Africa express
Autres titres: Tropical express
Real: Michele Lupo
Année: 1975
Origine: Italie
Genre: Aventures
Durée: 93mn
Acteurs: Giuliano Gemma, Ursula Andress, Jack Palance, Giuseppe Maffioli, Nello Pazzafini, Luciana Turina, Rossana Di Lorenzo, Romano Puppo, Roberto Dell'Acqua, Werner Doll, Werner John, Gianni Vernuccio, Sergio Smacchi...
Résumé: John baxter, un guide touristique américain, accompagné de sa guenon Biba sillonne la brousse africaine à bord de sa camionnette, L'Africa express, pour vendre un peu tout et n'importe quoi aux tribus indigènes. Sa rencontre inopinée avec Soeur Madeleine va bouleverser sa routine. Poursuivie par des hommes qui veulent la tuer, il lui propose de rester à la mission du Père Gasparetto. Il découvre un jour que la nonne est en fait une espionne chargée de mettre à jour les activités de contrebande de Preston, l'ennemi de Baxter...
Vieux routard du western venu du peplum Michele Lupo après un petit virage vers le polar se lance dans le film d'aventures exotiques avec Africa express, une petit bande sans prétention tournée dans les décors magiques du Zimbabwe qui fera mouche en Italie puisqu'un second film sera commandé par les producteurs l'année suivante, Safari express connu en France sous le titre plutôt étrange Les sorciers de l'ile aux singes. Si très souvent les deux films se confondent dans l'esprit du spectateur, non seulement pour leur titre mais également une distribution quasi identique même si les acteurs y jouent des rôles différents,
Africa express est bel et bien le premier à avoir été mis en scène.
On y suit les aventures de John Baxter, un guide touristique américain originaire de Detroit, qui au volant de son camion nommé l'Africa Express transformé en une petite boutique ambulante parcourt la brousse africaine des années 50 accompagné de son inséparable chimpanzé Biba. Un jour, il vole au secours d'une mystérieuse religieuse, Soeur Madeleine, poursuivie par d'ignobles bandits qui apparemment veulent la tuer. Non insensible à son charme, Baxter lui propose de rester à la mission de son ami le père Gasparetto. Baxter est en froid avec l'implacable Robert Preston, un homme chargé de fournir des animaux aux
réserves. Il découvre alors que Soeur Madeleine est en réalité une charmante espionne chargée de démasquer les activités illégales de Preston et de l'arrêter. Elle lui apprend également que c'est lui et ses hommes qui veulent l'assassiner. Baxter lui propose alors son aide.
Safari express fleure bon les films d'aventures d'antan. On retrouve en effet tous rassemble tous les stéréotypes et clichés du film d'aventures exotiques qui fit le bonheur du cinéma des années 40 et 50. Autour du bel héros, jeune escroc toujours aussi gentil et naïf, gravitent ainsi dans des paysages de rêve la pulpeuse héroïne blonde qu'on se doit de savamment
déshabiller, le méchant de pacotille et ses mercenaires sans foi ni loi, les tribus indigènes présentées comme primitives et particulièrement débiles afin d'insérer à l'histoire cet indispensable zeste de racisme bon enfant, renforcé par un horrible doublage français qui insiste sur un accent "Banania" aujourd'hui impensable, et l'incontournable guenon domestiquée sur laquelle plane l'ombre de Tarzan. Tous les éléments sont là, ne reste plus qu'à écrire une intrigue familiale de bon aloi et c'est à Bruno Corbucci et Mario Amendola entre autres que revient ce plaisir. De Corbucci on ne pouvait guère attendre de miracle. C'est d'une gentille niaiserie qu'il accouche une fois encore. Le plus gros défaut du film est
bel et bien son scénario d'une extrême maigreur, quasi inexistant tant et si bien que durant toute la première partie il ne se passe pratiquement rien si ce n'est une suite de gags puérils peu recherchés, mille fois vus et jamais vraiment drôles car sous la direction de Lupo la plupart tombent à plat. Les minutes s'étirent, le temps semblent parfois long, on s'ennuierait presque si on a plus de dix ans.
Par chance, la seconde partie est un peu plus mouvementée mais le niveau reste tout de même assez bas malgré les péripéties de John Baxter, sa guenon et la belle espionne poursuivis dans la jungle par Preston et ses hommes bien décidés à s'en débarrasser. Tout
se terminera pour le mieux bien entendu sauf pour le spectateur qui espérait un peu plus de mordant, de folie, d'énergie et surtout moins d'enfantillages que Corbucci a cru bon en outre de saupoudrer d'une bonne rasade de second voire de troisième ou quatrième degré.
L'autre point faible du film est peut être bien son principal acteur Giuliano Gemma, certes toujours physiquement plaisant, transformé pour les besoins en une sorte de pré-Indiana Jones, mais qui n'a guère l'étoffe d'un aventurier encore moins d'un acteur comique. Il est cependant un peu plus crédible et surtout investi ici que dans la séquelle qui sera donnée au
film. L'atout principal du film reste bien évidemment la sculpturale Ursula Andress toujours aussi affriolante même sous la défroque d'une nonne qui porte jarretelles et se bat comme une lionne. Quasiment aucune scène de nu cette fois, ses admirateurs devront se contenter de quelques plans en tenues légères et une séquence de bain. Quant à Jack Palance, égal à lui même, il incarne une fois encore le méchant de l'histoire. Moins présente que dans le second film la guenon nommée ici Biba fait partie intégrale du casting. Ses quelques facéties devraient faire plaisir aux enfants. Pour l'anecdote, les deux films utilisèrent un singe différent chacun semble t-il ayant eu leur coup de coeur si on en croit les acteurs intéressés.
Le chimpanzé de Africa express nommé Ricky tenu en captivité au zoo de New-York devint très ami avec Giuliamo Gemma à la grande surprise de son dresseur tandis que celui du deuxième film tomba amoureux de... Ursula dont il ne pouvait plus se détacher!
Petite bande purement familiale, Africa express semble surtout s'adresser à un public très jeune même si au départ ce n'était pas forcément l'objectif du réalisateur. Inégal, particulièrement lent et mollasson dans sa première moitié, peu inventif, souffrant d'une mise en scène ronronnante cette première aventure de John Baxter, tout juste divertissante, est surtout et avant tout sauvée par la beauté des paysages africains, cette nature toujours aussi magique que sauvage que le spectateur admirera comme il rêve face à un joli dépliant touristique, la présence de Ursula Andress et la sympathique partition musicale très exotique signée des frères De Angelis. La séquelle est un peu plus amusante, un brin plus enlevée mais bien plus niaise. Mais tout était question d'opinion.