Il pornoshop della settima strada
Autres titres: Pleasure shop on the 7th avenue
Real: Joe D'Amato
Année: 1979
Origine: Italie
Genre: Thriller/ Erotique / Rape and revenge
Durée: 90mn
Acteurs: Anna Maria Clementi, Christian Borromeo, Ernesto Colli, Brigitte Petronio, Kien Ho, Fernando Cerulli, Annj Goren, Chantal Kubel, Maxmilian Vhener, Peter Outlaw...
Résumé: Deux petits malfaiteurs font un hold-up dans une droguerie appartenant à un certain Mr Martin. Lors de la fuite ils prennent en otage une vendeuse en sex-shop. Tous trois filent vers le Canada accompagnés d'un troisième complice. Ils se réfugient dans une maison où trois étudiants passent la nuit. Pris également en otages, ils vont être sexuellement humiliés et maltraités. Les hommes de main de Mr Martin retrouvent leurs traces et prennent la maison d'assaut..
Trois ans aprés Emmanuelle et Françoise, Joe D'Amato revient au thriller érotique avec cette version salace de La dernière maison sur la gauche qui malgré ses défauts demeure aujourd'hui encore un des meilleurs films érotiques du réalisateur.
Sous son titre racoleur, Il pornoshop sulla 7ma strada qui de porno qu'a le titre et les quelques inserts présents dans la version hardcore est en fait une sorte de rape and revenge dans lequel une vendeuse de sex shop est prise en otage par une bande de malfaiteurs qui vont l'enfermer avec quelques étudiants dans une maison afin de leur faire subir toutes sortes d'humiliations et sévices sexuels avant le retournement de situation final.
Le film de D'Amato est à la croisée de genres, mélangeant le thriller, le film érotique et le rape and revenge. Force est de reconnaitre que le mélange s'avère réussi et devrait satisfaire l'amateur de films glauques. Il pornoshop... dont la partition musicale est signée Nico Fidenco vaut essentiellement pour son atmosphère claustrophobique que D'Amato instaure dans cette maison/prison et son érotisme malsain qui en réjouira plus d'un puisque le film contient tous les éléments nécessaires pour que l'amateur de perversions puisse se régaler. Maltraitances, viol, humiliations ainsi que la désormais indispensable scène du billard humain, le vagin d'une victime servant de receptacle aux boules, sont ainsi au rendez-vous.
Les différents protagonistes tant victimes que bourreaux sont ici assez bien définis psychologiquement même si D'Amato reste dans le superficiel. Il aurait été agréable qu'il développe un peu plus certains points notamment au niveau des relations qui se nouent entre les différents personnages et ce syndrome de Stockholm dont l'ombre plane.
On pourra regretter que les malfaiteurs ne soient pas plus violents dans leurs actes, ne dépassant jamais certaines limites qu'on aurait souhaité plus hautes. En fait, Il pornoshop sulla 7ma strada ressemble à ces vieilles bandes-dessinées pour adultes avec sa violence et son érotisme cru, son langage tout aussi cru et ses personnages pervers à l'insulte facile. Cela lui donne, il faut l'avouer, un certain charme.
On regrettera surtout des dialogues monotones et trop faciles et cette retenue dont fait preuve preuve D'Amato. Si le film est glauque il n'est jamais maladif encore moins morbide. Ce qu'il manque en fait à ce thriller érotique malsain est un véritable climax à l'instar d'Emmanuelle e Francoise. Quant au final, s'il se veut inattendu, il nous laissera quelque peu indifférent puisque trop souvent vu.
L'érotisme est ici à son top même s'il ne dépasse pas les limites de la décence. Un des grands moments du film reste la fellation d'Anna Maria Clementi, stupéfiante et troublante, même si Anna Maria fut ici magnifiquement doublée, et la masturbation de la douce Brigitte Petronio espionnant son amie faire l'amour à un des ravisseurs.
Les quelques plans hardore qui parsèment le film sont des inserts assez réussis mais ceux ci valurent à D'Amato un procès lorsque Brigitte Petronio s'aperçut que ses scènes avaient été agrémentées à son insu d'inserts pornographiques plus qu'explicites, une attaque en justice que la jolie actrice perdit. Dépitée par de telles manoeuvres, elle mit fin quelques temps plus tard à sa carrière déjà en déclin tandis que Christian Borromeo par solidarité pour Brigitte refusa de tourner à nouveau pour D'Amato.
A leurs cotés peu avares de leurs charmes on reconnaitra l'asiatique Kien Ho, la fugace apparition de Annj Goren et la dominicaine Chantal Kubel (l'indigène qui ouvrait à l'aide de son vagin une bouteille de champagne dans La nuit érotique des morts-vivants) tandis qu'Ernesto Colli, éternel méchant du cinéma de genre transalpin, et le jeune éphèbe Christian Borromeo dont les admirateurs et admiratrices apprécieront les nombreux plans de nu malheureusement jamais frontaux se taillent la part belle quant à la distribution masculine.
A l'instar de La settima donna auquel on pourrait rapprocher Il pornoshop della 7ma strada, le film de D'Amato s'il reste en dessous de son Emmanuelle e Francoise n'en demeure pas moins un classique de l'euro-trash transalpin, agréable et efficace.