Demoni
Autres titres: Démons
Réal: Lamberto Bava
Année: 1985
Origine: Italie
Genre: Horreur
Durée: 90mn
Acteurs: Karl Zinny, Urbano Barberini, Michele Soavi, Bobby Rhodes, Nicoletta Elmi, Natasha Hovey, Giovanni Frezza, Paola Cozzo, Fiore Argento, Geretta Geretta...
Résumé: Un nouveau cinéma vient de s'ouvrir à Berlin. Les spectateurs sont invités en avant-première à la projection d'un film d'horreur. Ceux ci vont vite se retrouver prisonniers de la salle, le film projeté sur l'écran devenant réalité. Les démons sortent de la toile et envahissent la salle, transformant l'auditoire en zombis assoiffés de sang...
Lamberto Bava n'a signé dans toute sa carrière qu'un nombre plutôt limité d'oeuvres d'un certain intérêt. Macabro, son premier film, est sans nul doute son plus abouti et surtout le plus intéressant. Film maladif et particulièrement malsain sur la nécrophilie, voilà une oeuvre que n'aurait pas renié pas son père. Le reste de sa filmographie sans jamais être réellement mauvaise demeure franchement inégale mais il émerge de temps à autres de petites perles digne de retenir l'attention. Démons fait partie de celles ci.
Produit par Dario Argento, Démons intègre parfaitement le film dans le film, un concept certes pas inédit, mais qui fonctionne particulièrement bien ici. Voilà un excellent huis-clos qui se déroule dans un magnifique cinéma où se retrouvent prisonniers les spectateurs venus assister à la projection d'un film d'horreur. Dés l'ouverture du film, la séquence du métro où un homme au visage recouvert d''un masque de fer joué par Michele Soavi distribue des invitations, Lamberto Bava installe une sorte de climat d'angoisse qui ne se relâchera quasiment plus allant crescendo jusqu'au final totalement hystérique où l'assistance prise de folie se transforme en démons qui se contaminent les uns les autres.
Bénéficiant d'excellents effets spéciaux signés Sergio Stivalletti, Démons est un pur régal visuel particulièrement gore, distillant sans cesse ce parfum de terreur. Si Démons bénéficie d'éclairages soignés, d'une excellente photographie et d'une très belle partition musicale signée Claudio Simonetti, sous ses aspects de grand film d'horreur, il n'en demeure pas moins un produit purement commercial: interprétation médiocre et bien peu convaincante, stéréotypes à la limite du comique (notamment et plus spécialement Bobby Rhodes en insupportable professeur de sport qui débite des dialogues d'une stupidité hallucinante d'un bout à l'autre du métrage), séquences maladroites ou inutiles (le groupe de jeunes drogués) voire incompréhensibles (l'hélicoptère qui s'écrase dans le théâtre). Malgré ces défauts, on ne reniera pas l'évident plaisir qu'on prend à voir Démons dont le final ne sera pas sans rappeler L'enfer des zombis de par son no happy end général.
La distribution est assez intéressante puisqu'on retrouve la belle Paola Cozzo dans le rôle de la frêle mais courageuse héroïne, la longue chevelure rousse et le regard perçant de l'énigmatique Nicoletta Elmi dans la peau de l'inquiétante ouvreuse, Fiore Argento sans oublier Karl Zinny ainsi que son demi-frère, l'ex-mannequin Urbano Barberini, tous deux visiblement peu inspirés par leur personnage.
Ce gentil film d'horreur est tout simplement à prendre comme une jolie distraction joyeusement gore, un véritable délire que le spectateur saura apprécier à sa juste valeur.