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Poppers

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Autres titres: S.A.D.E
Real: José Maria Castellvi
Année: 1984
Origine: Espagne
Genre: Thriller
Durée: 83mn
Acteurs: Giannina Facio, Augustin Gonzalez, Conrado San Martin, Miguel Ortiz, Manuel De Blas, Alfredo Mayo, Luis Suarez, Andrès Mejuto, José Luis De Villalongo, Bruna Calderon, Bruno Lobato...

Résumé: Un jeune musicien, Santos, tue par accident un blouson doré alors qu'il draguait sa petite amie. A sa sortie de prison, Santos, seul, est accosté par un étrange homme qui lui avoue que son patron aimerait le rencontrer. Il est drogué, amené dans la demeure du vieil homme qui lui avoue qu'il va être le gibier d'une chasse à l'homme qu'il organise sur ses terres avec quelques uns de ses amis, de hauts notables. S'il en sort vivant, il se verra remettre une énorme somme d'argent en diamants. Santos, après avoir réussi à tuer certains des amis du vieil homme, parvient à échapper à ses poursuivants. Il découvre que l'homme n'est autre que le père du garçon qu'il a tué. Santos, avec l'aide d'une chanteuse de rock, va mettre au point sa vengeance et tuer ses bourreaux. Il découvre alors les milieux décadents du sexe et du sadomasochisme dans la haute bourgeoisie espagnole...

Poppers retitré S.A.D.E pour sa sortie video dans les années 80 fut le premier et le dernier film de José Maria Castellvi, photographe de profession. Devenu plutôt rare au fil du temps, Poppers est en fait une curiosité pseudo érotico-sulfureuse fortement estampillée années 80 qui très vite risque d'irriter le spectateur allergique à ces années dites new wave.
En fait, Poppers s'avère être une sorte d'hybride entre Les chasses du Comte Zaroff et les oeuvres du Divin Marquis projeté dans un univers branché new wave, une association plutôt originale et inattendue qui malheureusement reste trop à l'état d'ébauche.
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Le jeune Santos, musicien rock, tue involontairement lors d'un concert un jeune blouson doré alors qu'il faisait du charme à sa petite amie. A sa sortie de prison, deux ans plus tard, un étrange homme lui propose un tout aussi étrange marché. Il servira de gibier humain lors d'une chasse à l'homme qu'il organisera avec quelques amis hauts notables. S'il s'en sort vivant il gagnera une très forte somme d'argent en diamants. Santos parvient à échapper à ses bourreaux qui ne sont autres que le père du garçon qu'il a assassiné et ses comparses dont deux homosexuels en quête de jeunes éphèbes. Avec l'aide d'une diva du rock qu'il avait précédemment connu, Santos va alors se venger en les éliminant un à un. sade_4.jpgsade_3.jpg
L'intrigue n'est ni nouvelle ni très originale, Poppers ne risque guère de chambouler le genre. Le film se scinde facilement en deux parties distinctes. La première est consacrée à la mort du jeune garçon qui déclenchera la fameuse traque où Santos devient la proie humaine d'hommes sans scrupules. Cette chasse reste assez sage, il ne faut guère en attendre des débordements de violence. Seul un piège à loup se refermant sur le pauvre garçon après que ce dernier ait arraché à pleines dents le cou d'un de ses poursuivants est au menu de cette chasse. Deux effets sanglants malheureusement trop brefs mais cependant pleinement réussis.
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La deuxième partie nous plonge dans l'univers glauque des bourreaux de Santos, un univers fait de sexe et de perversions. Là encore, Castellvi reste assez sage et se contente de déployer la petite panoplie du sadomasochiste en herbe avant de tuer les notables lors de jeux interdits. On se contentera cette fois d'un égorgement en pleine séance sadomaso des deux mains du père coupées au couteau électrique, un meurtre filmé sur vidéo, et de la mort du couple d'homosexuels débauchés poignardés durant les préparatifs d'une séance de sexe. Plutôt frustrant donc lorsqu'on pense à tout ce qu'un tel scénario aurait pu donner si Castellvi avait osé aller jusqu'au bout de ses idées. Poppers semble n'être que l'ébauche de ce qu'il aurait du être se contentant de soulever des idées et thèmes qu'il ne développe jamais vraiment. Il en va de même pour l'érotisme, trop sage, qui ne dévoile jamais plus que
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ce qu'il faut dévoiler c'est à dire presque rien à l'exception d'une scène de lit visuellement magnifique étonnamment pimentée qui nous offre une fellation, un cunnilingus, un superbe 69 et une sodomie, soit une totale particulièrement suggestive. C'est d'autant plus regrettable que le film est parsemé d'excellentes idées qui se retrouvent mélangées de façon anarchique sans jamais être réellement traitées d'où un sentiment de profonde frustration.
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Tout le coté subversif de l'ensemble est ainsi gommé lui faisant perdre son aspect dérangeant.
L'homosexualité, omniprésente sous bien des aspects dont un homo-érotisme évident, est ainsi représentée par un couple de quinquagénaires tout aussi vicieux que grognons qui mettent en scène des pièces de théâtre interprétées par de jeunes éphèbes qu'ils aiment draguer pour assouvir leurs désirs pervers. Présenté de cette manière cela peut être fort drôle même si ce qui l'est moins est qu'une fois encore, l'homosexualité est assimilée à une perversion à la limite de la pédophilie associée à une certaine classe bourgeoise. Quant au
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sadomasochisme, Castellvi se contente d'utiliser quelques stéréotypes usés jusqu'à la corde lors de très brèves séquences plus qu'inoffensives.
Tout aussi étrange et discutable est l'amalgame qu'il semble faire entre le sadomasochisme et le mouvement skin constamment en filigrane fortement appuyé lors d'une des scènes les plus mémorables du film, celle du show donné par Lola, chanteuse rock adulée par le mouvement semble t-il. Uniquement vêtue de sous-vêtements en cuir, un fouet à la main, elle déchaine l'hystérie des crânes rasés encagés qui se jettent les uns sur les autres en une chorégraphie qui frôle la démence.
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La mise en scène frise celle d'un clip musical à l'esthétique glaciale, ce à quoi Poppers ressemble fort. Ce qui pour certains peut être insupportable est ici pourtant un des atouts majeurs du film. Castellvi apporte un soin tout particulier à la photographie et aux scènes de nuit, absolument magnifiques dans toute leur froideur, donnant par instant à S.A.D.E un coté presque irréel.
On pourra être également fasciné par les costumes et les looks qu'arborent les protagonistes, propre au 3ème sexe et à la confusion des genres. Si les filles sont toutes permanentées, les garçons, androgynes et maquillés, semblent tous sortir d'un clip de The
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Cure ou Duran Duran alors qu'on danse et se défoule sur des musiques électro-pop new wave qui servent aussi de partition musicale au film.
En fait il faut peut être voir S.A.D.E sous un autre jour, celui d'un simple thriller artisanal mâtiné d'un zeste de perversion qui tente avec maladresse de dénoncer toute une classe sociale devenue riche sous le régime franquiste, une bourgeoisie décadente bien vue du clergé mais aussi hypocrite et pervertie qu'elle veut faire bonne figure en société.
En tête de distribution, on reconnaitra quelques grands noms du cinéma ibérique dont Augustin Gonzales, Alfredo Mayo, Manuel De Blas, Giannina Facio, actrice costaricaine de
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renom, tandis qu'un tout jeune Miguel Ortiz alors à ses débuts, vite reconverti en acteur spécialisé dans les séries télévisées, est un Santos étourdissant qui dégage un homo-érotisme foudroyant dont Castellvi a parfaitement su jouer. De quoi en faire chavirer plus d'un. Musicien émérite, Miguel a également signé la partition musicale du film.
Curiosité ibère, Poppers s'il risque de décevoir par sa sagesse n'en demeure pas moins un petit film trop méconnu qui mérite l'attention de tout amateur d'un certain cinéma-clip fortement estampillé années 80, gentiment sulfureux, visuellement très beau.
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  • Par Éric Draven | jeudi, 2 juin 2016 | 22h27
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