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Orestis

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Autres titres:
Real: Vassilis Fotopoulos
Année: 1969
Origine: Grèce
Genre: Drame
Durée: 80mn
Acteurs: Hiram Keller, David Elan Peterson, Flery Dadonaki, Christos Zorba, Petros Choidas...

Résumé: Clytemnestre a tué son époux, le roi Agamemnon. Ravagée par la souffrance et le remord elle n'a eu de cesse de regretter son geste. Après des années d'absence son fils Oreste est de retour à la grande joie de sa soeur Electre. C'est à lui que revient le trône royal mais le jeune homme souhaite instaurer la paix mais aussi rétablir l'égalité et le partage. Hostiles à ces changements le peuple se dresse contre lui comme Electre qui n'accepte pas de telles idées. Lentement Oreste se perd dans ses tourments, sombre dans le désespoir et la folie...

Avant tout peintre Vassilis Fotopoulos, né en 1934 en Messénie, s'est fait connaitre et surtout remarqué dans le milieu cinématographique en 1964 comme directeur artistique de Zorba le grec réalisé par son ami Michael Cacoyannis. L'année précédente Elia Kazan dont il avait été le directeur artistique sur America America avait honteusement décidé de retirer son nom du générique du film non pas car il n'avait pas été satisfait de son travail, bien au contraire, mais car il avait été impressionné par la beauté des décors imaginés par le jeune artiste. Kazan ne pouvait en effet admettre une seule seconde qu'un artiste d'origine grecque
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puisse faire un tel travail et par conséquent que le public puisse croire qu'il soit l'oeuvre de ce jeune inconnu hellène. Cinq ans plus tard Photopoulos échaudé par cet affront décide de passer à la réalisation en suivant les traces de Cacoyannis qui avait en 1962 adapté pour le grand écran Electre d'Euripides. Fotopoulos s'attaque quant à lui à la troisième partie de la trilogie d'Euripides, Orestis, fils du roi Agamemnon et de Clytemnestre, frère d'Electre.
Il y a bien des années Clytemnestre, la mère d'Oreste, a tué le roi Agamemnon, son époux, provoquant la fuite de son fils. Durant tout ce temps elle a pleuré son geste. Sa vie n'a été que souffrance. C'est alors qu"elle apprend la mort d'Oreste dont on vient de lui rapporter les
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cendres. Electre, la soeur d'Oreste est en pleurs. A peine l'urne funéraire a t-elle été déposée sur le trône royal qui devait revenir à Oreste qu'un jeune étranger surgi de nulle part s'y installe. A la grande surprise d'Electre il s'agit d'Oreste, devenu un homme, Son frère n'est pas mort et compte bien régner sur la Grèce mycénienne. Après avoir tué Egyste, l"amant de sa mère, Après les années de tyrannie que son père a fait subir à son peuple Oreste souhaite aujourd'hui instaurer la paix, promouvoir l'égalité et le partage des terres quitte à bouleverser les traditions ancestrales et provoquer la colère des Dieux. Il va devoir se battre contre les habitants d'Argos, hostiles à ces changements mais également faire face à
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l'incompréhension de sa soeur qui refuse ces changements radicaux. Avec l'aide de Pylade, le séduisant cousin de Oreste avec qui elle finira par coucher elle va tenter de raisonner son frère mais aussi de le bousculer car le temps passe, le trône royal reste vide, Oreste se voit contraint de tuer sa mère, un geste qui ne cessera plus de le hanter. De plus en plus seul Oreste sombre lentement dans la folie. Ses rêves de paix s'effondrent, le peuple s'apprête à un sacrifice sanglant afin de calmer la colère des Dieux. Oreste ayant perdu tout pouvoir s'interpose tout de même. Après avoir tué Electre il va affronter Pylade lors d'un duel à mort...
Dans l'histoire du 7ème art nombreuses furent les adaptations notamment grecques de la
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légende d'Oreste. Celle de Fotopoulos s'inscrit dans le cadre du renouveau du mythe, une version moderne à une époque où le cinéma grec était en plein essor nourri par le souffle créateur de toute une nouvelle génération de jeunes et talentueux metteurs en scène. Dés les premières images le ton est donné. La vision qu'a le cinéaste du mythe est sombre, très sombre, lugubre, presque inquiétante mais particulièrement réaliste. Dés l'ouverture il instaure une atmosphère suffocante renforcée par une partition musicale cosmique, angoissante, étrange signée Mimis Plessas à laquelle se mêlent pleurs, lamentations, divers sons et bruits distordus. L'insert de photos d'archives contemporaines sur la
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souffrance, la pauvreté de notre société actuelle témoigne de cette modernisation du mythe. Le film tout entier repose sur la douleur, le chagrin, l'agonie. Des lamentations, de l'infinie souffrance de Clytemnestre, agonisante, en ouverture à celle d'Electre imprégnée de colère, celle du peuple et celle d'Oreste rongé par ses désirs de paix et d'humanité qui finiront par le condamner et le détruire après l'avoir emporté dans les méandres de la folie. Orestis est une longue plainte, une véritable tragédie qui se vit comme un rêve éveillé ou plutôt comme un cauchemar. Fotopoulos réalise une oeuvre à la limite de l'expérimental, lancinante, qu'il filme comme une pièce de théâtre, lente, très lente.
Inutile d'espérer de l'action, du suspens, Orestis est une succession de scènes atmosphériques par instant oniriques presque surréalistes sublimées par la beauté des
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décors de cette Grèce apocalyptique, entre ruines et terre brulée, auxquels s'ajoutent ceux crées par le propre frère du cinéaste Dion Fotopoulos. S'échappent de temps à autres quelques séquences telle la danse tribale des adolescents qui ouvre le rite du sacrifice, une occasion rêvée de voir un essaim de jeunes éphèbes hellènes graciles en transe uniquement vêtus de leur slip, et l'ultime bobine qui voit un Oreste convulsif devenir fou, ravagé par ses tourments, hanté par ses actes. Ces dernières vingt minutes formées d'une succession d'images montées de manière nerveuse, frénétique n'auront jamais aussi bien illustré le terme cauchemar, une descente aux enfers d'un homme plongé au coeur même de
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sa propre folie et celle d'hommes accrochés à leurs traditions, deux formes de démence qui n'ont qu'un même et unique résultat: la destruction et la mort. Des ruines de la Grèce antique se mêlent alors des flashes nazis, de charniers, du champignon nucléaire... jusqu'à l'affrontement final dans un silence glacial entre un matricide, sororicide Oreste et Pylade. Véritable coup de poing visuel Orestis, tourné en six semaines, en anglais, n'a jamais aussi bien mérité son appellation de
Qui d'autre que le toujours aussi séduisant Hiram Keller, l'intemporel dandy petit protégé de Warhol alors tout auréolé du succès international du Satyricon, pouvait incarner Oreste.?
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Choisi par Fotopoulos après qu'il l'ait vu jouer dans Hair à Broadway, enthousiasmé par son inoubliable interprétation de Ascylte dans le film de Fellini, parfait opposé de Oreste. Au fougueux et lumineux Ascylte succède ici un être triste, tourmenté, introverti qui permet au bel acteur de donner libre cours à sa folie et son talent lors des dernières vingt minutes après une première partie assez discrète. Et point non négligeable c'est bien évidemment dans la même tenue que dans le Satyricon que l'éblouissant Hiram traverse la pellicule, exhibant son corps d'albâtre à nos yeux émerveillés. A ses cotés c'est la chanteuse grecque Flery Dadonaki qui se glisse dans la peau de Electre. Le jeune modèle américain David Elan Peterson interprète Pylade, une occasion de nous offrir un splendide nu dorsal, un fessier
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que caresse et lave Electre avec douceur et amour.
Malgré toutes ses qualités Orestis fut une oeuvre maudite. En plus de soucis de post production aucun distributeur ne voulut le sortir. Dépitée par ce rejet général Flery Dadonaki refusa d'en faire toute promotion et mit un terme à sa carrière de comédienne pour s'intéresser uniquement à la musique. Le film fut vite oublié et les bandes se perdirent au fil des années. Pendant plus de 30 ans Orestis demeura un film presque légendaire, une sorte de Saint Graal invisible recherché par bon nombre de collectionneurs. Les bandes furent
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retrouvées en 1997 et le film put enfin être projeté en Grèce. Malheureusement très abimées par les affres du temps les bandes sont dans un état pitoyable mais c'est aujourd'hui la seule copie du film disponible en espérant une hypothétique restauration de ce petit bijou perdu, de cette gemme du cinéma grecque à découvrir sans tarder.

  • Par Éric Draven | mercredi, 6 février 2019 | 13h30
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  • CatégorieLes films

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