La supplente va in citta
Autres titres: From maid to lady / De criada a senora
Réal: Vittorio De Sisti
Année: 1979
Origine: Italie
Genre: Comédie
Durée: 88mn
Acteurs: Carmen Villani, Vincenzo Crocitti, Mauro Frittella, Josele Román, Francisco Cecilio, María Luisa Ponte, Francesco Mulè, Alberto Squillante, Alessandra Cardini, Catharina Dahlin...
Résumé: Rubina quitte son village pour Rome afin d'y retrouver son petit ami Carlo qu'elle veut épouser mais ce dernier dont l'idole est John Travolta est bien plus intéressé par sa passion, les pistes de danse. Il ne souhaite pas se marier. Pour se venger Rubina l'accuse de l'avoir violé. Il est emprisonné. Rubina doit maintenant se trouver du travail. Elle devient la nouvelle bonne d'une famille qui tient un magasin de vêtements. Elle fait aussitôt tourner la tête du père mais aussi du fils et de la fille...
En 1975 Guido Leoni mettait en scène sa toute première comédie, La supplente, une farce lycéenne plutôt sympathique, divertissante, par instant originale qui marquait surtout les grands débuts à l'écran de l'ex-chanteuse et présentatrice TV Carmen Villani, l'épouse du metteur en scène Mauro Ivaldi. Ce film lança sa carrière et en fit une des reines de la comédie légère même si son statut n'arriva jamais à la hauteur de certaines de ses consoeurs telles que Edwige Fenech. Quatre ans plus tard, Vittorio De Sisti, reprend le personnage incarné par Carmen, la fait abandonner son lycée et l'envoie à Rome pour de
nouvelles aventures loin d'être aussi affriolantes que les précédentes.
La séduisante Rubina quitte son petit village d'Allemagne pour Rome afin d'y retrouver son mécanicien de fiancé, Carlo, qu'elle envisage d'épouser. Ce dernier, un habitué des pistes de danse endiablées qui a pour idole John Travolta, ne voit pas l'intérêt du mariage. Pour se venger Rubina l'accuse de l'avoir violée. Il est arrêté et emprisonné. La jeune femme le prévient que tant qu'il refusera de l'épouser elle ne retirera pas sa plainte. Rubina doit maintenant trouver un boulot. Elle est engagée comme domestique dans une famille qui tient une boutique de vêtements. Si Davide le père n'a d'yeux que pour elle, c'est Leo, le fils
un peu bêta, qui est de suite charmé par Rubina. Elle devient rapidement vendeuse à la boutique, se rapproche de Delia, la fille de ses employés qu'elle aide à quitter son fiancé grâce à un machiavélique stratagème. C'est à ce moment que Carlo sort de prison. Il sème la zizanie dans la vie de Rubina qui finit par coucher avec lui dans l'arrière-boutique. Davide les surprend. Victime d'une attaque cérébrale à la vue de cette scène inattendue il finit handicapé à vie. Rubina reprend les rênes de la boutique, embauche Carlo comme vendeur, épouse par stratégie Leo à qui elle donne un fils mais elle continue de faire l'amour avec Carlo. Quant à Delia elle finit avec la nouvelle bonne. Ainsi tout le monde est heureux.
Disons le de suite La supplente va in citta n'est en rien la suite de La supplente. Les deux films n'ont rien en commun si ce n'est la présence de Carmen Villani qui troque ici sa tenue de prof sexy pour celle de vendeuse de vêtements. Point de prof donc ni de cancres ni de gags potaches juste une simple comédie sexy dont l'histoire tourne autour de cette séduisante jeune femme qui se marie avec le fils de son employeur après que son petit ami, un John Travolta du pauvre, ait préféré les pistes des discothèques à sa bien aimée. Voilà la petite originalité du film, et fort malheureusement la seule et unique. La supplente va
in citta surfe sur le succès planétaire de La fièvre du samedi soir et se transforme rapidement en une disco comédie comme l'Italie, toujours prête à copier les blockbusters hollywoodiens d'alors, en produisit. Malheureusement le film est d'une telle platitude qu'on s'ennuie vite. Les scènes en boite de nuit n'ont rien de très entrainant encore moins les figures de style plutôt molles et peu spectaculaires de notre John "Carlo" Travolto, qui de Travolta n'a que le look. Mauro Fritella n'est ni un grand danseur ni un grand acteur même s'il fera une très courte carrière dans le film musical (Brillantina rock, Rock'n'roll). Reste la
musique, de la pure "italo-disco", signée Stelvio Cipriani qui parvient tout de même à nous faire taper du pied. On a connu bien pire dans ce style de pellicules. C'est déjà ça!
Pour le reste La supplente va in citta est une comédie sans surprise qui repose essentiellement sur la présence de Carmen Villani. Sans elle le film tournerait à vide. Elle s'évertue à faire de son mieux pour donner un peu de consistance à un scénario très creux. On appréciera donc son physique (elle s'est enfin débarrassée de sa sempiternelle coupe au bol pour une coiffure bien plus dans l'air du temps) et sa plastique irréprochable même si cette fois elle ne se déshabille que bien peu si ce n'est lors d'une séance de peinture et
lors des scènes finales. On l'a connu tellement plus audacieuse qu'elle parait être une sainte cette fois. Ce sera la dernière comédie qu'elle tournera en Italie avant de terminer sa carrière de comédienne en Espagne notamment chez José Ramon Larraz.
On était en droit d'attendre de la rencontre entre la sexy comédie traditionnelle et le film musical disco quelque chose de plus percutant. Si on excepte le bon vouloir de Carmen le film s'attache à reproduire une suite de situations et de gags vus et revus qui ne parviennent jamais vraiment à faire rire malgré la présence du sympathique et jovial Francesco Mule et Vincenzo Crocitti qui semble quant à lui avoir un peu de mal à convaincre dans le rôle du
fils nigaud. N'est pas Alvaro Vitali qui veut. Le duo père-fils qu'ils forment ne fonctionne pas. On passe beaucoup de temps à regarder Rubina faire son marché et remplir son diable, habillée en bonne ménagère. Peu sexy! Ca sent le remplissage, c'est le cas de le dire. On s'attarde sur les amours contrariées de Delia (la peu érotique Josele Roman) qu'on devine à juste titre lesbienne. Quant aux décors ils sont franchement laids et trahissent là encore la petitesse du budget. Difficile donc d'être charmé y compris par les séquences de boite tout aussi pauvres et trop répétitives dans leur déroulement et leurs chorégraphies.
Si croiser la sexy comédie avec le film disco était au départ une idée intéressante, originale la tentative malheureusement échoue à tous les niveaux. Dans ces deux styles bien définis on a vu tellement mieux. Reste un tout petit film tout juste divertissant dont les seuls petits atouts sont Carmen Villani et la bande originale entrainante de Stelvio Cipriani... pour les petits amoureux de disco bien sûr.