de la troupe qui ne tarde pas à rejoindre Georg et ses soldats. Tout ce beau monde plonge nus dans l'eau.
La seconde histoire s'intéresse à Toni, le frère de Mucki, qui a décidé de jouer un sale tour tour à sa soeur alors qu'elle fait l'amour à son petit ami. Il fait tomber un nid de guêpes sur le lit où le couple s'ébat joyeusement. Pour se venger elle demande à son copain de cacher des pétards dans le lit de Toni. Lorsqu'il fera l'amour à Bettina, sa chérie, il les fera exploser à distance. Toni se retrouve les fesses brulées. Il doit aller chez son docteur se faire soigner. Il n'est pas prêt de s'asseoir!
Le troisième sketch narre les aventures de Gunther et de son ami Helmut. Afin de faire des progrès en anglais Helmut prend des cours privés avec la mère de de Gunther mais les
leçons prennent très vite une tournure plus intime. Helmut est excité par la mère de son ami et entame une relation avec elle. La mère de Helmut découvre son secret. Outrée, elle va confronter l'odieuse femme et met un terme à cette relation coupable au grand dam des deux garçons. Une chose est sûre: plus personne ne verra de la même façon la prononciation du fameux "th" anglais! Une séquence désormais culte
Le quatrième segment concerne le père du filiforme Hubert, 15 ans, et de sa soeur Carla dont le principal passe-temps lorsqu'elle ne fait pas l'amour à Olaf est de bronzer seins nus dans le jardin. Heinz, le père, a un gros faible pour les jeunes filles, les très jeunes filles,
qu'il va draguer en boite. Ses enfants découvre son secret et demande à leur amie Doris de le piéger. Elle se laisse draguer par Heinz qui l'emmène dans une chambre d'hôtel. Au moment crucial Hubert et Carla débarquent dans la chambre. Le père aura bien du mal désormais à leur interdire quoique ce soit en matière de sexe.
Pour la cinquième historiette on fait connaissance avec Hilde dont le père la soupçonne à juste raison d'avoir une liaison avec leur voisin Mischa. Le souci est que leurs parents respectifs refusent qu'ils se voient, pire qu'ils couchent ensemble. Une guerre de voisinage éclate. Paranoïaque le père de Hilde va jusqu'à demander à sa fille d'aller consulter un
gynécologue afin qu'il lui confirme qu'elle est toujours vierge. Rassuré par la réponse positive du médecin le père décide de se réconcilier avec ses voisins et de célébrer la bonne nouvelle. Ils ignorent que pendant qu'ils font la fête Hilde et Mischa font enfin l'amour. Adieu virginité!
Le sixième sketch nous emmène dans la pâtisserie où travaille Peter, le jeune apprenti qui aimerait faire l'amour à Anni. Il demande l'avis de son collègue qui lui conseille d'acheter des préservatifs. Peter voit là l'occasion rêvée de demander à Anni de lui montrer comment on s'en sert. L'idée n'est pas excellente. Peter en veut à son copain.
L'ultime segment se déroule dans les coulisses d'un opéra. Max et Bibi décident de faire l'amour dans la loge de la diva juste avant de monter sur scène mais Bibi est appelée à jouer plutôt que prévu. Elle laisse Max seul dans la loge. C'est alors que Anna, la diva, déboule, surprise mais heureuse de le trouver là. Elle saute sur le jeune homme car faire l'amour avant de chanter lui donne une voix exceptionnelle. Max l'a tellement comblé qu'elle en redemande pour le second acte mais le garçon est épuisé et ne peut la satisfaire. C'est Karolus, le gros accessoiriste rouquin, qui la prendra. Max retourne vers Bibi.
Bien inoffensives ces Carottes mécaniques ne sont que de simples historiettes érotiques
souvent cocasses qui pourraient sans mal être intégrées à n'importe quelle sexy comédie et autres comédies paillardes. Certes inégaux (le sixième segment fait office de remplissage dirait t-on) ces sketchs se laissent cependant visionner avec grand plaisir, le sourire aux lèvres tant ils ressemblent bien souvent à des gags de potaches dont le plus bel exemple en est la deuxième vignette. Ces histoires légères n'ont donc que peu d'intérêt d'autant plus qu'elles ne sont pas vraiment originales mais c'est bel et bien l'aspect voyeuriste qu'on retiendra. Toutes ces aventures n'ont qu'un seul et unique but avoué: montrer le plus possible de nudité à l'écran. Nos chers adolescents et adolescentes ne manquent donc
aucune occasion de se déshabiller pour le plus grand plaisir du spectateur qui se rincera l'oeil et assouvira sa soif de voyeurisme d'autant plus que la distribution tant féminine que masculine a de quoi mettre en appétit. Amateurs de séduisants jeunes hommes aux cheveux longs et rouflaquettes, archétypes même de la beauté en ce début de flamboyante décennie, à vos marques, prêts, mains dans le pantalon, la carotte dressée! Parmi ces beaux éphèbes chevelus on reconnaitra quelques habitués du genre dont Sascha Hehn (Max), l'androgyne Peter Kranz (Gunther), Thomas Brendl (Helmut), Sven Dolan (Cuni) et une ribambelle d'inconnus dont ce fut la seule prestation à l'écran, Wolfgang Grimm, Andy
Vix, Gerhard Ruhdorfer... Ils sont entourés de créatures peu farouches elles aussi pour la plupart des habituées de l'érotisme teuton. Parmi elles Astrid Kilian, Maria Raber, Monika Hagen, Birgit Tetzlaff, Alexandra Bogojevic pour n'en citer que quelques unes... Tous cette belle et insouciante jeunesse évolue dans des décors et des vêtements fortement estampillés années 70, autre gros atout visuel de cette petite bande égrillarde pour les amoureux de cette époque magique, au son d'une bande son très agréable rythmée par la chanson-thème du film, "Junge junge", interprétée par le très chevelu Gert Wilden, un krautrock psychédélique entrainant sur lequel nos jeunes se trémoussent frénétiquement.