Le Mans: scorciatoia per l'inferno
Autres titres: Le Mans: circuit pour l'enfer / Le Mans: chemin pour l'enfer / Le Mans: el circuito de la muerte
Réal: Osvaldo Civirani
Année: 1970
Origine: Italie
Genre: Drame / Aventures
Durée: 92mn
Acteurs: Lang Jeffries, Erna Schurer, Maurizio Bonuglia, Gaetano Imbro, Edwige Fenech, Paola Iacopucci, Franco Pesce, Marcello Di Paolo, Ivano Staccioli, Roberto Messina
Résumé: Un ex-champion de Formule 1 retiré des courses depuis un grave accident décide de prendre sous son aile un jeune et fougueux pilote. Il souhaite faire de lui un champion. Il va l'entrainer pour qu'il gagne le grand prix d'Italie à bord d'une toute nouvelle voiture capable d'atteindre les 300km/heure...
Commencée au début des années 60 la carrière d'Osvaldo Civirani n'aura guère laissé de joyaux si ce n'est un petit délice érotico-exotique devenu très rare aujourd'hui du moins dans sa version intégrale, Le dieu noir / Il pavone nero et quelques westerns-spaghettis intéressants sans être pour autant éclatants. Dans sa filmographie composée d'une petite vingtaine de films on trouve Le Mans: scorciatoia per l'inferno / Le mans: circuit de l'enfer réalisé en 1970, un film surprenant puisque entièrement consacré à la formule 1 et aux courses automobiles, un sujet très peu traité au cinéma encore moins dans le cinéma
d'exploitation italien. Malheureusement la surprise tombe vite à l'eau et part même en fumée au bout de très peu de temps, celui d'un petit tour de circuit!
Un ancien champion de formule 1, John Lee Scott, qui s'est retiré des compétitions suite à un grave accident lors d'une course sur le circuit du Mans, décide de prendre en main et d'entrainer un des espoirs de la Formule 1, le présomptueux Dustin Rich. Il s'entrainera sur un tout nouveau modèle de voiture, un prototype qui devrait atteindre les 300 km/heure développé par un des pionniers de l'automobile âgé aujourd'hui de 80 ans, Nazzaro Bonelli. Si Dustin est assez réticent au départ John va tout mettre en oeuvre pour le convaincre de
devenir un champion et battre son principal adversaire, l'allemand Kurt Weiss, lors du grand prix de Monza.
Le film s'ouvre un spectaculaire accident, des images d'archive impressionnantes qu'a réutilisé Osviraldi pour donner le ton du film. L'accident est celui de Jacki Icks qui en 1970 à Jarama en Espagne percuta la BRM de Jackie Oliver provoquant un gigantesque brasier duquel arriva par miracle à s'extirper le pilote. Il reprendra d'ailleurs certaines de ces images auxquelles il rajoutera des scènes qu'il tourna lui même et qu'il intégrera ça et là tout long du film. Le procédé est intéressant, fait son effet mais malheureusement n'a pas grand chose à
voir avec la pellicule elle même. En fait Le Mans: circuit de l'enfer s'intéresse presque uniquement au rapport entre les deux pilotes, John l'ex-champion et le nouvel espoir de la discipline, le fougueux Dustin. Parallèlement on suit également les rapports qu'entretiennent les pilotes avec leur petite amie. Sheila, la compagne de John, n'a jamais compris sa passion pour les automobiles mais a accepté de toujours passer après elles malgré son désir d'avoir une vie normale. Dustin est un coureur de jupon. Son adversaire mais ami sort avec une jolie brune un peu volage, Cora. Difficile donc de trouver un grand intérêt au film, ses longs passages de dialogues souvent fades entre les protagonistes, sur leur vie, les
courses..., ses protagonistes souvent niais du moins sans grande envergure, ni personnalité. Ils sont simplement à l'image de leurs dialogues, transparents.
Pour le reste les trois-quart de ce Circuit de l'enfer est composé de scènes de courses automobiles, d'entrainements, d'images d'archives (une course au début de notre siècle) et de scènes de garage où les mécanos s'affairent autour des bolides. On se croirait en fait sur un véritable circuit. Moteurs qui vrombissent, turbos qui s'enclenchent, pneus qui crissent... Ne reste qu'à compter les tours, des boules Quiès dans les oreilles, et attendre tranquillement la fin. Du Mans on passe à Monza où se joue le Grand prix d'Italie et on est
reparti pour quinze bonnes minutes de course que gagnera bien sûr notre jeune pilote avec son super prototype qui cependant perdra quelques boulons en cours de route. Haletant suspens. A part ça il n'y a rien d'autre pas même un scénario digne de ce nom. Le film de Civirani plaira surtout et avant tout aux inconditionnels de courses automobiles, aux passionnés de bolides et amateurs de bruits assourdissants de moteurs. Les autres se raccrocheront à ce qu'ils peuvent pour ne pas décrocher au bout de vingt minutes comme par exemple la présence de Erna Schurer, splendide, dans le rôle de Sheila, celle plus fugace d'une Edwige Fenech toute jeune, pas encore la star qu'on connait, en chapeau,
lunettes mouche et... maillot de bain le temps d'une très brève séquence. Elle a aussi l'honneur d'échanger trois mots (en français mais uniquement dans la VF) avec le pilote Jean-Pierre Beltoise (le vrai). Un tout jeune et très séduisant Maurizio Bonuglia, caressera l'oeil des connaisseurs en beauté masculine dans le rôle de Dustin contrairement au canadien Lang Jeffries, figure récurrente du spy movie et du western-spaghetti, pataud, peu convaincu et convaincant, dans la peau de John. La partition musicale plutôt agréable de Stelvio Cipriani adoucit les vrombissements des bolides et repose nos oreilles. A part ça
difficile de trouver des qualités à Scorciatoia per l'inferno susceptibles de piquer notre curiosité à part être un fervent passionné de Formule 1 à qui ce film qui par moment ressemble à un documentaire est avant tout destiné. Reste un point intéressant: le débat mené par Ivano Staccioli qui ouvre le film sur l'utilité des courses de Formule 1. Pour nous au Maniaco: aucune. Discussion ouverte.
L'année suivante Civirani tournera un autre film sur les courses automobiles, sur le ton de la comédie cette fois, Faut qu'ça gaze / I due della Formula 1, avec en tête de distribution le tandem Ciccio-Ingrassia (pas forcément un critère de qualité pour ceux qui ne les supportent pas). Cette même année Steve McQueen sera à l'affiche de Le mans.