Una vita lunga un giorno
Autres titres: Long lasting days
Real: Ferdinando Baldi
Année: 1973
Origine: Italie
Genre: Drame
Durée: 89mn
Acteurs: Mino Reitano, Ewa Aulin, Philippe Leroy, Eva Czemerys, Luciano Catenacci, Franco Fantasia, Dante Maggio, Nello Pazzafini, Luigi Antonio Guerra, Irio Fantini, Giuseppe Barcella, Anna Maria Pescatori, Leo Brandi, Giancarlo Del Luca...
Résumé: Andrea apprend la mort de la femme qui depuis petit le considérait comme son fils. A sa mort elle a laissé une lettre avertissant qu'une de ses nièces venue de Suède, Anna, doit bientôt arriver. La jeune et séduisante fille ne tarde pas à faire son apparition. Andrea tombe vite sous le charme de cette nièce dot il n'avait jamais entendue parler auparavant. Un soir Anna est agressée chez elle. Son séjour à l'hôpital révèle qu'elle est gravement malade. Ses jours sont comptés si elle ne s'est pas opérée du coeur. L'intervention coute malheureusement très cher. Par amour Andrea va tenter de trouver du travail pour financer l'opération mais les portes se ferment. Un jour un étrange bourgeois, Philippe, lui fait une offre. Il devra servir de gibier humain à ses hommes. Durant 24 heures il devra éviter de se faire tuer. S'il parvient vivant au terme du contrat il remporterea une grosse somme d'argent qui lui permettra de payer l'opération d'Anna. Andrea accepte mais a t-il raison de faire confiance à Philippe?
Essentiellement connu pour ses westerns spaghetti qu'il réalisa jusqu'au milieu des années 70 et ses quelques sous Rambo qui clôturèrent sa carrière à la fin des années 80 on doit également à Ferdinando Baldi quelques films beaucoup plus rares et surtout peu connus dont ce curieux drame joliment intitulé Una vita lunga un giorno tourné en 1973, un titre qui laisserait présager un lacrima movie mais qui se révèle cependant plus surprenant.
Marin Andrea Rispoli revient chez lui pour apprendre la mort de Mme Hilde, une vieille femme qui le considérait comme son propre fils et lui louait une chambre au port Un ami lui remet
une lettre qu'elle avait laissée annonçant la venue prochaine d'une nièce que personne ne semble connaitre. La jeune fille, Anna Andersson, ne tarde pas à faire son apparition. Andrea tombe rapidement sous le charme de cette jeune femme séduisante, candide. Un soir elle est agressée chez elle. Blessée elle est conduite à l'hôpital. Son séjour révèle qu'elle est atteinte d'une maladie du coeur qui met ses jours en danger si elle ne se fait pas très vite opérer. Sans argent Anna ne peut pas payer l'intervention. Andrea lui propose d'habiter chez lui. Il est également décidé à trouver un travail afin de financer l'opération. Par l'intermédiaire d'un pêcheur contrebandier il fait la connaissance d'un mystérieux bourgeois, un homme de
la haute société nommé Philippe. Il lui propose un travail très particulier. Il devra servir de gibier humain lors d'une chasse à l'homme que Philippe organise entre deux orgies mondaines à la demande de son épouse. Elle durera un jour complet durant lequel il devra échapper aux hommes de Philippe. Si au terme des 24 heures il est encore en vie il héritera d'une jolie mallette remplie de 30000$ qui lui permettront de payer l'intervention. Andrea accepte. La chasse débute. Andrea parvient à éviter les embûches et remporte le contrat. L'argent lui est remis mais une surprise l'attend. On lui avoue qu'il a été manipulé par Anna qui n'est en fait qu'une putain à la solde de Philippe. La mallette lui est destinée. Incapable
de croire à une telle manipulation de la part de celle dont il est tombé follement amoureux Andrea, fou de chagrin, lui demande si tout cela est vrai. Anna, cynique, le lui confirme et le quitte. Alors qu'il erre le long du port, hagard, le pauvre homme va faire face à son terrible destin.
L'idée de départ est intéressante et plutôt originale. Tenter de marier Love story et le film de chasse humaine à la manière non pas du Comte Zaroff mais de La 10ème victime était en effet un curieux pari qu'a voulu relever Ferdinando Baldi. Le challenge n'est à qu'à demi réussi. La première partie du film fait donc songer à Love story. C'est ici un homme dont une
proche vient de décéder qui tombe amoureux d'une très séduisante jeune fille, une hypothétique nièce venue de Suède dont personne n'a semble t-il jamais entendu parler. Douce, charmante, seule et sans argent elle est également gravement malade du coeur. Andrea, archétype de l'homme désespéré au grand coeur, est donc prêt à tout pour financer l'opération et passer le restant de sa vie avec cet ange blond tombé du ciel. Una vita lunga un giorno débute donc comme un simple drame sentimental que rien ne distingue vraiment d'autres films du genre. Le décor est celle d'une petite ville côtière (le film fut tourné en grande partie à Sanremo) à l'ambiance grise et hivernale qui aide à souligner le malheur de
Andrea qui se débat pour trouver l'argent nécessaire pour sauver son amour, prêt à accepter un peu tout et n'importe quoi sans se poser trop de questions même ce marché que lui propose un milliardaire nommé Philippe. Il est de notoriété publique désormais que pour tromper l'ennui d'une vie monotone, la bourgeoisie s'adonne très souvent à de bien étranges jeux souvent pervers, toujours interdits et donc bien illégaux. Il ne s'agit pas de sexe cette fois mais de l'organisation de chasses très spéciales dont le gibier est une victime toute choisie par Philippe. Le ton du film change. Il passe du drame au thriller dés sa seconde partie qui malheureusement ne tient pas ses promesses faute à un argument peu crédible et une
mise en scène mollassonne loin d'être à la hauteur du projet.
De Philippe on ne sait quasiment rien. On l'aperçoit en ouverture de film puis il disparait pour revenir proposer ce deal avec Andrea. On en saura guère plus. Au spectateur d'accepter ou non l'idée. Quant à la chasse elle même à travers la ville elle se retrouve réduite à quelques agressions et guet-apens, celui du téléphérique, de la cabane en feu notamment et surtout la séquence psychédélique de la discothèque mémorable pour son coté étrange et surtout visuelle mais plutôt ridicule en elle même. Quant à la scène de fausse séduction elle semble n'exister que pour donner une certaine consistance au rôle de l'épouse de Philippe encore
plus spectrale. Baldi ne parvient à aucun moment à utiliser tout le potentiel de son scénario comme dépassé par le travail qu'on lui demande tout comme il est incapable d'insuffler un peu d'énergie à cette chasse peu palpitante privée de surcroit de suspens.
La révélation finale est assez bien amenée même si elle reste un peu difficile à croire là encore. Elle conduira le malheureux Andrea vers un no happy end sympathiquement cruel plutôt réussi mais cependant gâché par la faiblesse du déroulement des événements.
Un des atouts de Una vita lunga un giorno, un titre qui prend tout son sens lors de la chasse humaine, est la présence de Ewa Aulin dont ce fut un des tout derniers rôles à l'écran dans
la peau de Anna. A ses cotés on a le plaisir de retrouver Philippe Leroy, blasé et cruel, toujours aussi prenant mais trop fantomatique tout comme Eva Czemerys, son épouse, encore plus discrète, qui endosse une fois de plus les robes d'une bourgeoise perverse qu'elle fera tout de même tomber le temps d'une scène de lit. Ewa et Eva sont les deux atouts charme du film grâce auxquels il se teinte d'une petite dose d'érotisme auxquels s'ajoutent les soirées dépravées de Philippe. Quant à Andrea c'est le chanteur populaire Mino Reitano qui l'interprète. Acteur à ses heures perdues lui avoir offert le personnage est peut être une erreur, son jeu étant assez réduit. Monocorde dans sa récitation, trop inexpressif Mino,
également auteur de la jolie musique du film, ne donne guère de consistance à Andrea qui aurait mérité une palette d'expressions bien plus large.
Demi échec, semi réussite Una vita lunga un giorno n'est certes pas parvenu à marier ces deux styles cinématographiques bien distincts. Le collage adhère mal faute aux maladresses d'un Baldi incapable de mener à bien une telle histoire. Malgré tout cet hybride se laisse voir sans réel déplaisir. Reste une curiosité d'un autre temps discrète, sympathique, divertissante qui répond aux critères d'un certain cinéma d'exploitation d'époque. Du sentiment oui mais avec sa dose de sexe, d'action et de violence aussi diluée soit elle.