Riti, magie nere e segrete orge nel trecento
Autres titres: Rites, black magic and secret orgies of the 14th century / Reincarnation of Isabel
Real: Renato Polselli
Année: 1973
Origine: Italie
Genre: Horreur
Durée: 98mn
Acteurs: Mickey Hargitay, Rita Calderoni, Raul Lovechhio, Christa Barrymore, Consolata Moschera, William Dami, Max Dorian, Marcello Bonini Olas, Christina Perrier, Stefania Fassio, Gabriele Bentivoglio...
Résumé: Afin que leur grande prêtresse, Isabella Duprel, une sorcière-vampire, ait la vie éternelle, un groupe de satanistes doivent attendre le jour de la 25ème lune pour qu'elle se réincarne dans un nouveau corps. Isabella est en fait une sorcière qui fut condamnée sous l'inquisition et depuis elle et ses bourreaux se réincarnent régulièrement dans ce château. Le nouveau châtelain, Jack, entourés de quelques amis médium, organise une fête pour les fiançailles de sa nièce Laureen. Jack est lui aussi un vampire. Il fut jadis l'amant d'Isabella et c'est lui qui enleva son corps du tombeau où elle reposait aprés qu'un pieu ait été enfoncé dans sa poitrine. Voilà 500 ans qu'il attend de retrouver sa bien-aimée et il est bien décidé à ce qu'elle se réincarne dans le corps de Laureen....
Réalisé en 1973 par Renato Polselli dissimulé sous son habituel pseudonyme anglais Ralph Brown, Riti, magie nere e segrete orge nel trecento est une histoire de sorcellerie des plus basiques, celle d'une jeune fille, Isabelle, brûlée pour diablerie qui se réincarne de nos jours. Les responsables de sa condamnation reviennent également afin que la malédiction se perpétue la nuit de la vingt-cinquième lune.
Assez dur de résumer ce film tant il semble confus et dénué de toute logique, le point commun de tous les films du réalisateur. Enième film érotique de Polselli qui tente ici d'y mêler vampirisme et sorcellerie, Riti, magie nere e segrete orge nel trecento se présente comme une suite de fantasmes, de tableaux où passé et présent se confondent, un véritable chassé-croisé sans aucune cohérence noyé dans un anachronisme édifiant et un esthétisme clinquant d'où émane cependant un charme indéniable. On est par contre loin, très loin des excès satanico-oniriques du Nuda per Satana de Luigi Batzella ou de l'érotisme exacerbé des productions italiennes d'alors. En fait le film de Polselli ennuie plus qu'autre chose malgré quelques beaux passages comme l'enterrement d'une jeune fille encore vivante qui rappelle celui de Frayeurs dont il n'a malheureusement pas l'impact ou l'image du prêtre qui se dresse au sommet de la tour sont de rares instants de plaisir tout comme le château en lui même magnifiquement filmé et mis en valeur. Précisons que le film fut tourné au célèbre château de Balsorano à Laquila qui servit de décor à tant de films d'horreur transalpins.
Riti, magie nere... est une oeuvre psychédélique, flashy, pop-art qui baigne dans des éclairages jaunes, verts, rouges, oranges bercée par une partition musicale composée uniquement de morceaux de rock psychédélique au demeurant fort agréable. C'est peut être là le second et dernier atout du film. Particulièrement avare en séquences d'horreur, on notera juste un pieu gentiment enfoncé dans la poitrine d'Isabelle, le film l'est également niveau de l'érotisme qui ne risque guère de réveiller la libido du spectateur qui doit subir une brochette d'actrices flasques au regard bovin s'exciter mollement devant la caméra de Polselli. Hormis quelques poitrines dénudées, le réalisateur suggère plus qu'il ne montre cette fois, à mille lieues de ses sulfureuses oeuvres que furent entre autres Oscenita et Rivilazioni di una psichiatra sul mondo perverso del sesso. La raison en est simple. Polselli venait de subir les foudres de la censure avec Oscenita, il jouait donc cette fois la carte de la sagesse.
Le film s'essouffle définitivement dans sa toute dernière partie alors que le rythme déjà lent s'effondre littéralement au gré de scènes érotiques souvent fades et vulgaires. On pense beaucoup aux pellicules de Jesus Franco notamment à Las vampiras dont il possède tous les défauts. On sent également les influences de Mario Bava et de Roger Corman notamment au niveau des éclairages et des décors même si Polselli est très loin de les égaler.
L'interprétation est à l'image du film, transparente. On retiendra essentiellement la présence de Rita Calderoni, l'égérie du réalisateur, dans le rôle de la délicate Isabelle perdue au milieu d'une distribution sans saveur.
Riti, magie nere e segrete orge nel Trecento laisse finalement aussi froid que les couleurs y sont chaudes.