Io monaca per tre carogne e sette peccatrici
Autres titres: La nonne et les 7 pêcheresses / Petites filles précoces
Real: Sergio Garrone
Année: 1972
Origine: Italie / Allemagne
Genre: WIP / Aventures
Durée:
Acteurs: Vonetta McGee, Monica Teuber, Tony Kendall, Gordon Mitchell, William Berger, Mara Krupa, Linda Fox, Karen Carter, Christina Thorn, Giorgio Dolphin, Herb Andress, Margaret Rose Keil, Rebecca Mead, Nuccia Cardinali, Felicity Fanny...
Résumé: Sept prisonnières de droit commun sont transférées dans un couvent afin d'y exécuter leur peine. Soeur Maria, révoltée par les maltraitances qu'elles subissent de la part de matrones sadiques, est chargée de leur transfert. Trois années s'écoulent avant qu'elles ne se rebellent et s'échappent du couvent entrainant avec elles Soeur Maria. Aidées d'un marin aventurier, elles vont devoir traverser le désert et affronter bien des dangers dont des tribus nomades particulièrement féroces et un marchand d'esclaves à qui elles vont être vendues...
Voilà une bien curieuse coproduction italo-germanique tournée en Turquie et sortie en son temps sous le titre assez évocateur de La nonne et les 7 pécheresses aussi éloquent que peu représentatif du contenu de la pellicule.
Réalisé par Sergio Garrone après que Ernst Von Theumer, le scénariste du film et metteur en scène pressenti, se soit désisté retenu sur un tournage en Allemagne, Io monaca... est en fait un amusant mélange de plusieurs genres puisqu'on démarre dans le plus pur WIP pour virer assez vite vers l'aventure, le western et le film d'action le tout épicé d'une once de nunsploitation. C'est pour dire que le film de Garrone risque d'en dérouter certains même si ce mélange s'avère vite réussi et surtout fort distrayant malgré l'absurdité de certaines séquences.
Après s'être rebellées, sept prisonnières s'échappent du couvent où elles effectuaient une peine de travaux forcés entrainant malheureusement avec elles Soeur Maria. Un marin leur propose de les aider à traverser le désert où elles vont devoir se battre contre des nomades plutôt cruels et un marchand d'esclaves sans vergogne à qui elles seront vendues.
On le voit, ce ne sont pas les péripéties qui vont manquer ici et Garrone s'en donne à coeur joie durant 90 minutes. Il respecte les règles de l'art du WIP avec dés l'ouverture des combats de prisonnières acharnées sous l'oeil pervers d'une matrone lesbienne alerte de la matraque interprétée par la patibulaire Mara Krupp, une fouille rectale et quelques échanges verbaux plutôt croustillants juste avant une révolte assez énergique.
Rapide, efficace, après ces quelques dix minutes que dure cette truculente ouverture Garrone se tourne alors vers un autre genre, l'aventure mâtinée de western à l'italienne. Nos sept prisonnières et notre nonne en cavale doivent désormais traverser le désert aidé d'un marin aventurier. A pied, à cheval, elles vont devoir braver bien des dangers et notamment des peuplades qui violent et flagellent à tout va.
Inutile de dire que Garrone connaît trés bien le cinéma d'exploitation et ses ficelles. Il accumule les plans de nudité notamment de poitrines explosant sous les robes déchirées et les séquences de violence en nous offrant plusieurs viols sauvages, une scène de flagellation particulièrement cruelle jusqu'au massacre final assez spectaculaire où il décime la quasi totalité de ses protagonistes.
Rondement mené, le film ne laisse guère de répit. Garrone parvient même au détour de quelques scènes à donner un ton totalement surréaliste au film notamment lors de la lapidation de Soeur Maria par une horde de femmes en burqa. Au son d'une étrange musique, les silhouettes noires avancent lentement vers la malheureuse apeurée, contrastant fortement avec la blancheur immaculée du décor du village avant qu'une pluie de pierres ne s'abatte sur elle. Oubliant ses convictions, Maria devra user de la même violence pour sauver sa vie et celles de ces femmes dont elle doit assurer la protection. On songe quelque peu ici à la courageuse Florinda Bolkan dans La settima donna quelques années plus tard.
Il est simplement dommage que Garrone ait cru bon d'y inclure un humour parfois mal venu et de longues scènes souvent absurdes et bavardes bien peu crédibles qui viennent casser l'atmosphère du film qui vire alors vers la comédie. Io monaca... se rapproche alors d'oeuvres telles que Horreurs nazies du même Garrone ou Erica tigresse du désert auquel on songe irrésistiblement lors de ces moments.
Nonobstant ces défauts, Io monaca... est un agréable divertissement, une mixture de genres efficace qui par sa diversité saura atteindre un public assez large. On saluera la beauté des décors naturels turcs, les Cappadoces, ses montagnes, ses déserts, ses villages dont Garrone use à merveille.
Le film bénéficie en outre d'une interprétation intéressante et convaincante de Monica Teuber sous la défroque de Soeur Maria tandis qu'on aura le plaisir de retrouver Vonetta McGee, l'actrice de couleur dont Corbucci avait déjà utilisé les talents dans Le grand silence, particulièrement maltraitée ici puisque fouettée jusqu'au sang, et le visage de lolita de Christin Thorn. Les vétérans Gordon Mitchell, William Berger et Tony Kendall complètent cette belle distribution.
Si dans cet amalgame de genres un prêtre y perdrait sa croix, l'amateur quant à lui y trouvera son plaisir tant Io monaca... per tte carogne e sette peccatrici est un film divertissant à découvrir ou redécouvrir.
On notera qu'il existe une version avec inserts hardcore sortie sous le titre Petites filles précoces.