Attenti... arrivano le collegiali
Autres titres: Hurra... die schulmädchen kommen
Real: Giorgio Mille
Année: 1975
Origine: Italie
Genre: Sexy comédie
Durée: 84mn
Acteurs: Toni Ucci, Orchidea de Santis, Yvette Monet, Eleonora Green, Charles Duval, Claudio Giorgi, Marilone, Olivia Chavez, Pino Sciacqua, Eleonora Spinelli, Enrica Saltutti, Carla Porzioli...
Résumé: Le père de Marina, une étudiante, invite sa fille et quelques amies à venir passer le week-end au bord de la mer. Leur ravissante professeur d'allemand les accompagne. Les lycéennes et leur professeur vont profiter de ce week-end pour faire la fête et bien s'amuser...
La carrière au grand écran de Giorgio Mille se résume à quatre films, quatre sexy comédies ou plutôt quatre comédies érotico-soft ou hard selon la version visionnée qui peuvent se targuer d'être quatre des plus mauvaises que l'Italie ait connu. Si La zia di Monica avec Gianni Dei, Karin Well et une Magda Konopka empâtée reste la plus supportable que dire des trois autres, I porni amori di Eva /Les petites sauteuses en vacances avec Guia Lauri Filzi, Ragazza vogliosetta et sa toute première, réalisée en 1975, Attenti... arrivano le collegiali!, très sûrement la plus médiocre, la plus débile de toutes, une sorte de mauvais
rêve dont on aura bien du mal à sortir.
Le scénario tient en une ligne, deux en étirant bien. Le père de Marina, une étudiante, invite sa fille et quelques amies à passer un week-end dans sa maison en bord de mer. Nadja, leur professeur d'allemand les accompagne. Les jeunes filles bronzent, dansent, et la professeur séduit le père de Marina, un ex-marin qui vit dans ses souvenirs, et s'enivre jusqu'au bout de la nuit. Le week-end fini elles repartent.
Pouvait-on faire plus succinct, plus embryonnaire? En fait, il n'y a aucune intrigue, aucune histoire. Tout semble avoir été tourné au jour le jour, écrit quelques minutes avant que ne
s'allume la caméra. Le résultat est pitoyable, pathétique, consternant. Difficile de décrire cette succession de scènes plus déplorables les unes que les autres, filmées de manière amateur, dont les mots clé semblent être laideur et vulgarité. Attenti... arrivano le collegiali! est une chose assez incroyable, indescriptible, une sorte de quintessence même de la nullité et du néant absolu, ce vide intersidéral étant admirablement bien représenté par l'interminable séquence où nos collégiennes sont en boite. Durant quasiment vingt minutes Mille filme ces péronnelles entrain de danser de manière ridicule, serveur et clients totalement ivres, tentant d'enchainer des pseudo gags d'une lourdeur et d'une puérilité
rarement atteinte dans ce type de film, une autre caractéristique de cette pellicule réalisée avec les pieds. Jamais à aucun moment le film de Mille ne parvient à arracher le plus petit sourire, bien au contraire. Même sous l'emprise de gentils stupéfiants il ne pourrait arriver à faire décrocher le moindre rire ou sourire. Le film est bête à pleurer, enchainant les situations plus désespérantes les unes que les autres. Difficile de faire plus débile. Même une pièce mise en scène par des enfants de maternelle pour les représentations de fin d'année serait plus drôle, moins déprimante. L'art du n'importe quoi et de l'obscénité est ici élevé au rang de génie absolu aidé par la laideur des interprètes et de leur jeu à la limite de la catastrophe.
Giorgio Mille a rassemblé une troupe d'actrices aux aisselles poilues pour la plupart inconnues dont ce fut le seul et unique rôle (on comprend) toutes plus quelconque et physiquement ingrates les unes que les autres, leur dénominateur commun étant d'avoir TRES largement dépassé l'âge de jouer les étudiantes. Et que dire de cette pauvre "comédienne" dévouée au rôle de gros boudin vierge atteinte de gastro qui ne trouvera l'amour qu'au creux des bras d'un nabot difforme et bigleux qui marche sur la plage en chaussettes d'hiver! La gente masculine n'est guère mieux représentée puisqu'on a droit à quelques bellâtres grassouillets de troisième zone dont Mille aime filmer le slip de bain, à la
présence de Claudio Giorgi, plus connu sous le nom de Claudio De Molinis, piètre acteur/réalisateur qui a su rassembler en quelques années les pires films de genre, et un gringalet vieillissant jouant plusieurs rôles à la fois (la femme de chambre travesti, l'homosexuel de la plage et le serveur ivre). Ce personnage va être à l'origine de deux répliques qui montre le niveau (mais est-ce voulu?) zéro de l'humour de cette ânerie. Constatant que la femme de chambre a un pénis Nadja s'écrie: "Mais vous êtes un hermaphrodite, c'est à dire un être doté à la fois d'un seul testicule et d'un vagin!" "Non moi j'ai deux testicules!" "Deux? mais vous êtes exceptionnels, vous les italiens!" Lorsque
l'homosexuel se rend au barbecue Massimo tient à le présenter à la foule: "Regardez bien! Ceci n'est ni un homme ni une femme c'est un pédé!"
Est-ce inutile d'ajouter que les dialogues sont les plus nuls jamais écrit dans un film dit comique, que les décors sont d'une laideur et d'une pauvreté à toute épreuve (même les bords de mer de Torvaianica sont tristes), que la mise en scène est inexistante, que les acteurs, qui visiblement s'ennuient, sont en roue libre, que la musique est à l'image du film, laide (hormis la chanson finale très 70s)... est-ce la peine d'en rajouter? En fait s'il fallait trouver une seule et unique raison de
visionner cette comédie collégienne c'est le nombre de nu qu'elle accumule, chaque scène étant un prétexte à déshabiller les laiderons qui l'habitent et bien entendu la présence de l'étourdissante Orchidea De Santis dans le rôle de la prof d'allemand allergique aux vêtements. Si Orchidea passe les trois quart de ses scènes entièrement nue la vraie question est qu'est elle donc venue faire dans ce désastre au même titre que Tony Ucci? C'est certainement le plus mauvais film de sa longue carrière, le plus honteux! Orchidea, qui elle même traite ce film de "merde" disparait d'ailleurs sans raison en fin de bande comme certaines actrices, elles ne sont plus là quand le bus les ramènent chez elles.
Attenti... arrivano i collegiali! est ce qu'on pourrait appeler un OVNI non pour sa singularité ou son originalité, non, non, non, mais pour sa profonde débilité qui ici atteint des sommets astronomiques, son amateurisme, son n'importe quoi et sa laideur. En ce sens le premier film de Giorgio Mille, reconverti dans la télévision dans les années 80, mérite un visionnage pour le peu qu'on soit solide et très endurant. Orchidea nous y aidera... peut-être. Mais rien n'est certain tant on a mal pour elle de s'être autant fourvoyée.