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La ragazza di via Condotti

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Autres titres: Meurtres à Rome / Le crime de la rue Condotti / La chica de via Condotti
Real: German Lorente
Année: 1973
Origine: Italie / Espagne / France
Genre: Giallo
Durée: 94mn
Acteurs: Frederick Stafford, Michel Constantin, Femi Benussi, Claude Jade, Giacomo Furia, Patty Shepard, Alberto de Mendoza, Simón Andreu, Manuel de Blas, Giuseppe Castellano, Dada Gallotti, Pupo De Luca...

Résumé: L'épouse alcoolique et droguée d'un détective privé est assassinée par son mystérieux amant. En quittant la chambre il égare la photo d'un motard. C'est à partir de ce cliché perdu que le détective va mener son enquête bien décidé à découvrir l'identité du tueur. Cette photo le mène à une strip-teaseuse, Laura, la maitresse d'un célèbre avocat. Le limier tombe amoureux de la jeune femme mais celle ci refuse pourtant de l'aider dans ses investigations comme elle refuse de collaborer avec la police. Petit à petit le détective va mettre à jour un réseau de drogues à la tête de laquelle se trouve l'avocat. Il découvre également que le fameux motard pourrait être le frère de Laura...

Scénariste producteur metteur en scène touche à tout l'ibérique German Lorente s'essaie en 1973 au giallo, un genre typiquement italien que l'Espagne aima copier alors que ce style cinématographique bien particulier était à son âge d'or. La ragazza di via Condotti fort tardivement distribué en salles en 1978 sous le titre Meurtres à Rome est en fait une petite coproduction franco-hispano-italienne qui mélange de façon inégale enquête policière, érotisme et action. En fait La ragazza di via Condotti fonctionne sur les éléments habituels du genre sans véritablement se classer dans une case spécifique du thriller à l'italienne. Le
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film s'ouvre un assez long prologue. Un détective privé nommé Sandro Mattei est marié à une femme qui depuis déjà quelques mois a sombré dans alcoolisme et la drogue, une situation qu'il ne supporte plus. Une nuit Simone est étranglée alors qu'elle fait l'amour avec son mystérieux amant et meurtrier. L'image qui vire lentement au noir et blanc se fixe sur le visage de la pauvre femme, le générique peut défiler puis les investigations commencer. Dés cet instant le film de Lorente se transforme en une longue enquête menée par le détective taciturne bien décidé à découvrir qui est l'assassin de sa pauvre épouse. Une photographie, celle d'un motard, perdue par le tueur dans la chambre de Simone, va rapidement le conduire jusqu'à une jeune et belle strip-teaseuse, Laura, qui est également la maitresse
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d'un avocat réputé. Le notable demande alors au fin limier de suivre la jeune femme en qui il n'a étrangement plus confiance. Peu à peu une relation amoureuse nait entre Sandro et Laura mais la jeune femme refuse cependant de l'aider dans son enquête comme elle refuse également de collaborer avec la police. Peu à peu le détective va mettre à jour tout un réseau de drogues dont un des chefs est l'avocat. Il découvre alors que c'est lui qui a commandité l'assassinat de son épouse en demandant au frère de Laura de la supprimer. Ce dernier étant désormais grillé, l'avocat le fait tuer puis s'arrange pour que le détective soit accusé et emprisonné. Lavé de tout soupçon le notable corrompu peut filer le grand amour
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avec Laura qui a préféré l'argent et le luxe au véritable bonheur.
La ragazza di via Condotti aurait pu sembler bien anodin si Lorente n'avait pas su insuffler à l'ensemble un rythme soutenu sans temps mort malgré un ralentissement en milieu de bande afin de laisser libre cours à l'historiette d'amour entre le détective et la putain. Le cinéaste alterne avec une certaine allégresse scènes d'action, de sexe et quelques indispensables séquences qui frisent le trash afin de respecter une des règles incontournables du cinéma italien d'alors. Ainsi, ce petit thriller discret agrémenté de quelques séquences choc aux senteurs misogynes (la punition infligée à une prostituée
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violemment frappée au visage au ventre mais aussi la longue course-poursuite dans les ruelles de Rome...) se laisse ainsi regarder sans peine malgré une trame narrative sans grande surprise qui plonge une fois encore le spectateur dans l'univers corrompu de la bourgeoisie romaine. Plus proche du polar noir, du film de gangsters que du giallo même le film de Lorente outre sa mise en scène efficace brille essentiellement par une interprétation solide et convaincante d'une jolie brochette de comédiens menée par le tchèque Frederick Stafford. Figure éphémère de la série B italienne, Stafford, dans le rôle d'un détective solitaire désemparé par la mort d'une épouse qu'il ne supportait plus mais aimait cependant
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encore, incarne un dur à cuire qui va mener jusqu'au bout son enquête qui au final brisera sa vie. A ses cotés on retrouvera une Femi Benussi à l'aube de son règne de grande prêtresse de la sexy comédie. Version brune ou version blonde cette fois selon les besoins du scénario, Femi, putain déchirée entre son attirance pour le luxe et l'argent et une vie plus calme et sereine, nous gratifie de quelques nus toujours aussi plaisants ainsi que de quelques scènes qui viennent pimenter l'histoire et titiller notre gout pour un certain voyeurisme (son numéro de strip-tease et surtout son viol orchestré par son frère). L'américaine Patty Shepard qui tourna beaucoup en Espagne offre elle aussi une jolie
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prestation, à la fois pathétique et touchante, dans la peau de la malheureuse épouse alcoolique. On regrettera que Claude Jade, l'amie-assistante du détective, soit un peu trop sous employée. Quant à Michel Constantin il est égal à lui même dans l'imperméable de l'inspecteur impuissant face à la puissance suprême de l'argent, par la même du pouvoir.
Brillamment conduit par une partition musicale fortement estampillée rock 70s, notamment un très beau thème chanté, Una ragazza come tante, interprété par Augusto Daolio (le chanteur du groupe I nomadi), ultime atout de ces Meurtres à Rome, le film de German Lorente se conclura sur un final fortement anti conventionnel qui verra le triomphe d'une
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certaine perversion, sous couvert ou non de légalité. Cette conclusion amère, pessimiste, laissera au spectateur un arrière-goût étrange au fond de la gorge tout en réjouissant ceux qui adorent voir le mal l'emporter sur le bien. Sur cette sombre moralité s'en greffe une seconde sur le revers de la médaille du bien être, de l'argent et du pouvoir qu'on acquiert bien souvent au détriment du véritable bonheur.
La ragazza di via Condotti est une agréable petite surprise qui mérite toute l'attention de l'amateur d'autant plus que le film est devenu aujourd'hui extrêmement rare, difficilement visionnable ce qui en fait une petite perle du cinéma de genre de ce début de décennie, une pièce sûre pour collectionneur. Moins chanceux, Lorente récidivera dans le polar l'année suivante avec Hold up toujours avec Frederick Stafford accompagné cette fois de Marcel Bozzuffi et Nathalie Delon.
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  • Par Éric Draven | lundi, 23 mai 2016 | 20h38
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« Il malato immaginario Malombra »

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