La strage dei vampiri
Autres titres: Le massacre des vampires / Slaughter of the vampires / Curses of the gouls / Curse of the blood ghouls
Real: Roberto Mauri
Année: 1962
Origine: Italie
Genre: Epouvante
Durée: 78mn
Acteurs: Walter Brandi, Dieter Eppler, Luigi Batzella, Graziella Granata, Edda Ferronao, Alfredo Rizzo, Dieter Epple, Carla Foscari, Gena Gimmy, Maretta Procaccini...
Résumé: Un couple de jeunes mariés s'installe dans un château où un vampire a élu domicile. Il ne tarde pas à vampiriser la charmante épouse, Louise. Son mari la voyant dépérir au fil des jours demande l'aide du professeur Nietzsche qui lui apprend que sa femme souffre d'un mal occulte qu'ils vont ensemble devoir combattre. Afin de délivrer Louise de l'emprise du vampire ils doivent trouver sa cachette et le détruire...
Précurseur avec I vampiri de Freda et surtout La maitresse du vampire de Renato Polselli et Des filles pour le vampire de Piero Regnoli de l'imminente vague de films d'épouvante gothique à l'italienne qui allait déferler sur la Botte, réponse transalpine des oeuvres de la Hammer ouverte en 1959 avec Le cauchemar de Dracula, La strage dei vampiri est sûrement une des pellicules les plus anodines de ce courant, plus amusante voire hilarante que réellement effrayante.
Un vampire et son infortunée compagne sont poursuivis par une horde de villageois en furie.
La jeune femme est tuée mais le vampire parvient à s'échapper. Il va alors se terrer dans la cave dans un château pour se réveiller quelques temps plus tard alors qu'un couple de jeunes mariés, Wolfgang et Louise, se prépare à y passer leur lune de miel. Louise et sous le charme du manoir. Le soir de la réception le vampire sorti de son cercueil pour l'occasion se présente au bal et invite Louise à danser. Elle est de suite hypnotisée par le charme de cet homme mystérieux que personne ne semble connaitre. Louise s'évanouit. L'homme disparait. La même nuit il réapparait dans sa chambre et vampirise la malheureuse. Louise est devenue une créature de la nuit. De plus en plus affaiblie au fil des jours Louise dépérit.
Son mari, impuissant, fait alors appel aux services du professeur Nietzsche. Il lui apprend que le mal dont souffre son épouse est d'origine occulte. Incrédule Wolfgang doit finalement admettre l'incroyable vérité. Ensemble les deux hommes vont lutter contre le vampire afin de délivrer Louise de la malédiction qui l'empêche de vraiment mourir.
Difficile de prendre au sérieux ce film dénué de toute atmosphère dont l'histoire ne s'embarrasse ni de vraisemblance ni de cohérence, l'intrigue ressemblant par instant à une jolie tranche de gruyère. Difficile également de faire plus simple. L'ouverture laissait pourtant présager de bien meilleurs auspices. Un couple de vampires fuit une meute de paysans
furieux, fourches et pieux en mains, s'enfonce dans la campagne plongée dans la nuit mais la femme est finalement tuée. Le vampire parvient à s"échapper dans un carrosse... et plus rien ne va aller à partir de cet instant. L'illusion fut de courte durée. La créature ne trouve pas mieux que de se cacher dans la cave à vins d'un château, son cercueil qu'il transporte de toute évidence avec lui dissimulé derrière quelques tonneaux! Etrange choix de cachette mais la logique au même titre que les éclaircissements ne sont malheureusement pas au programme.
Ainsi ne saura t-on jamais vraiment qui sont les personnages du film puisque Mauri ne
semble pas vouloir nous les présenter, tout est dit par ellipses, comme nous ne sauront jamais comment Louise fut étourdie par ces lieux puis hypnotisée par le vampire sorti de sa cave à vins pour assister au bal. Elle l'est, il nous fait bien l'accepter, c'est l'essentiel, comme il nous fat accepter qu'un vampire ne laisse aucune trace en mordant le cou de sa victime. Il faut noter que celui ci mord indifféremment homme ou femme et qu'une simple transfusion de sang, peu importe le rhésus, guérit celui dont le cou a été percé par les canines acérées du vampire. Pourquoi personne ne fait donc une transfusion à la pauvre Louise qui pleure de ne plus pouvoir admirer le soleil et se meurt lentement dans son fauteuil? C'est en tout cas
le remède miracle du Professeur Van Helsing renommé pour l'occasion Professeur Nietzsche qui propose également de trouver le cercueil de la créature afin de le détruire. Une certitude: il est quelque part dans le château. Voilà une déduction extraordinaire. Faut il maintenant savoir où. La chasse au cercueil est un grand moment de ce film potache. Les deux hommes et le jardinier tournent en rond dans les couloirs, passent et repassent devant le cercueil sans le voir, un peu comme le sommelier doit-on préciser, Mauri invente au passage quelques portes secrètes inutiles au gré de sa volonté afin de compliquer un peu cette fabuleuse recherche puis, enfin délogé, notre vampire, qui passe une partie du film à
épier dans les buissons aux yeux et à la barbe des protagonistes qui ne le voient jamais, va être l'acteur de la plus inoffensive course-poursuite de l'histoire du film de vampires, une traque qui semble être tournée au ralenti puisqu'on trottine plus qu'on ne coure, mais une poursuite soi-disant haletante où les acteurs se tiennent à quelques mètres seulement l'un de l'autre sans jamais cependant s'attraper. Enfin acculé le vampire va en quelques secondes soit trois plans digne de Méliès se transformer en squelette empalé par une vieille grille. Le final est ainsi jeté en quelques minutes sans jamais apporter de réponses à certaines scènes farfelues comme celle où on découvre que Corinne la gentille nurse qui
arbore les même macarons que la Princesse Leia est une vampire, ou celle plus insensée où la fillette joue du piano en pleine nuit alors qu'on l'a laissé quelques minutes plus tôt profondément endormie dans son lit. Wolfgang va alors l'emmener se promener dans le jardin!
Mais pourquoi tout semble clocher dans La strage dei vampiri? Si Mauri a toujours revendiqué la paternité du scénario comme de sa réalisation il fut en fait écrit par l'acteur Walter Brandi qui l'a également produit et financé avec l'aide d'un ami et de quelques connaissances. Le film est le fruit d'une collaboration d'amis dont Mauri a pris les
manivelles, d'où ce coté parfois amateur, potache, peu aidé par un budget qu'on devine restreint, des dialogues par moment risibles et une interprétation qui ne dépasse jamais la moyenne.
Entièrement tourné au château de Monte San Giovanni Campano restent au crédit du Massacre des vampires son magnifique noir et blanc, son style et son élégance ainsi qu'un zeste d'érotisme de très bon aloi mais bel et bien présent en majeure partie grâce à la présence de la brune Graziella Granata (Louise) dont on ne manquera pas entre autre d'observer les seins qui sautent et tressautent lorsqu'elle court en décolleté plongeant.
L'allemand Dieter Eppler a une certaine classe dans le rôle du vampire qui rappelle un peu les créatures de la nuit du cinéma des années 30 et 40. On ne peut pas en dire autant de Walter Brandi, toujours aussi pataud, fadasse, et inexpressif bien malheureusement. Il est amusant de noter que le Professeur Nietzsche est joué par le futur réalisateur Luigi Batzella et le père de Louise par Alfredo Rizzo. Pour l'anecdote l'abominable fillette aux boucles anglaises n'est autre que la propre fille de l'ami de Brandi qui finança le film, la petite Maretta Procaccini.
Film anecdotique, mineur, dans la production gothique à l'italienne La strage dei vampiri vaut essentiellement pour ses qualités esthétiques, quelques jolis plans et sa gracieuse et ardente héroïne. Enlevé cela ne subsiste qu'une petite pellicule de 78 minutes brouillonne, infantile, très peu incisive qui fera surtout bien rire.