La maschera del demonio
Autres titres: Le masque de Satan / Demons 5: the demon's veil / Black sunday / La mascara del demonio
Real: Lamberto Bava
Année: 1989
Origine: Italie
Genre: Horreur
Durée: 90mn
Acteurs: Stanko Molnar, Giovanni Guidelli, Michele Soavi, Deborha caprioglio, Mary Sellers, Eva Grimaldi, Alessandra Bonarotta, Laura Devoti, Stefano Molinari, Ron Williams...
Résumé: Un groupe de skieurs tombent dans une crevasse aprés qu'une avalanche ait fissuré le sol. En tentant d'en sortir, ils découvrent un passage qui mène à un vieux village abandonné. Ils trouvent refuge dans l'Eglise occupée par un étrange aveugle albino. Dans la crypte repose le corps d'une sorcière qui jadis fut condamnée à être brulée. Un des jeunes skieurs lui enlève le masque qui recouvre son visage libérant ainsi le Mal. Dés lors, ils vont se transformer en démons et le plus pur d'entre eux devra se battre contre les forces diaboliques, notamment une abominable Méduse...
Comme son titre l'indique, La maschera del demonio est un hommage au célèbre film éponyme que tourna son père mais en aucun cas il ne s'agit d'un remake comme on l'a parfois écrit. Le seul lien qu'entretient ce film avec celui de Mario Bava est le fameux masque du titre, ici cloué sur le visage d'une sorcière condamnée au bûcher pour avoir pactiser avec Satan. Elle a juré de revenir et maudire ceux qui l'avaient condamné.
Sur cette trame, Lamberto Bava signe un film d'horreur classique qui offre plus d'un point commun avec son Demoni auquel on pense inévitablement. On est ici face à un huis-clos où un groupe de jeunes skieurs se retrouvent prisonniers non plus cette fois d'un cinéma mais de la crypte de l'église d'un village abandonné coupé du monde par la neige. Possédés par le masque qu'ils ont osé retiré du visage de la sorcière enfouie sous les glaces, ils se transforment en créatures diaboliques contre lesquelles devra se battre le plus pur d'entre eux. Tout ceci n'est guère original mais il faut reconnaitre à La maschera del demonio, un des nombreux téléfilms que tourna Bava à la fin des années 80, un charme certain.
Si Bava Jr retrouve quelque peu l'ambiance de Demoni, on retiendra surtout du film sa magnifique photographie qui donne parfois aux décors glacés, restitués en studios, et à cette effrayante crypte une aura quasi-surréaliste. Le Mal erre dans ces couloirs de pierres, balaie l'autel et les pièces moyenâgeuses qui baignent dans des lumières froides à base de bleu.
A ce décor, on ajoutera le lieu de l'action, un vieux village de pierres abandonné perdu au milieu de la tempête où erre un prêtre aveugle albinos. Voilà qui achève d'apporter à l'ensemble cette aura inquiétante.
Lamberto Bava tente plus ou moins bien de renouer avec un certain cinéma gothique italien des années 60 en le transposant à notre époque. Il parvient aisément à créer un sentiment de peur. Appuyé par la partition de l'incontournable Simon Boswell déjà responsable de celle de Demoni 2 dont on reconnaitra ici quelques notes, il jongle avec sa caméra, parcourt ses allées de pierres hantées par une présence démoniaque. Bava par instant réussit à instaurer un coté onirique presque Lovecraftien à ce Masque de Satan, titre qui lui fut octroyé lors de son passage à la télévision française.
Toujours aux crédits du film, ses effets spéciaux signés Sergio Stivaletti si moins efficaces que ceux de Demoni n'en demeurent pas moins satisfaisants. Bava nous offre quelques hideuses créatures telle la sorcière qui fait l'amour au héros, quelques transformations assez réjouissantes sans oublier une Méduse à la chevelure de serpents plutôt réussie.
Malheureusement, La maschera del demonio souffre quelque peu de la minceur de son intrigue qui s'étire trop en longueur. Certaines scènes auraient gagné à être plus courtes notamment l'interminable chaine que forment les jeunes possédés autour du confessionnal où le prêtre est enfermé. On regrettera également l'inexistence des personnages et le jeu de comédiens peu investis par leurs rôles si on excepte la solide performance du croate Stanko Molnar, un acteur venu du théâtre pour qui Lamberto avait beaucoup d'estime depuis Macabro, particulièrement crédible ici.
Il aurait également fallu au Masque de Satan un peu plus d'énergie lors de certaines scènes comme celle où la sorcière est condamnée par l'Inquisition à être brûlée. La très charnelle Eva Grimaldi enlaidie sous sa perruque hirsute brille plus par ses charmes poitrinaires que par celui de son talent de comédienne. Elle est une bien piètre sorcière à laquelle on a un peu de mal à croire.
Si la version française fait parfois sourire et ne rehausse pas la banalité de certaines séquences, La maschera del demonio malgré ses défauts demeure une agréable surprise, esthétiquement réussie. Il démontre une fois de plus le talent, toute proportion gardée, dont Lamberto Bava a souvent fait preuve.