Sogni proibiti di Don Galeazzo curato di campagna
Autres titres: Forbidden dreams
Real: Emanuele Di Cola
Année: 1973
Origine: Italie
Genre: Comédie
Durée: 89mn
Acteurs: Franco Aloisi, Donatello Congedo, Rita Di Masi, Eva Maria Gabriel, Enzo Monteduro, Eleonora Morana, Giuseppe Panariello, Alessandro Perrella, Aldo Rendine, Anna Zinnemann, Lorenzo Piani, Giuseppe Tafuro, Antonietta Marra, Donatello Congedo...
Résumé: Don Galeazzo succède au père à la paroisse d'un petit village rural. Jeune, plutôt séduisant il ne laisse pas les paroissiennes de glace d'autant plus que Don Galeazzo est très attiré par le sexe féminin. Pour avoir refusé qu'elle s'occupe de lui il se met à dos la vieille bonne du père . Après qu'elle l'ait surpris entrain de lire Casanova elle jure de le faire excommunier. Elle se rend chez l'Evêque et dénonce ses lectures et sa conduite auprès des jeunes femmes du village qui de leur coté continue de le courtiser...
Seul et unique film du producteur et directeur de la photographie Emanuele Di Cola (il travailla sur La furie des Kyber, Las rebelion de los buchaneros, Le monstre du château...) Sogni proibiti di Don Galeazzo curato di campagna (Rêves interdits de Don Galeazzo curé de campagne) n'est pas comme son titre coquin pourrait le laisser supposer une énième tentative de décamérotique mais une simple comédie populaire en soutane où le Don Juan, bourreau du coeur de ses ouailles, n'est autre qu'un jeune curé de campagne très attiré par le sexe opposé.
Dans un petit village des campagnes italiennes Don Paolo prend sa retraite. Son remplaçant, le jeune et très séduisant Don Galeazzo, s'apprête à lui succéder. Don Paolo lui fait promettre de bien s'occuper de ses paroissiens qui lui étaient si chers au coeur. Il est accueilli par Angelica la vieille et ingrate bonne de Don Paolo qui derrière son austérité cache son coté déluré. Vexée que le jeune curé ait refusé qu'elle s'occupe de lui elle le prend en grippe. Don Galeazzo ne laisse guère indifférent les jeunes femmes du village qui elles mêmes attirent fortement le prêtre tant et si bien qu'il en fait chaque nuit des rêves interdits du fond de son lit. Si deux jeunes filles lui plaisent bien plus que les autres il doit également
compter parmi ses admiratrices la baronne qui n'est pas indifférente à ses charmes, une attirance qui n'est pas pour plaire à sa fille elle même ayant des vues sur ce dernier. Prêtre moderne Don Galeazzo n'est pas du genre à lire la Bible le soir dans son lit mais plutôt les aventures amoureuses de Casanova. Toujours vexée par le fait que le curé l'ait repoussé Angelica décide de dénoncer ses lectures prohibées à l'Evêque afin qu'il l'excommunie. Elle quitte la paroisse et alerte également le village de la conduite inacceptable de Don Galeazzo pour que tous se liguent contre lui. Alors qu'il demande à son bedeau de lui trouver une nouvelle bonne, de préférence jeune et belle, la rumeur des moeurs légères du curé grandit,
le doute s'installe mais Don Galeazzo, toujours en proie au démon de midi, continue de faire des ravages au sein de la communauté féminine. Il trouve une alliée en la personne du mari de la Baronne, ami proche de l'Evêque. Il rassure l'ecclésiastique en l'assurant que tout n'est que ragots, que le jeune curé est incapable de telles abominations et empêche l'Evêque de l'excommunier. Tout rentre dans l'ordre
Les turpitudes de séduisants prêtres ont régulièrement nourri la comédie légère italienne donnant vie à de sympathiques petites bandes coquines, iconoclastes, inoffensives. Le film de Emanuele Di Cola ne fait que rallonger la longue liste sans pour autant y ajouter une note
d'originalité. Disons le d'emblée ces "Rêves interdits de Don Galeazzo curé de campagne" risque de décevoir ceux qui ont trop fantasmé sur un titre très accrocheur. Certes le jeune curé fait quelques songes dans lesquels il se voit entrain de faire de bien vilaines choses avec ses jolies paroissiennes mais décence demeure cependant le maitre mot du film. Point de nudité exagérée ou de parties de jambes en l'air effrénées, l'érotisme est d'une sagesse exemplaire si on excepte quelques plans de nus assez rapides même si on suppute que des tailles furent faites par dame censure au vu de certaines scènes (les ébats très chauds du prêtre et de la fille de la baronne en fin de film bizarrement réduits à quelques trois secondes).
Di Cola préfère plus suggérer que montrer et s'attacher aux situations elles mêmes, celles dans lesquelles se retrouve ce jeune play-boy en soutane aux idées modernes en mettant également l'accent sur le cas de conscience auquel il doit faire face, tiraillé entre son attirance pour le sexe dit faible et son devoir d'homme d'Eglise. Voilà qui apporte une petite touche dramatique au film, de quoi le faire osciller par instant entre la simple comédie populaire égrillarde et la comédie dramatique. De quoi rendre suffisamment étrange cette pellicule pour qu'on s'y intéresse. Encore plus étrange sont certaines scènes qui de temps à autre virent au cauchemar, teintant l'ensemble d'une note quasi fantastique (horrifique?).
Comment oublier par exemple l'horrible rêve du ravissant curé dans lequel la vieille Angelica vient le hanter au son des cris de corbeaux, la représentation du Saint-patron du village, une horrible statue droite sortie dirait-on d'un film d'horreur, et les effrayantes hallucinations finales du curé en plein délire dans les flammes de l'enfer. Tous ces éléments donnent au film son charme et en font finalement tout son intérêt. Sogni proibiti di Don Galeazzo curato di campagna est une curiosité difficilement classable dont il émane de temps à autre une certaine fascination.
On pourra reprocher à Emanuele Di Cola le choix de son principal protagoniste, l'anodin
Franco Aloisi, éphémère comédien venu de la télévision dont ce fut le seul rôle au cinéma. Certes jeune et plutôt bien de sa personne Aloisi est d'une fadeur extrême et traverse le film de manière totalement anonyme. Voilà qui est fort décevant. Il est heureusement entouré de Enzo Monteduro en bedeau muet attiré par le vin de messe et de quelques jolies actrices tout aussi éphémères que Aloisi telles l'allemande Eva Maria Gabriel (une habituée des décamérotiques), Rita De Masi et la plus consistante Anna Zinneman. Mais c'est Eleonora Morana, figure générique incontournable du Bis italien, dont on se souviendra non pas pour ses charmes mais pour son rôle de vieille bonne du curé vindicative faussement prude
venant hanter les rêves maudits du prêtre.
Emmenée par une partition musicale allègre fort plaisante signée des frères Felice et Gianfranco Di Stefano Sogni proibiti di Don Galeazzo curato di campagna est une comédie populaire hybride méconnue plutôt surprenante qui mérite que l'amateur s'y attarde d'autant plus qu'elle est devenue aujourd'hui assez difficilement visible. Désormais oubliée de tous elle fut jadis éditée en Italie dans une copie vidéo rosâtre et griffée, seul moyen de pouvoir la découvrir à ce jour pour le peu qu'on l'exhume des tiroirs où elle croupit. Voilà une petite curiosité qu'on prendra plaisir en tous cas à regarder malgré sa sagesse et son évident manque de moyens.