Maniaco Deprebis

A une époque où le film de jungle avait été remis à la mode depuis le succès de Cannibal holocaust, il aurait été étonnant que le prolifique réalisateur mexicain Rene Cardona Jr ne s'y attèle pas à son tour.

Grand spécialiste de l'aventure, il signe avec Les diamants de l'Amazone un authentique film de jungle qui devrait en ravir plus d'un. Même si l'intrigue est assez mince, une simple et plutôt obscure chasse au trésor dans la forêt amazonienne, elle sert surtout et avant tout à donner vie à toute une série de péripéties plus mouvementées les unes que les autres qui s'enchaînent vitesse grand V. Cardona Jr si comme il en a pris l'habitude au cours de sa carrière affirme que les faits sont une fois de plus tirés d'une histoire réelle fait la part belle à l'action et réalise un film sans aucun temps mort où il ne laisse aucun répit au spectateur plongé au coeur d'une Amazonie sauvage et remplie de dangers. Rivières, torrents, gigantesques forêts verdoyantes et luxuriantes fort bien mises en valeur par un trés joli scope servent de décors à cette fabuleuse chasse aux diamants durant laquelle Cardona va jouer sur tous les registres de la cruauté humaine et animale en appuyant les effets sanguinolents dont il truffe avec une complaisance évidente son film.

Les diamants de l'Amazone regorge en effet de séquences gore qui feront la joie de tous les amateurs d'horreurs sanglantes avec une prédilection pour les décapitations que Cardona accumule tout au long du récit à travers les attaques souvent brutales des redoutables tribus Jivaros. A ces décapitations s'ajoutent quelques tortures fort raffinées comme cette malheureuse victime pendue par la langue à un croc de boucher, des visages dévorés, doigts tranchés et bien d'autres réjouissances dues à la folie humaine mais également aux animaux sauvages qui peuplent l'Amazonie.

Les diamants de l'Amazone est un véritable zoo dans lequel le réalisateur rassemble ce que la jungle recèle de plus dangereux en matière animale. Araignées, scorpions, sangsues, félins, piranhas, alligators, chauve-souris, essaim d'insectes sanguinaires sont autant de dangers que nos aventuriers vont devoir affronter sans avoir guère le temps de souffler.
Quant aux aventuriers eux-mêmes, aucun n'inspire vraiment la sympathie, tous plus félons et sournois les uns que les autres, une palme d'honneur au Professeur Von Klaus, un ancien général nazi joué avec délectation par un Donald Pleasance en pleine forme.

Riche en rebondissements, Les diamants de l'Amazone, exempt de toute morale, est un pur film d'exploitation mais c'est avant tout un pur divertissement, un petit joyau du cinéma de jungle, sauvage et sanglant mais tellement ludique car jamais il ne semble se prendre au sérieux. La preuve en est cet humour qu'il distille sans cesse.
Aux cotés de Donald Pleasance, on retrouvera quelques vétérans tant du cinéma américain tels que John Ireland et Stuart Whitman en aventurier alcoolique et grognon que du cinéma mexicain dont Jorge Luke et Pedro Armendariz sans oublier l'incontournable Hugo Stiglitz, l'acteur fétiche de Cardona qui n'a ici qu'un court rôle. Les diamants de l'Amazone est sans nul doute un des meilleurs films si ce n'est le meilleur de Rene Cardona Jr