Quella dannata pattuglia
Autres titres: Les 7 bâtards / Les sept bâtards / The battle of the damned / Patrulla maldita / Kampen om panserbasen / Tankratten in de woestijn
Real: Roberto Bianchi Montero
Année: 1969
Origine: Italie / Egypte
Genre: Guerre
Durée: 78mn
Acteurs: Dale Cummings, Maurice Poli, Herb Andress, Lex Monson, Maurizio Tocchi, Fabio Testi, Luciano Catenacci, Ferruccio Viotti, Giacomo Rossi-Stuart, Madiha Kamel, Mohamed Sultan, Mohi Ismail, Ahmed Louxor, Nabil El-Hegrass, Gérard Herter...
Résumé: Un commando-suicide américain composé de sept soldats héroïques a pour mission de détruire une base stratégique allemande située en plein désert du Sahara...
Très à la mode en Italie à la fin des années 60 le film de guerre fut un des genres avec l'aventure, le spy-movie, le peplum et le western par lequel bon nombre de réalisateurs passèrent obligatoirement au début de leur carrière. Roberto Bianchi Montero ne fait pas exception à la règle. Il est en effet à l'origine d'une trilogie de guerre qui s'étala de 1968 à 1969, une série de trois films aujourd'hui oubliés. Tourné en 1968 Quella dannata pattuglia est le premier d'entre eux et donne un aperçu de ce à quoi ressemble ce triptyque.
Durant la seconde guerre mondiale une base allemande a été érigée en plein milieu du
Sahara dans un lieu particulièrement stratégique. Cette base est une immense réserve de carburant souterraine. Un commando de soldats américains rattaché aux forces alliées d'Afrique du Nord et mené par le solide capitaine Bruce Clay a pour mission de se rendre sur place et de la détruire. Ils y parviendront en y laissant tous leur vie.
Très difficile de résumer ce petit film de guerre (78 minutes) en plus de trois lignes tant l'intrigue est mince. On ne pouvait guère faire plus simple tant sur papier qu'à l'écran. Rien n'empêche pourtant un scénario malingre de donner un bon film d'action dirigé tambour battant dans lequel on va d'aventures en aventures. Tant l'histoire que le lieu de l'action, le
désert saharien, s'y prêtaient fort bien. Que nenni! Durant quasiment 80 minutes il ne se passe rien. Seuls les uniformes nous informent que l'intrigue se déroule durant la deuxième guerre mondiale. Cela aurait pu être n'importe quand. Quella dannata pattuglia connu en France sous le titre Les 7 bâtards devait être une mission-suicide, le film se résume dira t-on à une simple micro histoire de survie dans le désert de sept soldats américains bien peu énergiques, pourtant censés être des as de la guerre, des génies des forces alliés. Hormis leur faire abattre un avion allemand de manière bien peu spectaculaire le scénario se contente durant presque une heure de les faire tomber en panne au beau milieu des
dunes et de pousser leur petite jeep entre deux prises de gueules jusqu'au moment où ils arrivent dans une oasis salvatrice puis enfin à la base ennemie. Mis en scène de façon léthargique par un Roberto Bianchi Montero certes professionnel mais doté d'un budget miséreux et visiblement peu inspiré nos sept braves bâtards tournent au ralenti, peu désireux de se fatiguer sous la chaleur écrasante du désert à l'instar du scénariste qui ne s'est pas vraiment fatigué à leur donner une certaine épaisseur, une certaine dimension psychologique et dramatique. Totalement translucides, impersonnels ils traversent le film comme ils traversent le Sahara, sans aucune aura pour au final tous perdre la vie dans une
parfaite indifférence. Les quinze dernières minutes soit l'attaque de la base ne viennent guère relever l'ensemble. Rien de très explosif même si elle finit par exploser. Cette conclusion est à l'image du film lui même, peu palpitant, encore moins exaltant, dénué du moindre suspens.
Que reste t-il donc au crédit de Quella dannata pattuglia? Son lieu d'action, le présumé Sahara (en réalité la Lybie plus précisément la Cyrénaïque), qui donne au film un coté exotique toujours agréable et visuellement très beau et son affiche qui rassemble quelques jolies gueules du Bis transalpin. Nos sept salopards prennent en effet les traits nonchalants de notamment Maurice Poli, Giacomo Rossi-Stuart, Luciano Catenacci et un tout jeune
Fabio Testi, filmé régulièrement torse nu, dont c'était un des premiers véritables rôles à l'écran. Et c'est à lui que revient l'honneur de faire sauter la base dans un ultime souffle d'agonie. Un héros!
Produit par Giuseppe Vari Quella dannata pattuglia est un tout petit film de guerre ultra conventionnel, anodin, sans grand intérêt qui se perd dans la production d'alors, un simple divertissement sans aucune originalité aussi lisse que les étendues sablonneuses lybiennes. Un peu plus d'action, plus de nerf et de suspens auraient pu lui conférer une toute autre dimension. Voilà une des missions-suicides les plus mollassonnes de l'histoire. Dommage. Et ce ne sont pas les deux opus suivants, 36 heures en enfer et Rangers attacco ora X qui relèveront le niveau.