Brad Friedman - Jason Stein: les oies sauvages
Beaucoup plus connu pour ses performances théâtrales et surtout ses combats politiques et sa verve journalistique il aura définitivement marqué nos esprits cinéphiles par son interprétation hystérique d'un jeune punk psychopathe, brute sanguinaire qui aujourd'hui encore fait frémir de plaisir les amoureux d'ultra violence dans le film de Cecil Howard Dead boyz can't fly. Artiste polyvalent, Brad Friedman, son interprète, aura en un seul film su s'imposer comme un des serial killers les plus hallucinés du cinéma des années 90. C'est tout naturellement qu'il avait sa place aux cotés de ses deux acolytes, Jason Stein et Dan J. Johnson, dans notre petit musée qui vous dévoile aujourd'hui son parcours professionnel exemplaire.
Né le 19 juillet 1966 Bradley Louis Friedman a toujours voulu évoluer dans le monde artistique. Il suit dés son plus jeune âge des cours de théâtre et intègre en 1982 à tout juste 16 ans la célèbre université d'arts dramatiques du Michigan Interlochen Arts Academy, L'année suivante il part pour New-York s'inscrire à la Tisch school of the Arts où il restera cinq années durant lesquelles il va énormément travailler. Dés 1984 il commence en effet à monter sur scène. Le jeune Brad va durant quasiment quatre ans jouer dans de nombreuses pièces dont quelques one man shows, la plupart produite par les écoles qu'il fréquente durant ses cinq années universitaires. Attiré tant par l'écriture, la mise en scène que par la
comédie Brad va lui même écrire et diriger certaines des pièces qu'il interprète.
Il apparait pour la première fois à l'écran en 1987 dans un court-métrage produit par son université intitulé The red vase. Son premier film suivra en 1988, The last laugh, tiré d'une des pièces qu'il interpréta, puis Murder high en 1989. Brad va multiplier les rôles sur scène avant de tourner son tout premier film pour le grand écran, une courte apparition dans Longtime companion / Un compagnon de longue date de Norman René, l'histoire de plusieurs hommes atteints du Sida dans la communauté gay de cette fin de décennie. Il faut attendre 1992 pour que Brad obtienne ce qui sera son seul et unique grand rôle au cinéma en tant que protagoniste principal, celui de Goose, punk travesti ambigu et peroxydé,
psychopathe homosexuel refoulé, dans le marginal et particulièrement brutal Dead boyz can't fly signé de l'acteur-producteur-metteur en scène et créateur de jeux vidéo Cecil Howard. L'acteur de 26 ans y livre une interprétation névrotique, hystérique, tout à fait stupéfiante, totalement investi dans la peau de ce dangereux marginal psycho-maniaque, un zombi électrifié et shooté incarnation corrosive et destructrice de l'Amérique à l'origine du plus énorme et impressionnant carnage de la décennie. Etonnant dans un rôle peu évident qui très vite aurait pu tourner à la caricature, Brad prouve quel talentueux comédie. Il aura définitivement marqué non seulement les esprits mais également le cinéma d'ultra violence en y apposant sa patte de manière définitive et radicale. S'il multiplia les récompenses tout
au long de sa carrière il en obtint pas moins de trois pour ce film, trois Joe Briggs awards dont celui du meilleur tueur en série.
Brad est ensuite à l'affiche d'un moyen-métrage en noir et blanc signé Ira Sachs, Vaudeville, ou les boires et déboires d'une troupe de comédiens et comédiennes homosexuels à travers desquels se reflètent les problèmes tant sociaux que politiques auxquels la communauté gay doit faire face. Il enchaine avec A girl's guide to sex, un téléfilm de William Pace puis The contenders, un film indépendant de Tobias Meinecke produit par Milos Forman. C'est avec ce film que le parcours cinématographique de Brad s'interrompt ce qui ne signifie pas qu'il va disparaitre. Bien au contraire. L'acteur va en effet continuer une prolifique carrière tant
sur les planches qu'à la télévision jusqu'en 2004 aussi bien comme comédien que comme metteur en scène.
A la télévision outre les publicités dans lesquelles il est apparu, Brad connut un grand succès avec la série Crime scene qui s'étala sur cinq saisons de 1998 à 2003. Présentée sous la forme d'une comédie policière diffusée la nuit sur les chaines américaines, Brad en fut non seulement un des acteurs, l'occasion pour lui d'interpréter de nombreux personnages sous divers déguisement dont Frankenstein, mais aussi un des producteurs, scénaristes et réalisateurs.
Passionné d'informatique il ajoute sans difficulté une nouvelle corde à son arc celle de web
designer. Il crée de nombreux sites internet et prête sa voix pour des films d'animation, des jeux vidéos et autres logiciels. Sa voix est aujourd'hui une des plus prisées et connues des américains puisqu'il a également commenté de nombreux documentaires et évènements sportifs. Il est un des narrateurs les plus sollicités au pays de l'Oncle Sam.
Voilà qui n'est guère surprenant lorsqu'on sait qu'en 2004 Brad s'est orienté vers la radio et le journalisme. Il possède sa propre station, The Bradcast, anime sa propre émission, The Brad show, et intervient régulièrement dans le Mike Malloy show, un talk show politique très prisé en Amérique.
Au fil du temps Brad Friedman est devenu un des journalistes les plus influents d'Amérique, un homme engagé, intègre, connu pour ses prises de position et ses dénonciations. Brad gère depuis quelques années déjà son propre blog, The Brad blog, une des principales références politiques américaines actuelles du net. En tant que journaliste et blogger, Brad défend avec véhémence ses opinions notamment sur le droit de vote, la corruption dans le monde politique et la réforme des média. Virulent, particulièrement critique, il est une des personnalités médiatiques incontournables de l'Amérique d'aujourd'hui dont le franc-parler fait souvent polémique, une personnalité reconnue qui fait parfois peur, sujet à controverse, cible de nombreux détracteurs qu'il affronte sans jamais se défaire. Son blog a été reconnu par le Los Angeles Times comme étant le blog politique le plus pertinent d'Amérique.
En 2012 Brad fit son retour scène en tant que chanteur cette fois puisqu'il fit partie de la distribution de la comédie musicale Dracula a musical nightmare dans laquelle il jouait Van Helsing.
Marié, père d'un garçon et d'une fille, homme accompli, loin très loin est donc l'image que Goose pouvait véhiculer à travers ce que la critique qualifia d'Orange mécanique des années 90 même si pour l'amateur d'ultra violence et de films brutaux qu'un magistral uppercut il restera à jamais ce personnage aussi ambigu que déjanté dénué de toute humanité. Un sommet dans l'art de la composition.
Bien difficile lorsqu'on évoque Goose et Dead boyz can't fly de ne pas parler de ses deux acolytes Buzz et Jo Jo. Contrairement à Brad Friedman les informations concernant le séduisant Jason Stein sont quasi inexistantes. On sait simplement que Jason débuta sa carrière d'acteur en 1989 dans la comédie fantastique de Daniel Adam A fool and his money / Brouille$ et embrouille$. Il y apparait le temps de quelques brèves minutes auprès de son frère Adam Stein. Tout deux interprètent de jeunes intellos donnant quelques conseils
financiers au héros incarné par Jonathan Penner. Dead boyz can't fly sera son second film et seul véritable vrai rôle. L'intello de Brouille$ et embrouille$ troque le costume-cravate pour se transformer en un petit punk violeur ultra violent, tout en jean, cuir et clous,
Jason ne donnera plus signe de vie jusqu'en 2001, année où il apparait dans un des cinq épisodes de la mini série télévisée Go fish qui retrace les mésaventures universitaires des frères Troutner (Kierran Culkin, le frère de Macauley, et Will Fredle) et de leurs amis. Ce sera la toute dernière prestation de Jason qui par la suite disparaitra malheureusement sans laisser de trace.
Quant au troisième larron de la bande, Jo Jo, le punk très masculin au charme typiquement latino, c'est Dan J. Johnson qui se glissait dans la peau du voyou. C'est semble t-il le seul rôle de ce comédien souvent confondu avec son homonyme Daniel J. Johnson à qui certains accréditent parfois ce personnage. Les deux artistes sont bel et bien deux acteurs distincts. Daniel J. johnson, séduisant métis aux yeux bleus habitué des séries télévisées depuis 2006, n'a jamais tourné dans le film de Howard.
Dan J. Johnson n'a à son actif que Dead boys can't fly et semble avoir disparu dés la fin du tournage.