Mädchen beim Frauenarzt
Autres titres: Jeunes filles chez le gynécologue / Veronica adolescente / Girls at the gynecologist / Teenage sex report / Jonge meisjes bij de vrouwenarts
Réal: Ernst Hofbauer
Année: 1970
Origine: Allemagne
Genre: Erotique
Durée: 78mn
Acteurs: Evelyne Traeger, Monika Dahlberg, Brigitte Harrer, Christine Schuberth, Marion Abt, Barbara Eickhoff, Jutta Speidel, Brigitte Raimers, Stephan Kayser, Ralf Persson, Christine Reitmeyer, Thomas Fischer, Peter Heinrich, Sascha Hehn, Stefan Saifert, Hans Mollinger, Michael Von Harbach, Ulrich Beiger, Rolf Castell, Trautl Draischler...
Résumé: Sept jeunes filles de 15 à 20 ans ont rendez-vous chez le gynécologue. On les suit chez le praticien et découvre la raison qui les a obligé à prendre rendez-vous: une maladie vénérienne, un risque de grossesse, un viol...
Après quelques films d'aventures réalisé dés la fin des années 50 l'autrichien Ernst Hofbauer se spécialisa très vite dans l'érotisme. S'il tourne son premier film coquin en 1964, La fontaine aux mille plaisirs, c'est avec la série des Schulmädchen-report qu'il va connaitre le succès et devenir dés 1970 un des plus célèbres metteurs en scène du genre avec à son actif plus d'une vingtaine d'oeuvres érotiques aujourd'hui culte pour tout amateur de légèreté germanique et de beautés teutonnes peu farouches. Le premier volet des Schulmädchen-report voit le jour en 1970, Schulmädchen-Report 1. Teil - Was Eltern nicht für möglich halten / Rapports intimes au collège de jeunes filles.
La particularité de ces films est d'être présenté sous forme de pseudo documentaire, à la manière des mondo movies. Ils abordent sans détour, sans tabou aucun, la sexualité adolescente à l'époque de la liberté des moeurs et de la révolution sexuelle, un prétexte avant tout pour étaler un maximum de nudité juvénile et de scènes érotiques à la limite parfois de la pornographie douce afin de contenter un public voyeuriste bien ciblé sans pour autant tomber sous le coup de la censure, l'aspect pédagogique étant sans cesse mis en avant. Mädchen beim Frauenarzt sorti chez nous sous le titre alléchant et parfaitement explicite Jeunes filles chez le
gynécologue est le deuxième de cette très longue série qui perdura jusqu'à la fin des années 70. Cette fois un gynécologue nous raconte le cas de sept patientes âgées de 15 à 20 ans qu'il a du traiter, Hofbauer s'occupe de mettre ces récits en images.
Ulrike a 20 ans. Jeune fille sage et studieuse elle tombe sous le charme d'un garçon rencontré dans un train. A la sortie de la gare ils font l'amour prestement dans un wagon vide. Elle qui pensait débuter une belle histoire d'amour voit le freluquet se rhabiller et quitter le wagon à peine a t-il joui. Triste, Ulricke sort ensuite avec sa photographe après une séance photo puis se laisse séduire par Helmut, le secrétaire viril de son père qui la met enceinte.
Elle doit consulter un gynéco qui lui prescrit une ordonnance.
Quant à Inge, 15 ans, ses parents, mécontents de sa conduite de petite débauchée, lui offrent une boite de préservatifs, une initiative qu'elle n'apprécie pas du tout. Elle jette la boite, furieuse. Elle rencontre un garçon à son cours de tennis. N'ayant plus ses règles la jeune fille a de fortes chances d'être tombée enceinte. Accompagnée de sa mère elle va voir un gynécologue. Par chance elle ne l'est pas mais la mère est outrée.
Brigitte et sa meilleure amie sont à la mer. Elles rencontrent deux garçons avec qui elles sortent. Aussitôt dit aussitôt fait Brigitte fait l'amour à la plage avec son copain. Son amie est plus fleur bleue, elle se contente de flirter les pieds dans l'eau. Brigitte contracte à son tour une MST qui l'oblige à consulter d'autant plus que la petite dévergondée est déjà mariée mais n'avait plus très envie de batifoler avec son mari.
Karin a un petit ami. Elle l'invite chez sa grand-mère qui, bien fatiguée, garde le lit. Pendant qu'elle se repose les deux tourtereaux font l'amour lorsque le père de Karin lui rend visite. L'homme pense que sa chère fille est encore une jeune et innocente adolescente. Il entre dans sa chambre loin de se douter que dans le placard se cache le pauvre jeune homme tout nu. C'est le père qui prend rendez-vous chez le gynéco pour Karin pour un simple contrôle de routine. Karin est en fait une libertine qui accumule les aventures. Un ouvrier musclé sur un chantier, une orgie à quatre dans la paille... et Karin attrape une infection bactérienne.
Renate sort avec un garçon qui fantasme sur les filles à gros seins. Malheureusement pour lui elle n'appartient pas à cette catégorie. Il l'invite chez lui, un petit appartement où sont scotchés au mur des posters de filles fortement pulmonées. Génée, Renate se déshabille tout de même pour lui faire l'amour. Il éclate de rire en voyant ses petits seins. Renate est humiliée. Elle le revoit quelques temps plus tard en compagnie d'une jeune fille à forte poitrine. Il offre à la pauvre Renate une coupe de glace, deux généreuses boules qui lui rappellent de gros seins. Elle part en courant.
Monica a pour copains une bande de jeunes hippies motards. Lors d'une virée au lac, excités en voyant Monica bronzer quasi nue, ses copains l'agressent et la violent. Traumatisée elle est admise à l'hôpital où elle doit passer des examens.
Le film s'achève sur une note heureuse. Un jeune couple ayant des difficultés sexuelles apprend qu'il attend un enfant.
Mädchen beim frauenartz ne déroge pas à la règle. Il se présente sous la forme d'une série de sketches qui met en scène différentes situations auxquelles les jeunes filles peuvent être confrontées, les obligeant à consulter un spécialiste. Hofbauer traite ainsi des MST, de la grossesse chez les adolescentes, du viol, de l'avortement, de la contraception... des sujets parfois graves dont on ne parle pas, dont on n'ose pas parler, qui plonge notre jeunesse dans l'angoisse et la solitude. Cette jeunesse libérée le metteur en scène nous la présente en ouverture de film. Elle aime la provocation, porte bien sûr les cheveux longs, fume des joints, écoute de la musique rock, chevauche une moto et joue les casse-cou en effrayant le bon citoyen et surtout, surtout parle beaucoup de sexe, omniprésent dans la société de ce début de décennie touché par la révolution sexuelle et la libération des moeurs.
Une fois le décor planté ne reste plus à Hofbauer qu'à illustrer son propos accompagné de son sempiternel bon docteur transformé ici en gynéco qui le suit dans tous ses films, sa carte maitresse pour jouer l'hypocrite et donner à ses pellicules l'aura scolastique requise. Les récits peuvent maintenant commencer.
Comme toujours le point commun à tous ses segments est leur bonne humeur et le comique avec lesquels ils sont réalisés aussi sérieux que soit le thème abordé y comprit le viol. On sourit, on rit, tout est si léger, les situations et allusions ou symboles phalliques tellement drôles (le train, le jet de champagne, la barrière de chemin de fer qui monte et descend, la coupe de glace...), les commentaires en voix off du bon gynéco tellement ringards si ce n'est stupides. Nos petites délurées sont si faussement naïves alors que l'homme est un voyou, un égoïste, un fétichiste, un goujat ou un porteur de maladies honteuses. Impossible de prendre cela au sérieux. Quoiqu'il en soit c'est un peu "Apprenons en nous amusant" en oubliant que derrière son aspect éducatif le film comme tous les autres de la série n'est qu'un softcore dont le but est d'exciter son public en accumulant un maximum de plan de nudité intégrale et de plans à caractères pornographiques car oui, ces Jeunes filles chez le gynécologue nous réserve quelques
séquences très intimes comme seulement on pourrait en voir chez un véritable gynéco. Sur ce point le film porte bien son nom. Une fois allongées sur la table de consultation, jambes écartées, notre ami docteur que l'on voit mettre et enlever ses gants puis se laver les mains avant et après chaque nouvelle patiente plonge dans l'intimité de la jeune fille, la caméra de Hofbauer le suit sans hésiter et nous invite à visiter l'intérieur des vagins de ces petites dévergondées. Un vrai cours d'anatomie. Ou ce que le Voyage fantastique de Richard Fleischer ne nous avait jamais montré! Ces plans sont bien entendu des inserts savamment ajoutés par le réalisateur.
Et pour les petits praticiens en herbe on ne compte plus les plans de frottis et autres prélèvements. Un vrai cours de science. Tout ça dans des décors fortement estampillés années 70, aussi multicolores que psychédéliques. De quoi ravir l'oeil de tous les amoureux de cette période magique.
La distribution regroupe quelques starlettes de l'érotisme teuton de l'époque, la plupart étant au générique de plusieurs films de la série. Ont donc rendez-vous chez le gynécologue la mutine Evelyn Traeger (Ulricke), la plus mignonne d'entre toutes dont on savourera la séance photo, Monika Dahlberg, Jutta Spiegel, Christine Schuberth (toutes trois devenues depuis de sages actrices) accompagnées de novices dont ce fut le seul film, Marion Abt, Brigitte Harrer ou encore Barbara Eickhoff. Responsables de l'état de ces damoiselles quelques beaux spécimen de la jeunesse allemande, rouflaquettes, cheveux longs et petits slips blancs, habitués eux aussi à ce type de productions et devenus au fil du temps des acteurs rangés. Nous citerons notamment Sascha Hein .
Avec son joli générique psychédélique Jeunes filles chez le gynécologue s'il n'est pas le plus osé de la série est une gentille production érotique, totalement inoffensive, à la fois tellement drôle et ringarde de par son hypocrisie déguisée et son discours moraliste dépassé. Ce n'est jamais qu'un excellent petit plaisir coupable avec en prime toute la magie, la beauté, le charme des irremplaçables années 70.