Safari express
Autres titres: Les sorciers de l'ile aux singes
Real: Duccio Tessari
Année: 1976
Origine: Italie
Genre: Aventures
Durée: 100mn
Acteurs: Giuliano Gemma, Ursula Andress, Jack Palance, Enzo Bottesini, Giuseppe Maffioli, Pietro Martellanza, Manfred Freyberger, Ilse Zaal, Raf Baldassarre, Giovanni Petti, Arnaldo Dell'Acqua, Lorenzo Fineschi...
Résumé: John Baxter et son ami Howard Spring gèrent une petite compagnie touristique, la Safari express, qui propose aux touristes des excursions farfelues dans la brousse. Ils se voient un jour proposer par un aventurier, Van Daalen, de convoyer clandestinement des armes pour raviver la guerre des tribus et permettre à un petit malfrat nommé Udin de prendre la tête des peuples indigènes. En échange des armes, Van Daalen obtiendrait alors des gisements d'uranium. Par principe, John refuse cette offre. Au cours d'un safari, Biba, la fidèle guenon de John, découvre une femme, Myriam, devenue amnésique suite à un choc. Elle a été en fait témoin des forfaitures de Van Daalen et devient donc une menace pour lui. Tous deux vont tenter de contrecarrer les plans de l'aventurier et de Udin...
Suite au succès inattendu du moins en Italie de Africa express, les producteurs décidèrent de très vite tourner un second film mettant en scène les aventures de leur nouvel héros John Baxter. Si Michele Lupo cède cette fois sa place à Duccio Tessari, vieux routard du cinéma Bis italien à qui on doit une pléthore de westerns, peplum et autres gialli, on ne change pas une équipe qui gagne et c'est ainsi qu'on retrouve quasiment tous les mêmes acteurs réunis dans les mêmes décors naturels africains. Pourtant Safari express devenu chez nous Les sorciers de l'ile aux singes n'est en rien une séquelle de Africa express, il s'agit d'une toute
autre histoire où chaque acteur joue un rôle différent à l'exception de Giuliano Gemma qui reprend le personnage de John Baxter. Il est cette fois avec son acolyte Howard Spring à la tête d'une petite compagnie touristique, la Safari express, qui a pour but d'envoyer quelques touristes crédules au coeur de la savane afin d'y découvrir les rites factices d'indigènes payés pour faire le spectacle. L'arrivée d'une mystérieuse jeune femme blonde et amnésique va bouleverser leur quotidien puisqu'ils vont se retrouver au coeur d'un trafic d'armes mené par un aventurier mais surtout sur la route de Udin, un malfrat qui de son coté convoite des gisements d'uranium.
Tessari suit avec Safari express la voie ouverte par Africa express et reprend tous les éléments qui avaient fait le succès du film. L'ensemble sent donc le réchauffé, aucune surprise à l'horizon, on suit donc gentiment les aventures de John Baxter et de son inséparable chimpanzé Biba, l'attraction animale des deux films, avec certes un certain plaisir mais sans réel enthousiasme cependant. Tourné comme une sorte de joyeuse bande dessinée, Les sorciers de l'ile aux singes rassemble tous les plus gros stéréotypes etautres clichés du film d'aventures exotiques, un peu à la façon d'un catalogue. Autour du bel héros, jeune escroc toujours aussi gentil et naïf, on retrouve donc la pulpeuse blonde qu'on déshabille savamment, le médecin alcoolique, les touristes idiots, le méchant de pacotille et ses aventuriers sans foi ni loi, les tribus indigènes présentées comme primitives et particulièrement débiles afin d'insérer à l'histoire ce zeste de racisme bon enfant afin de conforter le spectateur fan d'exploitation dans ses opinions, paysages de rêves et bien sûr l'indispensable guenon domestiquée sur laquelle plane l'ombre de Tarzan.
L'histoire qu'on doit entre autre à Bruno Corbucci est d'une gentille niaiserie d'autant plus que Tessari saupoudre son film d'une volée de second voire troisième degré. C'est peut être ce second degré qui au final en fait un spectacle sympathique et surtout familial. Cet humour très souvent au ras des pâquerettes devient malheureusement assez rapidement puéril et peut rendre aux yeux de certains ces Sorciers de l'île aux singes vite irritant surtout que quelques gags sont un peu trop répétitifs notamment les bagarres à coups de noix de coco et autres facéties déjà mille fois vues de Biba la guenon. L'autre point faible du film est Giuliano Gemma, certes physiquement plaisant, mais qui prend son rôle un peu trop au sérieux mais n'a guère l'étoffe d'un aventurier encore moins d'un acteur comique. Le ton se veut aussi léger et drôle que dans Africa express, ceux qui n'ont donc pas apprécié risquent donc d'être tout aussi déçus par cette deuxième tentative surtout que Tessari n'a jamais été
très à l'aise avec l'humour et la comédie comme il le prouvera une fois de plus avec le soporifique Tex le seigneur des abysses. Reconnaissons cependant que la mise en scène est particulièrement décontractée, aidée par une partition musicale tout à fait sympathique des frères De Angelis.
Hormis les superbes paysages africains du Zambèze, l'atout principal du film reste la sculpturale Ursula Andress, toujours aussi aguichante que mauvaise actrice. Ursula, pour le plus grand plaisir de nos yeux, fait ce qu'elle sait le mieux faire, dévoiler ses charmes aussi souvent qu'elle le peut ou sortir de l'eau habillée d'un T-shirt guenille savamment collé à sa peau dorée, un numéro qu'elle fera et refera dans chacune des exotiqueries qu'elle tournera par la suite tandis que Jack Palance en habituel méchant fait son apparition, toujours aussi courte, à la grande joie de ses nombreux admirateurs.
Les sorciers de l'ile aux singes est une pure distraction jamais très sérieuse sans aucune autre prétention que d'amuser le spectateur s'il est un tant soit peu réceptif à ce type d'humour très cartoonesque. Les autres risquent de trouver le spectacle un brin infantile et par conséquent franchement stupide. Reste à savoir si la présence d'Ursula folâtrant amnésique au beau milieu de la savane comblera les désirs d'autres esprits plus pervers qui auraient voulu voir aboutir le rêve de Biba la chimpanzé lorsqu'elle épouse son maître!
Pour l'anecdote, si Ursula garde d'excellents souvenirs des films exotiques qu'elle tourna durant toute cette période malgré dit elle la légèreté des scénarii, de ces deux films plus particulièrement c'est de la guenon qu'elle garde surtout un souvenir amusé. En effet, la jeune femelle chimpanzé était semble t-il tombée amoureuse d'elle et ne voulait plus la quitter une fois les tournages terminés!