The sisterhood
Autres titres: Les guerrières du futur / AD 2021
Real: Cirio H. Santiago
Année: 1988
Origine: Philippines
Genre: Post nuke
Durée: 92mn
Acteurs: Lynn-Holly Johnson, Rebecca Holden, Barbara Patrick, Chuck Wagner, Fred Dryer, Jim Moss, David Light, Kenneth Peerless, Tom McNeeley, Anthony East, Willy Schober, Warren McLean, Henry Strzalkowski, Peter Shilton, Willie Morales...
Résumé: Suite à l'holocauste nucléaire l'équilibre écologique a été détérioré. Le chaos règne désormais sur la planète. Les hommes ont désormais la suprématie sur la gente féminine. Cependant une communauté de femmes s'est fixée pour objectif de rétablir la paix et l'ordre. Deux d'entre elles ainsi qu'une jeune fille dont le village a été massacré partent à la recherche de la cité légendaire où seraient cachées des armes et des machines de guerre qui pourraient les aider à ramener la paix sur Terre et faire renaitre l'égalité des sexes...
Fier de s'être introduit avec succès dans le prolifique filon du post nuke le philippin Cirio H. Santiago signe avec The sisterhood le cinquième film d'une série de sept qui s'étala de 1983 à 1992. Certes inégaux ses films tous basés plus ou moins sur la même intrigue n'en sont pas pour autant dénués d'intérêt, chacun s'avérant fort distrayant tant sur le point de vue de l'action que sur leur aspect testostéroné. Si pour certains Raiders of the sun, l'ultime volet, reste le plus faible du point de vue scénaristique du moins, se contentant simplement de condenser les six films précédents, The sisterhood demeure sur bien des points le plus
inintéressant et surtout le plus mollasson.
2021 - Après que la troisième guerre mondiale entre les russes et les américains ait ravagé la Terre, détérioré l'équilibre écologique et l'égalité des sexes quelques survivants éparpillés sur les vastes étendues désertiques tentent d'échapper au chaos et surtout aux mâles tout puissants. Parmi ces communautés il en existe une nommée La Guilde composées de femmes dotées de pouvoirs extrasensoriels. On les appelle Les Sorcières. Elles se sont fixées pour but de rétablir la paix et l'égalité des sexes sur la planète. La jeune Marya est recueillie par deux membres de La Guilde, Allee et Vera, après que son village et son jeune
frère Gil aient été massacrés par les hommes de Mikal, le chef d'une bande de renégats. Les deux Amazones perçoivent chez Marya un don. Elle communique en effet avec son aigle qui la suit partout. Ensemble les trois femmes vont tenter de se rendre dans une cité fortifiée où sont retenues prisonnières quelques unes de leurs consoeurs. Mikaal, persuadé que Les Sorcières sont responsables du kidnapping de sa soeur bien des années auparavant, va leur mener la vie dure. Il capture l'une d'elles, Vera, tandis que les deux autres après avoir échappé à bien des dangers trouvent le souterrain qui mène à la cité regorgeant d'armes qui pourront enfin les aider à mettre fin à la suprématie des mâles.
La guerre des sexes est déclarée! La guerre entre les hommes et les femmes fait rage après l'holocauste nucléaire. Voilà qui était prometteur. Ca l'est bien moins vu le résultat à l'écran. Dans chacun des sept films de cette saga post atomique Santiago s'est amusé à toujours reprendre les mêmes éléments qu'il accommode à toutes les sauces selon l'envie du jour. Cette fois ce sont ses Amazones qui sont mises en avant et tiennent le joli rôle du moins c'est ce qu'ont pourrait penser. Déçus seront ceux qui espéraient une horde de guerrières farouches donner l'assaut à la gente masculine. Les Amazones promises sont en tout et pour tout trois, trois blondes permanentées années 80 rejointes par quelques
comparses en toute fin de bande. Adieu fantasme. Nos guerrières ne sont guère plus présentes que dans les autres films de la saga. La seule différence est qu'ici l'intrigue se centre sur la fameuse Guilde dirigée par la Mère protectrice, on la cite souvent mais on ne l'apercevra que quelques minutes lors du final sous la forme d'une silhouette hologramme peu avenante. Ces femmes ont chacune un pouvoir extrasensoriel différent et veulent atteindre une légendaire cité renfermant en son sein suffisamment d'armes pour leur donner le pouvoir de rétablir la paix sur Terre.
Durant 90 minutes on suit ainsi les mésaventures de deux d'entre elles et d'une étrangère
qui parle à son inséparable faucon, un élément que Santiago avait utilisé auparavant dans Equalizer 2000. Le cinéaste se sentait-il fatigué lors du tournage du film? C'est l'impression qu'il donne lorsqu'on visionne The sisterhood. Comparé aux autres épisodes cet opus accuse un flagrant coup de mou. Tout semble tourner au ralenti y compris les combats, quelques assauts ça et là, quelques luttes et cascades filmées sans grande énergie entrecoupées de scènes plus bavardes que réellement passionnantes. Même la violence et le grain de misogynie présents dans les autres films sont ici franchement édulcorés. Autant dire que le plus gros danger de cette Terre ravagée est l'ennui qui guette le spectateur qui n'a
droit de surcroit qu'à deux rapides plans de poitrine dénudée.
Le final n'est guère plus énergique et s'avère plutôt décevant. Si l'assaut des Amazones contre les hommes de Mikal semblait bien démarrée, donnant enfin un peu de nerf à l'ensemble, Santiago stoppe très vite les hostilités pour terminer sur une note christique assez mal venue car si mièvre. Dans un halo de lumière apparait la Mère protectrice qui après un long sermon sur la non violence et la foi délivre d'un geste magique ses guerrières, détruit les armes et toutes les Amazones disparaissent de la cité comme par enchantement. Le combat n'aura duré que deux minutes tout au plus.
Tout est bien qui finit bien. L'ordre est rétabli, les hommes font de nouveau confiance au sexe dit faible. Pauvres d'eux!
Santiago n'a pas non plus forcé sur la logique et la cohérence du récit. L'arrivée au bunker offre en effet son lot de fou rires lorsque entre autre exemple les deux Amazones découvrent un walkman, une boite à musique pour reprendre leur terme, et entament un discours très drôle sur cet étrange objet. Autre grand moment la découverte des armes à feu et du tank suivie de la grande question de savoir comment cela fonctionne." Ne t'inquiète pas. Il doit y avoir un mode d'emploi quelque part" sort le plus naturellement du monde une des femmes. La guerre n'est définitivement pas une affaire de femmes. Ont elles trouvé le petit livret explicatif? Sûrement puisque deux scènes plus tard, cheveux au vent, les deux guerrières
permanentées pilotent avec une étonnante dextérité le char et manient la mitraillette comme de véritables professionnelles de la gâchette.
Et ce n'est pas la distribution qui risque de changer la donne surtout pas le pataud et inexpressif Chuck Wagner, l'interprète d'Automan, mini série poussiéreuse aujourd'hui oubliée, son seul titre de gloire, Autour de lui guerroient Barbara Patrick, l'épouse de Robert Patrick qui par la suite passera le plus clair de sa carrière à jouer à ses cotés, Lynn-Holly Johnson, une récurrente des séries télévisées, et la chanteuse comédienne Rebecca Holden elle aussi starlette du petit écran. On remarquera la présence de Robert Dryer, le
violeur sauvage des Rues de l'enfer, hilarant avec sa balafre qui lui déforme le visage dans le rôle de Lord Barak.
Pour le reste les fidèles du réalisateur retrouveront les ingrédients qu'ils ont apprécié dans les autres films, sa bande de nains des montagnes transformés ici en horde de créatures irradiées et agressives, ses méchants bardés de cuir noir, sa prédilection pour le feu... Tout est là sauf le dynamisme et la violence, deux éléments pourtant primordiaux.
Même s'il se laisse regarder avec un certain petit (tout petit) plaisir coupable The sisterhood, rythmé par une des plus affreuses bandes originales qu'ai connu la série, des thèmes synthétiques insupportables joués à l'orgue Bontempi, n'en est pas moins le plus poussif et décevant des sept opus de la saga post atomique du cinéaste. Restent ça et là quelques scènes sympathiques et la plastique des trois Amazones pour captiver l'attention du mâle de base.